À travers l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux, La Tortue rouge raconte les grandes étapes de la vie d’un être humain.
La Tortue rouge faisait partie de la sélection officielle du 69e Festival de Cannes, dans la catégorie Un Certain Regard. Il y a obtenu le Prix Spécial Un Certain Regard. Le projet constitue une grande première pour les prestigieux studios d’animation japonaise Ghibli qui n’avaient jamais cosigné une oeuvre avec un artiste extérieur au studio. Pour ce projet, ils sont aller chercher le néerlandais Michael Dudok de Wit, dont le court-métrage Le moine et le poisson avait obtenu de nombreuses récompenses notamment le César du meilleur court-métrage en 1994 et qui avait été nommé aux Oscars. La Tortue rouge est de fait son premier long-métrage.
Le film se distingue des productions habituelles du studio, nous sommes très loin de l’univers de Miyazaki ou de celui d’ Isao Takahata, mais n’est-ce pas là l’une des marques de fabrique du studio justement ?
Outre le fait que le film soit muet, ce qui est assez déconcertant pour ne rien vous cacher mais permet à l’œil de mieux percevoir les détails, le soin accordé, la prouesse relève essentiellement de la technique de dessin. Mélange de numérique et de dessin à la main, le rendu est impressionnant dans son ensemble. D’ailleurs, l’inspiration vient du cinéma: magnifique lumière, décors grandioses , et surtout, rarement aura-t-on pu autant remarquer les textures dans un métrage animé, que cela soit la finesse des grains de sable, les assemblages de feuilles, les reflets de la mer, ou encore le chassé croisé des nuages. L’autre prouesse en terme d’animation est la qualité des mouvements humains, tout en précision. Il faut savoir à ce sujet que de véritables acteurs ont joué les scènes avant qu’elles ne soient redessinées pour atteindre cette fluidité.
Le récit, quant à lui, relève du conte, il vous emportera ou vous laissera à quai, en tout cas, aucune tricherie en ceci que le procédé laisse à votre cerveau le temps d’apprécier. Simple sans être simpliste, la Tortue rouge peut plaire aux enfants, mais comme souvent avec les films des studios Ghibli , il s’agit bien davantage d’un film pour adulte.