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Helmut Berger : « Je vous assure, je me suis calmé ! »

Lors de son passage au Festival de Cannes pour la présentation de Saint Laurent de Bonello (où il incarne le couturier dans la seconde partie de sa vie), Helmut Berger s’est confié. S’il reste -relativement !- pudique au sujet du couturier qu’il incarne, l’inoubliable muse de Visconti (Les damnés, Ludwig, Violence et passion) fait des révélations… quelques peu crues et inattendues, voire triviales, concernant Delon et Vadim notamment.

Saint Laurent de Bertrand Bonello, est-il le film du come-back que vous attendiez ?
Oui. Il est le nouveau Visconti pour moi ! Son sens du détail et du raffinement sont exceptionnels. Le résultat présenté au Festival de Cannes est inespéré. Je fus dans ses mains comme je le fus dans celle de Visconti. Et avec lui, l’opération fut sans douleur (sourire).

Quelle était votre proximité avec Saint Laurent ?

Je le connaissais très bien. Il fut un grand ami avec Jacques de Bascher (ex-compagnon de Karl Lagerfeld  et grand amour de Saint Laurent, décédé en 1989 du sida NLDR) et tous les autres. Du temps où j’habitais dans un appartement au-dessus de la rue de Rivoli, à Paris.

Saint-Laurent représente-t-il une sorte d’alter ego ?

Oui car j’ai étudié la mode. La vérité c’est que je voulais être couturier en Autriche. J’ai donné des idées inspirées de ce qui se faisait chez moi à Saint Laurent pour ses vestes. À Kenzo aussi.C’est un scoop que je vous donne. Je ne l’avais jamais dit !

Saint Laurent ne pouvait-il être sauvé de ses dérives narcotiques ?
Je n’étais plus à Paris quand il a sombré. Nous aussi nous prenions de la cocaïne à l’époque… C’était absolument normal. Et tout s’est bien passé… Mais je ne connaissais pas tous ses excès. Ce sont les autres les coupables. Ceux qui l’ont poussé vers ces choses-là…

Gaspard Ulliel qui incarne Saint Laurent jeune, est-il à la hauteur du personnage ?

Je ne porte pas trop d’attention à ces histoires de prix d’interprétation conjoint avec lui à Cannes, mais il me fascine. Il a un corps très beau. Bouge bien. Ça manque, aujourd’hui, cette grâce dans le cinéma.

Êtes-vous remis de votre petit malaise durant la montée des marches ?

Oui. C’était lié à mes douleurs au dos. Depuis une chute de ski, il y a environ un an. J’ai de la rééducation programmée mais je laisse faire…

Après cette renaissance, quelle sera la prochaine étape ?

Le cinéma allemand est horrible. Je me tourne plutôt vers l’Italie avec une comédie à la rentrée. Entre-temps, je dois tourner en Angleterre avec Joan Collins.

Vivez-vous toujours à Salzbourg?
Oui. Depuis le décès de ma mère. J’ai aussi un pied-à-terre à Rome. Un appartement très viscontien. Vivre dans le souvenir de Luchino Visconti ne me pose pas de problème.

Étiez-vous en compétition avec Alain Delon dont il fit son Guépard en 1963 ?
De mon côté, absolument pas. Lui, ça le regarde… Nathalie Delon était mon amante. Tout comme Maria Schneider (l’inoubliable héroïne de Dernier tango à Paris et Profession : reporter NDLR) avec qui nous faisions ménage à trois.

Alain Delon et Nathalie Delon

Quel souvenir de Vadim pour qui vous avez tourné La Ronde ?
Il était alors avec Jane Fonda qui m’a confié qu’il avait une grande queue. Alors j’ai proposé là aussi, pourquoi ne pas le faire à trois ? Et ils ont accepté ! (rire).

Quel rapport entretenez-vous avec Saint-Tropez ?
J’adore Saint-Tropez, et chez Kaled  bien sûr ! Pour les contacts simples avec les gens, car je ne suis pas du tout star-system, body-guards, etc. La foule m’angoisse. J’y viens ponctuellement, notamment pour Noël et là je suis en séjour détente.
Pourquoi un cameraman vous suit-il en permanence ces jours-ci ?
On tourne un documentaire en lien avec mes 70 ans. Je reviens sur ma carrière en voyageant dans le monde entier. Il sera certainement vendu à Arte en France.

Le designer allemand Florian Wess, qui vous a offert un magnifique portrait, est-il le nouvel amour de votre vie?
Effectivement je l’ai remercié de plusieurs baisers, mais vous savez, avec moi il faut du temps. Doucement doucement… En plus il est très jeune. Il a besoin d’un peu de maturité.
L’icône décadente que vous étiez est-elle clean aujourd’hui ?
Oui. Si si, je vous assure. Je me suis calmé.

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