Alain est un homme d’affaires respecté et un orateur brillant. Il court après le temps. Dans sa vie, il n’y a aucune place pour les loisirs ou la famille. Un jour, il est victime d’un accident cérébral qui le stoppe dans sa course et entraîne chez lui de profonds troubles de la parole et de la mémoire. Sa rééducation est prise en charge par Jeanne, une jeune orthophoniste. À force de travail et de patience, Jeanne et Alain vont apprendre à se connaître et chacun, à sa manière, va enfin tenter de se reconstruire et prendre le temps de vivre.
Si l’on en croit les affiches sur les bus, – mais ce présage est d’ordinaire vain – Un homme pressé nous donne à voir une excellente comédie française emmené par un Fabrice Luchini en forme, et donc en verbe – ce dernier s’étant depuis quelques années spécialisé sur le secteur de l’homme lettré.
En soi, nous sommes curieux donc de découvrir cet homme pressé et espérons rire, sourire, voire être ému par le destin d’un homme à succès soumis à une épreuve sans pareille. L’ AVC peut faire basculer la vie d’un homme du tout au tout, en fonction de sa localisation et du temps entre sa survenue et l’hospitalisation, les séquelles chez un individu peuvent être très variables. Si nous prenons soin de nous attarder sur ce détail médical, c’est en premier lieu car il constitue le sujet principal de ce film, et en second lieu, car il nous est très difficile d’en dire long sur le film tant celui-ci est basé sur de l’éculé d’une part, et d’autre part sur un principe comique du plus mauvais effet, hyper répétitif, facile et sans génie. L’histoire cherche bien à entrecroiser les personnages, à nous émouvoir en questionnant le cœur d’un homme qui après avoir négligé sa fille dans la première partie de sa vie va chercher, non sans difficulté, à s’en rapprocher par l’entremise d’une jeune femme ayant elle aussi un chemin de vie à suivre … Luchini fait du Luchini sans plus, il n’est ni insupportable ni intéressant. Leila Bekhti endosse un second rôle que l’on peut aisément qualifier de parfaitement lisse.
Bref, quand une comédie manque à faire rire, quand elle ne présente pas une forme intrigante, un fond intelligent ou une sensibilité particulière, quand l’interprétation est ni bonne ni mauvaise que nous reste-t-il à observer ? La musique ? Parlons-en, ou plutôt n’en parlons pas trop tant elle est insipide et convenue [mettre de tout son long un morceau de Johnny H. en ouverture de film sur le visage de F. Luchini n’a rien d’une idée de génie selon nous…]
Ne vous y trompez cependant pas, malgré notre ton plutôt vindicatif Un homme pressé n’est pas aussi mauvais que Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? par exemple, il se classe dans la moyenne basse des comédies françaises industrielles, voilà tout.