Italie, 1900. Le bébé de la jeune Agata est mort-né et ainsi condamné à errer dans les Limbes. Il existerait un endroit dans les montagnes où son bébé pourrait être ramené à la vie, le temps d’un souffle, pour être baptisé. Agata entreprend ce voyage et rencontre Lynx, qui lui offre son aide. Ensemble, ils se lancent dans une aventure qui leur permettrait de se rapprocher du miracle.
Un film taiseux, froid et minimaliste, au rythme lent, sur un sujet extrêmement douloureux, avec de très belles images qui mettent en valeur un personnage féminin et son parcours spirituel.
Laura Samani a choisi de raconter l’histoire tragique et symbolique de son premier long-métrage dans un village de pêcheurs en Italie et de l’inscrire dans une époque qui semble prémoderne. La cinéaste italienne s’intéresse ensuite à une femme seule, courageuse et croyante qui traverse les montagnes lors d’un voyage long et difficile – autant physiquement que psychiquement – pour surmonter son deuil. Tout cela dans un contexte patriarcal/religieux rural qui garde les femmes en marge de la société et les réduit au rôle de mère/nourrice. Cette société aux valeurs traditionnels moyenâgeuses rejette le personnage de Lynx – une fille qui a décidé de s’habiller comme un garçon et vivre librement comme un bandit.
Piccolo Corpo nous offre de magnifiques paysages – la mer, le vent, la montagne, la neige et l’eau – et d’intéressantes réflexions sur la féminité.