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7ème Lune: Carte Blanche à Cédric Klapisch, une sélection essentielle

Après Arnaud Desplechin, dont la carte blanche a permis de redécouvrir le premier long métrage de Milos Forman « L’as de pique« , juste après la cérémonie de remise des prix, une seconde carte blanche était cette fois donnée à Cédric Klapisch, pour une sélection de courts métrages, dont on peut dire qu’elle était du meilleur goût. La sélection ainsi proposée est la suivante:

Klapisch, lui même auteur d’excellents court-métrage (il s’y exprime peut être mieux encore que dans le format long métrage) a ainsi composé une sélection de courts qui permettent tout à la fois de montrer le talent de réalisateurs alors débutants, notamment de montrer que ce qui plus tard fera leur caractéristique pouvait déjà s’observer dans leurs travaux de jeunesse, ou, comme pour Jean Rouch, de montrer au contraire un savoir-faire impressionnant et insoupçonnable eut égard à la suite de leur carrière.

Parmi les 5 courts métrages proposés, 4 bénéficient de dialogues particulièrement bien sentis, intelligents, subtils, déroutants, ciselés. Ainsi, Noémie Lvovsky épate avec dis-moi, dis-moi non véritable exercice d’équilibre alliant des dialogues fins, perturbants et hyper rythmés à un montage et une composition de plans tout aussi virtuoses, dans le plus pur style la Fémis – on peut quasi parler d’un manifeste- , et avec les acteurs icônes de la génération Fémis des années 90 qui ont marqué leur emprunte, notamment la toute jeune Valéria Bruni-Tedeschi, accompagnée d’Emmanuelle Devos, Emmanuel Salinger, ou encore Olivier Py. Jean Rouch livre aussi une très brillante fiction qui en dit long sur le regard du réalisateur: Gare du Nord livre un portrait très saisissant du parisianisme, et une réflexion sur l’ambition, le rapport à la beauté, le rapport au matériel, et d’une façon plus globale à l’existence.

Chantal Ackerman, elle aussi, instaure un style vif, marqué par l’urgence, et le parallèle avec Dis-moi oui, dis-moi non se fait très aisément … La toute jeune Maria de Medeiros et sa comparse Pascale Salkin veulent jouir de Paris immédiatement après leur arrivée, sans compter, en toute insouciance.

Foutaises de Jean-Pierre Jeunet contient déjà des éléments forts de ses principaux films, que ce soit l’observation et l’intérêt pour les à-côté à la Amélie Poulain ou les grincements propres à Delicatessen.

Enfin, on découvre un Polanski farceur, comme il pourra l’être dans le bal des vampires, – l’humour polonais absurde – admirateur d’un cinéma qui peut se rapprocher par instant de celui de Buster Keaton avec deux hommes et une armoire.

Cédric Klapisch en parle mieux que nous :

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