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Impressions journalières du #FNCA

Le Festival National du cinéma d’animation se tient cette année en ligne, et comme chaque année, il nous promet de belles découvertes. Nous avions déjà fait écho de sa programmation.

Il nous est difficile de vous proposer, comme nous pouvons le faire d’ordinaire pour les festivals un cahier critique, mais en lieu et place, nous vous proposons nos impressions journalières, entre le 7 et le 20 Avril.

IMPRESSIONS DU 7 AVRIL

Le festival a démarré avec une séance d’ouverture diffusé en direct à 16H. Au programme du jour, nous retrouvons la programmation compétition 1 nommée improvisations, accessible à tous (annoncé tout public + de 6 ans même si on pense que certains films ne sont pas si faciles à comprendre), la compétition numéro 3, nommé trésors cachés, un salon des expériences numériques animées, des films bricolés, des films faits maison, ainsi qu’une sélection de dessins animés prévus pour la télé.

Voici nos coups de cœur du jour :

Rivages de Sophie Racine, compétition 1

Une technique de dessin très maîtrisée pour rendre compte, de façon très élégante, des impressions de nos rivages bretons.


Partir de Nils Balleydier en sélection Compétition 1

Une technique de dessin et d’animation dans la tradition française (peut rappeler celle par exemple d’un Sylvain Chomeau), pour un sujet simple et bienveillant.


Temps de cochon d’Emmanuelle GORGIARD en sélection Compétition 1

Une coproduction de la société rennaise Vivement lundi! qui s’amuse d’un cochon qui aime chanter sous la pluie et invite à danser (et à se salir) des vaches d’abord revêches, et finalement tout aussi joueuses.


A la mode de Jean Lecointre en sélection Compétition 3.

Très farfelu, très étrange, ce petit film d’animation nous amuse de tout son long par ses références décalées mais assumées, une sorte de conte de blanche neige revisitée à la mode de chez nous, savez-vous planter les choux ?


Ton français est parfait de Julie Chéa en sélection Compétition 3

Un regard cocasse sur les bonnes manières d’apprendre le français et de s’intégrer …


Jean de Marion Auvin en sélection Compétition 3

Probablement notre coup de cœur principal du jour. Un film qui sonne vrai, qui retranscrit avec justesse mais aussi humour le quotidien d’un acteur. Très bien servi par les voix, entre autres de Bruno Podalydes et de Jean-René Brouté, les deux comparses découverts avec Dieu seul me voit, Versailles Chantier, un film générationnel des années 90, et qui ont depuis bien roulé leur bosse.

IMPRESSIONS DU 8 AVRIL

Au programme de ce 8 Avril, deux séances de films en compétition, intitulés respectivement à la marge et lueurs d’espoir, et une séance what the fuck France (WTFrance). Ces sélections comportent pas mal d’essais étudiants et dans l’ensemble, le résultat est moins abouti que dans d’autres sélections. Nous pouvons cependant faire ressortir quelques œuvres qui nous ont interpellés:


Souvenir Souvenir de Bastien Dubois en sélection Lueurs d’espoir

Un sujet un peu à la mode et qui se prête parfaitement à l’exercice du documentaire: la guerre d’Algérie et l’omerta qui l’entoure. Sujet essentiel s’il en est. L’enquête menée par Bastien Dubois confronte deux intimes, celui familial, la relation d’un jeune homme à son grand père, et celui des exactions françaises en Algérie.

Empty Places de Geoffroy de Crecy en sélection Lueurs d’espoir

Julie nous avait livré ses impressions sur Empty Places lorsqu’elle l’avait découvert lors du festival de Clermont Ferrand:


Mon ami qui brille dans la nuit de Grégoire De Bernouis, Jawed Boudaoud, Simon Cadilhac, Hélène Ledevin en sélection Lueurs d’espoir

Une histoire improbable d’amitié entre un homme et un fantôme égaré en quête d’identité et de relations sociales avec ses congénères. Poétique et joli.


A la mère poussière d’Héloïse Ferlay en sélection « A la marge »

Un film d’animation qui se joue de la laine avec laquelle sont composées ces personnages pour livrer un récit sur une mère angoissée par la charge qui lui revient d’éduquer ses enfants, et qui a des besoins de respiration.


Mantis Love de Baptiste Groazil en sélection WTFrance

Un style popart plutôt joli, un fond qui se raccroche à l’angoisse du personnage principal, et à son délire.


Avant la fin de Damien Jibert en sélection WTFrance

Le récit déroute et intrigue rapidement, parce qu’il mêle un ton parfaitement défaitiste (à la requiem for a dream), évoque la fin du monde, et convoque des figures et des procédés que l’on a pu rencontrer par exemple chez Lynch (sans adopter la totale déconstruction d’un inland empire, on croise des personnages stratosphériques qui peuvent rappeler les lapins humains). L’élève n’arrive certes pas à la cheville des maîtres, mais l’intention est étonnante et remarquée.

