C’est un petit émoi, quand on a exactement l’âge des protagonistes, que de rencontrer l’équipe du film Babysitting, c’est à dire à la fois La bande à Fifi (ce sont nos Nuls à nous, THE legend quoi), La fille de bref! et le réalisateur des clips de Michael Youn, euh pardon, Fatal Bazooka.
D’emblée, ils sont très sympas et simples. C’est important de le dire : hélas, faire des interviews de réalisateurs ou d’acteurs de cinéma peut parfois donner lieu à des déceptions, surtout quand on les admire (non nous ne parlerons pas du manque d’amabilité de Benoît Jacquot ou de Philippe Lioret, qui par ailleurs sont des cinéastes qu’on admire -oups, trop tard).
Bref, ils sont gentils, simples, modestes, d’aucuns vous claquent même la bise, comme ça, tranquille.
Tout d’abord, l’entretien permet de rétablir une vérité: le projet de tourner une comédie en mode caméra amateur, procédé [dont le nom savant est le found foutage] éminemment lié au film d’horreur, a précédé Projet X. Le projet « Babysitting » a débuté en 2010. Idée géniale et donc, à l’époque inédite, mais le temps de monter le film, Projet X les avait précédé. Babysitting a pris beaucoup de temps, parce que les auteurs, les réalisateurs et les acteurs n’étaient pas, a priori, forcément « bancables » et que le projet semblait dangereux/peu engageant auprès des investisseurs qu’il a fallu convaincre. Aussi, les critiques reprochant à Philippe Lacheau d’avoir copié Projet X sont incroyablement injustes et peu fondées.
Une autre chose : dans Paris à tout prix, Philippe Lacheau campe un personnage copiant Ryan Gosling. Nous l’évoquons pour vanner… et là Philippe Lacheau nous demande, sérieusement, s’il lui ressemble (depuis que Ryan Gosling a explosé, on n’arrête pas de le comparer à lui). Réponse de Mag Cinéma, qui s’est tu sur le coup : c’est plutôt Ryan Gosling qui ressemblent maintenant à Philippe Lacheau, vrai blond naturel, alors que le beau Ryan, à la base, ressemblait à ça.
Et puis, là où Ryan tient à se comporter sérieux/swag/plus cool tu meurs Philippe Lacheau a quelque chose de candide, de naturellement drôle, un peu comme Pierre Richard, l’une de ses références principale pour Babysitting. (NDLR : Tarek Boudali et P. Lacheau comparent l’un de nos chroniqueurs à Dane DeHaan de The places beyonds the pines, ce avec quoi Alice David n’est pas d’accord)
Pour les fans de Pierre Richard, et les autres d’ailleurs, on pense à une version moderne du Jouet, où un homme devient la chose d’un petit gamin plutôt gâté et capricieux -mais mignon quand même, au fond.
Babysitting est un mix de fou du film de Francis Veber et de Very Bad trip, avec une french touch indéniable, mêlant un rythme frénétique, des icônes comiques de tout les âges -de Gérard Jugnot à Alice David (bref), qui n’a que 23 ans.
Plus un film est drôle, plus il a demandé du travail et de la rigueur. Rigueur lors du tournage pour commencer : tout ce qui a été tourné au caméscope devait être raccord, crédible, et étant donné le périple des personnage -et le rythme endiablé- cela à demande un travail de titan à X.
Rigueur de l’écriture et du maintien constant du rythme de drôlerie ensuite: L’équipe nous explique leur technique, rare en France : si la moindre phrase ne faisait que rire 3 personnes sur 4, elle était supprimée :
« Tenir le rythme était notre priorité absolue. On a été très exigeant sur ce point. On n’a pas cherché à accumuler les gags par plaisir, on a été également très sélectif, si une blague faisait marrer 3 personnes sur 4 on ne la retenait pas, il fallait qu’on soit unanime. Ensuite, il y a eu plusieurs ré-écritures, du scénario, mais aussi en tournant on a eu de nouvelles idées. »
C’est sans doute cette rigueur et aussi l’enthousiasme du projet qu’ils portaient qui donne un film drôle, n’en déplaise aux esprits chagrins.
Babysitting est un film drôle, c’est le but. Lors des avant premières publiques, à leur grand étonnement, les réalisateurs et les auteurs acteurs ont pu constater que toutes les générations confondues riaient, y compris des personnes de 60 ans, alors que ses créateurs pensaient avoir fait un film qui toucherait surtout un public de 12-25 ans.
Deux acteurs chevronnés et connus sont à l’affiche : Gérard Jugnot et Clotilde Courau. Tarek Boudali glisse que Clotilde Courau est très belle, l’équipe parle de son professionnalisme. Ils lui ont proposé le projet via producteurs interposés. comment ont-ils casté ou plutôt abordé Gérard Jugnot ? Par… Facebook, en passant par son fils, aussi acteur. Gérard Jugnot a aimé le script et s’en ainsi engagé.
Pour ceux qui ont déjà vu le film si vous voulez connaitre la raison pour laquelle lors de l’hilarant et… violent générique de fin ni Clotilde Courau ni Gérard Jugnot ne participent, sachez que l’équipe n’a pas osé le leur demander.