Un film de Dag Johan Haugerud
Avec: Ella Øverbye, Selome Emnetu, Anne Marit Jacobsen, Ane Dahl Torp, Andrine Sæther, Silje Breivik, Lars Jacob Holm, Valdemar Dørmænen Irgens, Brynjar Åbel Bandlien, Nadia Bonnevie
Une jeune fille de quinze ans connaît un éveil sexuel lorsqu’elle tombe éperdument amoureuse de son professeur. Elle écrit cela dans son journal intime et le fait si bien, de manière si vivante et si reconnaissable que sa mère et sa grand-mère pensent que le livre devrait être publié. Sans tenir compte du fait que la jeune fille ne l’a écrit que pour garder le béguin pour elle-même.
Notre avis: (*)
Un récit très vite ampoulé, fortement encombré par une voix off du plus mauvais effet, celle là même qui fait dire à certains cinéastes que la voix off est l’antithèse du cinéma, parce qu’elle ne fait pas appel à l’intelligence du spectateur et témoigne d’une paresse de mise en scène. Qui plus est, le récit, limpide, s’il peut présenter quelques moments de justesse s’étire sans raison particulière, sans subtilité ou coups d’éclats, et ne présente comme qualité remarquable que sa volonté de faire le tour d’une question, façon 365 degrés. Pour le le reste la question que le film pose sous des airs faussement psychologiques (oh que Bergman est loin!) à savoir l’emprise amoureuse, la fascination et le passage à l’âge adulte qui passe par une détermination d’une sexualité (et de désirs) naissants, renvoie à d’autres films de la sélection (La tour de glace pour l’emprise par exemple). De manière très ennuyeuse, le film s’égare à vouloir sonner moderne, en convoquant des thématiques sociétales et en les érigeants en sujet principal, livrant une vision si auto-centrée, si enfermante qu’elle semble aveugle de tout ce que le cinéma précisément gagnerait à dire de notre époque, et étonnamment, le film semble déjà aujourd’hui démodé à vouloir porter à l’écran un sujet sociétal de manière édulcorée, normalisante, en oubliant d’évoquer tous les conservatismes, toutes les violences, toutes les haines aujourd’hui qui remontent à la surface, et en adoptant également un point de vue bourgeois, celui qui consiste à considérer que réussir dans la vie (une jeune fille ici écrit un livre qui sera facilement publié) se fait sans obstacle aucun.