Un film de Luis Ortega
Avec: Nahuel Pérez Biscayart, Úrsula Corberó, Daniel Fanego, Roberto Carnaghi, Daniel Giménez Cacho, Luis Ziembrowski, Adriana Aguirre, Mariana Di Girolamo, Osmar Núñez, Jorge Prado
Remo Manfredini est une légende dans le monde des courses de turf dont le comportement autodestructeur éclipse son talent. Abril, une jockey prometteuse, est enceinte de Remo et doit choisir entre avoir son enfant ou continuer à courir. Ils courent tous deux pour Sirena, un important homme d’affaires qui a sauvé la vie de Remo dans le passé.
Notre avis: **
El Jockey propose un univers Kaurismakien, lorgnant du côté des frères Coen voire de Tati, qui fonctionne à merveille les 20 premières minutes, tout en décalage et burlesque. Très convaincant en clown blanc déglingué (à la Krusty le clown pour les amateurs des Simpsons), Nahuel Pérez Biscayart illumine cette première partie du film par ailleurs très joliment chorégraphiée par sa gestuelle ample et son regard expressif. L’humour très visuel (on pourrait aussi se référer à Buster Keaton) fait alors mouche et vecteur des plus belles promesses. Ceci étant, sans jamais tomber dans le naufrage, la suite développe une intrigue relativement fade (du faible Coen), en vient à stagner une fois l’effet surprise passé et les quelques beaux passages dans la droite lignée de l’ouverture inventive ne suffisent pas à compenser une forme de trivialité qui commence à s’installer et des ressorts dramatiques qui s’épuisent jusqu’à totalement s’égarer dans le dernier tiers, pour un final frustrant. Sans queue, mais avec tête, donc.