Youngho est convoqué par son père, qui est médecin. Le trouvant occupé avec ses patients, dont l’un est un célèbre acteur, Youngho doit attendre. Lorsque sa petite amie Juwon déménage à Berlin pour ses études, Youngho débarque dans la ville pour lui faire une surprise. Par l’intermédiaire de sa mère, Juwon a trouvé un logement chez un artiste dont la beauté l’intimide. Quelque temps plus tard, Youngho va déjeuner avec sa mère qui veut lui présenter un collègue – il s’agit du même homme que Youngho a rencontré à la clinique de son père. Youngho demande à son ami Jeongsoo de l’accompagner, et après le déjeuner, ils vont à la plage. Youngho s’endort et rêve de Juwon. Lorsqu’il se réveille, il brave le froid considérable et va se baigner, sous le regard de Jeongsoo.
Introduction, dernière réalisation en date de Hong Sangsoo, s’inscrit sans surprise dans la lignée des précédents films du cinéaste sud-coréen. Un noir et blanc drape le film dont la mise en scène reste minimaliste et épurée à l’extrême. Comme à l’accoutumé, le récit s’articule autour d’une poignée de comédiens. Passé maître en la matière, Hong Sangsoo orchestre un nouveau chassé-croisé entre les différents protagonistes.
Entre attentes et rencontres plus ou moins fortuites, l’exercice de style porte entièrement sur la narration et son agencement, pour montrer quelques étapes clés de la vie de Youngho, un jeune homme insouciant vis-à-vis de ses propres échecs (il perd sa copine et son métier d’acteur, il s’éloigne de son père…).
Autre figure de style, Introduction comprend la désormais rituelle scène de repas bien arrosé. Le procédé filmique demeure, celui d’un long plan séquence. Idem pour la démarche narrative , basée sur une scène charnière qui surgit dans le récit déjà bien avancé. Plus encore que la plupart des précédentes réalisations de Hong Sangsoo, Introduction brille par sa concision. Malgré une histoire volumineuse qui engage plusieurs personnages avec différents niveaux d’interactions entre eux, et trois espace/temps marqués par des écarts temporels, la durée du film excède de peu l’heure.
Finalement, le film nous transmet une vague impression: nous ne pouvons pas toujours discerner si les scènes se passent dans la réalité ou en rêve.