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Iris de Jalil Lespert

Iris, la femme d’Antoine Doriot, un riche banquier, disparaît en plein Paris. Max, un jeune mécanicien endetté, pourrait bien être lié à son enlèvement. Mais les enquêteurs sont encore loin d’imaginer la vérité sur l’affaire qui se déroule sous leurs yeux.

Dommage, a-t-on envie de dire. Aux premiers instants de ce film, on se dit qu’on a affaire à un thriller de qualité, à la Gone girl.  L’inspiration « fincherienne » n’est pas désavouée, tant sur la bande-son, mécanique, métallique, et la lumière glauque, au sens premier du terme. Autre atout de ce remake de Nakata (Ring) : les acteurs. Romain Duris campe un homme taiseux, rustre, viril, prolo : on ne l’avait jamais vu dans ce registre à l’écran, et il y excelle. De la même façon, pour la première fois, Charlotte Le Bon existe totalement en tant qu’actrice à l’écran, là où ses rôles précédents nous renvoyaient bien malgré elle à ses statuts précédents de Miss Metéo/mannequin. Camille Cottin aussi se démarque, de façon crédible loin de son personnage de « Connasse » et c’est une très agréable surprise que de retrouver l’intense Adel BencherifDes hommes et des dieux, Un prophète mais aussi 077-Spectre.

Le détachement total qu’on a vis à vis des personnages -rien n’est fait pour qu’on s’y attache ou pour qu’ils aient un intérêt quelconque à nos yeux- a pour conséquence qu’on se fiche éperdument de leur sort et des retournements de situation scénaristiques qui se veulent spectaculaires. Des incohérences surnagent mais ce n’est pas le pire. La fin n’a pas de sens au sens émotionnel du terme pour le spectateur. Il pourrait arriver n’importe quoi à ces personnages que cela nous laisserait dans le même état qu’à l’issue de la projection : de glace, indifférents, avec la sensation d’avoir assisté à un quelque chose de vain, de vide.

Lorsque Jalil Lespert nous apprend qu’il s’agit d’une commande (un remake du film – déjà mineur- de Nakata qui aurait du être fait auparavant aux Etats-unis), on comprend mieux son désinvestissement, l’exécution automatique d’une sorte de devoir. Déjà, depuis Yves Saint Laurent, autre commande aux airs de téléfilms, on était déçus de celui qui avait s’était fait connaître en tant que réalisateur avec le touchant et prometteurs Des vents contraires (2011).

Iris donne envie de voir l’original, pourtant clamé comme son « remakeur » de « mineur », pour voir de quoi il en retourne, à quoi ressemblait l’original, et pourquoi l’utilité d’un remake.

Pour en savoir plus :

 

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