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La cité de Dieu de Fernando Meirelles

Un film de Fernando Meirelles

Avec: Alexandre Rodrigues, Leandro Firmino, Phellipe Haagensen, Douglas Silva, Jonathan Haagensen, Matheus Nachtergaele, Seu Jorge, Jefechander Suplino, Alice Braga, Emerson Gomes

Dans une favela qui a vu le jour à Rio de Janeiro dans les années soixante, Fusée est un gamin noir, pauvre, trop fragile pour devenir hors-la-loi, mais assez malin pour ne pas se contenter d’un travail sous payé. Il grandit dans un environnement violent, mais tente de voir la réalité autrement, avec l’œil d’un artiste. Il rêve de devenir photographe professionnel. Petit Dé, un enfant de onze ans, emménage dans la Cité. Il souhaite pour sa part devenir le plus grand criminel de Rio et commence son apprentissage en rendant de menus services à la pègre locale. Il admire Tignasse et son gang, qui arraisonnent les camions et cambriolent à tout va. Tignasse donne à Petit Dé l’occasion de commettre un meurtre, le premier d’une longue série…

Un film ultra-dynamique, qui usait à sa sortie de nouvelles technologies pour rendre compte de la vie dans les favellas brésiliennes, d’une jeunesse qui voyait son salut non dans l’éducation mais dans la violence, dans le contrôle du trafic de drogue. Narrativement très malin, Meirelles choisit ici de raconter son histoire à plusieurs voix, qui se passent en quelque sorte le relai, pour évoquer de courts destins fragiles, qui en croyant toucher le graal se rapprochent de leur fin; il double ce fil conducteur d’un personnage relai, qui observe et ne se mêle pas, qui n’est jamais central mais témoin privilégié. Sa position en retrait, qui est celle aussi du spectateur, si ce n’est qu’il nourrit des attaches réels avec les autres protagonistes embarqués dans la guerre de gangs, et qu’il en subit lui même les conséquences, permet de relier des chapitres qui sans cela pourraient sembler plus désunifiés, puisque il en le témoin, toutes ces histoires forment un tout, l’histoire de la Cité de Dieu. Autre composante essentielle qui permet à Meirelles de nous parler avec sincérité au travers de ce western explosif, le récit s’appuie sur un roman, qui lui même s’appuie sur un fait réel, auquel le réalisateur brésilien adresse un clin d’oeil, en reprenant mot pour mot une interview qui avait été donnée à la presse au moment où la favella s’enflammait.

Notre rencontre avec Fernando Meirelles à la sortie de la projection du film:

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