A propos de l’exposition Où est l’ami Kiarostami ?
19 mai au 26 juillet / Centre Culturel Georges Pompidou – Paris
Une exposition multimédia, petite mais charmante et inoubliable. Alors que plusieurs salles parisiennes (salles MK2) ainsi que l’Institut Lumière de Lyon projettent des copies restaurées de l’ensemble des films d’Abbas Kiarostami, et que, dans le même temps, sort le livre « Abbas Kiarostami, l’œuvre ouvert » d’ Agnès de Victor et de Jean-Michel Frodon, le centre Pompidou rend un bel hommage à l’univers du cinéaste/artiste iranien mondialement connu et très populaire en France. Les organisateurs de l’exposition avaient pour objectif de montrer toutes les composantes de la vie artistique de Kiarostami: photographies, poèmes, voyages, films, œuvres graphiques, vidéo-arts, mais aussi sa voiture qui joue un rôle indispensable dans ses road-movies…
L’exposition se tient dans l’espace Forum, située au sous sol du Centre Pompidou, l’entrée est libre pour les détenteurs d’un billet pour le musée. Dès les premières marche de l’escalier, nous découvrons une mise en scène harmonieuse: les murs sont décorés de poèmes (haïkus) de Kiarostami calligraphiés par lui-même, et des photos tirés de la collection « portes sans clés » imprimées en très grandes dimensions. Quelques-unes sont placées au milieu de la salle, comme si les portes sont cachées les unes derrière les autres. Tout au fond, un écran diffuse des extraits de films de Kiarostami; son meilleur compagnon de route, la fameuse voiture que nous avons pu voir dans Le vent nous emportera (entre autres) est garé devant …
Cette installation, grâce à la combinaison de couleurs (rouge brique, jaune, bleu turquoise, blanc) et la présence dominante des portes, crée une expérience visuelle particulière et conceptuelle.
Sur les côtés droit et gauche de la salle principale, se trouvent des couloirs, chacun dédié à une partie des œuvres et des expériences artistiques de Kiarostami. Au début de l’un d’entre eux, un petit écran diffuse un extrait de Cas numéro un, cas numéro deux (1977) en boucle, puis sont affichées des photos et des descriptions concernant les personnalités célèbres et politiques de ce film; ce qui peut aider les visiteurs français – qui n’ont pas forcément une connaissance approfondie des détails de l’histoire contemporaine de l’Iran – à mieux comprendre le film.
Dans le couloir d’en face, plusieurs écrans géants, situés les uns derrière les autres, diffusent des fragments de films ayant pour thème l’enfance (époque Kanoon).
Quelques œuvres graphiques de Kiarostami (affiches de films, illustrations pour livre jeunesse) sont également exposées:
Hormis des poèmes – les poèmes classiques persans choisis et publiés par Kiarostami sont lus par deux acteurs iraniens dans une petite salle obscure – , des extraits de films, des documentaires (Les Routes de Kiarostami, 76 minutes 15 secondes avec Kiarostami), l’exposition se concentre sur les œuvres photographiques, en plusieurs collections. Parmi elles, la collection Regardez-moi attire notre attention par sa mise-en-abyme et la complexité des regards dans le cadre (première image ci-dessous).