Un film de Leonardo Di Costanzo
Avec: Roschdy Zem, Barbara Ronchi, Diego Ribon, Valeria Golino, Giorgio Montanini, Hippolyte Girardot, Monica Codena, Roberta da Soller, Marco Brinzi, Nadia Kibout
Elisa, fille d’une famille ordinaire, est incarcérée depuis dix ans pour avoir brutalement assassiné sa sœur. Elle pense ne pas se souvenir de ce qui s’est passé, mais ses souvenirs fragmentés commencent à se préciser lors de ses rencontres avec le criminologue Alaoui, qui mène une étude sur les homicides familiaux. La vérité qui se révèle à Elisa est dévastatrice, une douleur qui pourrait marquer
Notre avis: **(*)
(Développement à venir). Un récit intelligent, qui s’essaye à un exercice de style relativement complexe, cherchant en permanence à varier le dispositif initialement mis en place, celui d’un exercice psychanalytique, d’une personne, en particulier, mais qui cherche à interroger, à comprendre, d’une manière plus générale, la violence. Léonardo Di Costanzo défend une vision à rebours de ce que l’époque tend à instaurer. A une vision assez simpliste (la violence se réprime, nous devons enfermer, le s criminels) il oppose une vision qui peut paraître simpliste, mais sa force, transmise à son double incarné par le personnage interprété par Roschdy Zem, réside précisément, à en faire ressortir la complexité, avec humilité. La cause de la violence avant toute chose serait multi-factorielle, bien entendu, le contexte familial et sociétal joue un rôle, mais aussi des facteurs plus personnels entrent en jeu, du côté de la psychologie, mais aussi de la psychiatrie. Des émotions simples, comme la peur, la colère, la frustration jouent un rôle important dans le déclenchement du passage à l’acte, une mauvaise lecture, compréhension de ses émotions ne permet pas de les éviter, de les contrôler. Le film ouvre ainsi par une saisissante leçon de crimonologie, où des personnages ne se sentent pas coupables d’un acte atroce, parce par ailleurs, ils ont l’impression d’avoir rendu justice, et donc d’être dans le bon droit. Cette réflexion, appliquée à une personne ou à un pays, est au cœur même non pas de la démonstration que le film en ferait, mais des points qu’ils soulèvent. Au final, le film livrera ses réponses, après avoir pris soin de livrer ses éléments narratifs au compte goutte, pour maintenir le spectateur en éveil, qui pourront sembler naïve à certains, mais méritent cependant d’être prises en considération, le tout répression ne pouvant être la solution et ayant prouvé son inefficacité. Dommage cependant que formellement Di Costanzo n’ait fait le choix de la puissance, comme l’aurait assurément fait Sydney Lumet qui s’intéressait à des thématiques très proches, même si nous comprenons que, conscient de donner à voir une alternative que beaucoup rejetteraient instinctivement, criant à l’angélisme, et à la naïveté, voire à la dangerosité, il ait cherché à ne pas doublement heurter.