IMPRESSIONS DU 9 AVRIL

Au programme de ce 9 Avril, une séance de clips, deux séances en compétition intitulés sueurs froides et introspections, avec des propositions intéressantes surtout dans cette dernière.


Précieux de Paul Mas en sélection Sueurs froides

Un sujet dont on parlait très peu jusqu’à présent, le harcèlement scolaire, la méchanceté des enfants face à la différence. Ici le regard porté interroge intelligemment la « cause », notamment en ce qu’il conclut au défaitisme, à la nécessité pour pouvoir s’intégrer de ne pas se mêler, de ne pas se laisser attendrir et de chercher à aider, pour ne pas prendre le risque d’être assimilé.


Homeless Home d’Alberto Vasquez en sélection Sueurs froides

De très belles images noir et blanc qui convoquent des figures de la peinture macabre (sorcières, diablotins, ogres, …). Le récit en lui même est bien plus anecdotique ceci dit, dommage car l’idée de la métaphore est excellente (le retour au pays d’origine à cause de la crise économique), l’univers posé, les décors sont somptueux.


Friend of a friend de Zachary Zezima en sélection Sueurs froides

Un récit bien étrange sur l’homosexualité refoulé, mais aussi à l’instar de l’empire des sens, sur le lien qui se noue entre un tortionnaire et sa victime.


Le monde en soi de Sandrine Stoainov, Jean-Charles Finck en sélection Introspections

Le film nous présent un personnage très intéressant, aux aspirations artistiques, qui rapidement nous captive. Une technique d’animation et de dessin parfaitement adaptée – des techniques d’art plastiques distinctes retenues pour illustrer des situations et états d’âmes données, -pour évoquer la vie et l’œuvre d’une femme sensible, au talent de peintre impressionnant.


Filles bleues, peur blanche de Marie Jacotey et Lola Halifa-Legrand en sélection Introspections

Un récit étrange, dont on ne sait dire avec certitude s’il s’aventure du côté de l’épouvante – drame à la Massacre à la tronçonneuse – ou du délire déclenché en réaction à une phrase pour le moins maladroite, le tout avec un regard ricaneur.


Bleu de Sara Dermidjian en sélection Introspections

Un petit film touchant – au graphisme simple mais mignon – qui sensibilise à la maltraitance des enfants et la répercussion que cela peut avoir.


Trait calme de Gabrielle Mouret en sélection Introspections

Un film abstrait pour évoquer le quotidien d’un homme qui se remarque par une utilisation d’effets spéciaux numériques intéressants, qui interrogent par effet d’éclipse progressive.

IMPRESSIONS DU 10 AVRIL

Une sélection réduite pour ce 10 Avril, qui repropose la compétition 1, une sélection pour tous les touts petits, et nous permet de découvrir à 14h30 en avant première un long métrage d’animation Calamity (suivi d’une rencontre avec son réalisateur), et nous propose un coin TV pour les enfants mais aussi et surtout un coin TV pour les adultes qui comportent des petites pépites.


Douce, le choix dans la date d’Isabelle Lenoble

Un petit film d’animation grinçant, sans grande prétention, et plutôt rigolo.


LIBRES ! – GAZON MAUDIT de Josselin Ronse, Ovidie Ovidie

Un récit tout simplement essentiel, parfaitement illustré et hautement didactique. Un combat juste et important mené par Ovidie contre un état de fait, une contre vérité qui se répand et ne soulève finalement que très peu de polémique. Il suffit de s’en interroger et d’y porter un regard éclairé pour se rendre compte du Mal qui s’y cache, et qui, plus tard, devrait devenir non seulement anachronique, mais aussi symbolique d’une population aveuglée. Un message important, qui s’inscrit dans un féminisme intelligent et nécessaire.


LES ESPIONNES RACONTENT – YOLA d’Aurélie Pollet

Un témoignage particulièrement intéressant, qui met en lumière ce qui d’ordinaire est cachée, une opération dangereuse menée par le Mossad, qui s’est appuyée sur une espionne. Rend compte de façon différentes de l’imagerie usuelle rattachée aux espions, et, témoignage accordée pour rendre grâce aux femmes qui ont un rôle méconnu dans ces opérations, mais ô combien central.


Républicature – Lulu la pilule de Marc Faye

La petite histoire de celui à qui l’on doit la loi pilule en France, au destin qui aurait pu basculer pendant la guerre (le film soutient qu’il aurait survécu à une opération de fusillade dans un camps de prisonnier grâce à une pièce de monnaie !). Amusant et instructif.


CULOTTÉES – MAE JEMISON, ASTRONAUTE de Phuong Mai Nguyen, Charlotte Cambon De Lavalette

Une histoire très intéressante, qui sert la cause féministe, et que l’on rapproche immédiatement du film Proxima par sa thématique.

IMPRESSIONS DU 11 AVRIL

IMPRESSIONS DU 12 AVRIL

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