“Le point de vue de Sirius” est cette expression consistant non à se tenir éloigner du sujet observé mais à s’en distancier pour englober d’un regard ses tenants et aboutissants. C’est ce à quoi invite l’auteure Noémie Merlant avec un triptyque à plusieurs étages.
Le trio féminin compte avec la femme intellectuelle, la femme-objet sexuel, la femme-potiche starlette de cinéma. L’amitié détonante qui les lie est un plaidoyer pour le respect de la liberté d’être. Toutes trois protagonistes sont très différentes mais toutes trois n’en sont pas moins femmes. Trois genres de film en un, puisque le scénario allie la comédie, ici badtrip féminin des plus burlesques, le drame, avec la dénonciation des violences sexuelles faites aux femmes, et l’horreur. Ce tout en gardant ce fil directeur qui dresse un profond hommage à la sororité.
Noémie Merlant signe là son deuxième long métrage, après “Mi iubita mon amour”. Co-écrit avec Céline Sciamma, “Les femmes au balcon” emprunte à “Fenêtre sur cours” avec ses plans sur un voisinage fantasmé. L’auteure opte toutefois de désexualiser le corps humain qui apparaît nu et côté masculin et côté féminin avec la came-girl qui exerce par choix de cette activité. La frénésie qui s’empare du trio féminin peut faire penser au “Volver” de Pedro Almodovar.