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Résurrection de Bi Gan

Un film de 毕赣 Bi-gan

Avec: Jackson Yee, 舒淇, 趙又廷, 李庚希, 黄觉, 陈永忠, Zhang Zhijian, 曾美慧孜, Guo Mucheng, Nan Yan

Dans un monde où les humains ne savent plus rêver, un être pas comme les autres perd pied et n’arrive plus à distinguer l’illusion de la réalité. Seule une femme voit clair en lui. Elle parvient à pénétrer ses rêves, en quête de la vérité…

Bi-gan nous plonge comme nous l’escomptions dans une odyssée, cette fois-ci cinématographique. Bel exercice de style, très bon travail de faussaire mais, comme ses opus précédents, vain. Difficile de voir en lui un artiste accompli, tant sa voix ne porte pas, ne s’affirme pas au delà du simple bricolage, du mashup. Picasso ne fut pas encore Picasso lorsqu’il copiait des toiles des plus grands musées. Il cherchait à apprendre des autres, très louable intention. Ses premiers essais cubistes, en rupture avec ses maîtres l’émancipèrent et firent de lui un maître universellement reconnu. Résurrection ne permet pas à Bi-Gan de renaître, ni même de naître, son héros, ou plutôt ses protagonistes qui nous servent de guide dans cette traversée du cinéma qui berça Bi-Gan, un peu plus. Il lui permet en tout cas de continuer de montrer, si besoin en était, que la technique n’a pour lui que très peu de secrets, mais aussi de se détacher de l’image qui lui collait après ses premiers travaux, très remarqués, celle d’un disciple de Lynch. Notons quand même la proposition forte sur les transitions de scène à scène, d’univers cinématographique à univers cinématographique, de sens en sens, mais ne tombons pas dans le piège tendu au cinéphage de reconnaître chaque référence de Mélies à Lang, à Murnau (Nosferatu) dés les premières images en passant par Les dames de Shanghai de Welles pour n’en citer que quatre parmi une centaine. Très bel exercice disions-nous, mais pour qu’il fut réussi, outre une consistance scéanaristique (moins de vapeurs dirons-nous), peut être eut-il fallu s’en tenir à quelques références plutôt qu’à viser une forme d’exhaustivité, absolument impossible, geste bien trop prétentieux de Bi-Gan à ce niveau. La liste des références, si longue, manque de nombreux univers pour parfaitement nous séduire et produire un effet whaouh (où sont les Eustache, Rozier, Seria, Godard, Verneuil et Tarkovski dans tout ça ? où est l’auteur ?)

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