Un film de Giulia Louise Steigerwalt
Avec: Pietro Castellitto, Denise Capezza, Barbara Ronchi, Lidija Kordić, Tesa Litvan, Davide Iachini, Marco Iermanò, Beatrice Puccilli, Paolo Ricci
L’histoire, qui se déroule dans les années 80 et 90, est celle de l’agence de casting et de production « Diva Futura », fondée en 1983 par Riccardo Schicchi et Ilona Staller.
Notre avis: **
Un biopic plutôt joliment produit, à la fonction divertissante totalement assumée et qui bénéficie d’un bon rythme mais aussi d’une structure narrative rendue claire, quoi qu’elle opte pour des allers et venus entre plusieurs temporalités. La principale réussite du biopic tient à ce qu’elle s’intéresse à un personnage atypique, rarement héroïsé, parfaitement servi par une convaincante interprétation de Castellito, qui parvient à parfaitement faire ressortir une forme de bonté, d’innocence attribuée à Schicchi, et le rend touchant, mais aussi et surtout, à ce qu’elle parvient à dépeindre avec sympathie une époque pourtant pas si lointaine qui semble aujourd’hui très révolue, et qui doit interroger assez naturellement les italiens. L’insouciance des années 80 a donné lieu à de premiers excès, le porno italien, montré comme gentillet tout au long du film, est né avec des personnages comme la Ciccolina, (Ilona Staller), créature née d’une collaboration entre Schicchi et Staller. Qu’il eut été tentant de s’intéresser plus précisément à cette dernière, autrement plus célèbre à l’international, et dont les différentes frasques mais aussi prises de position furent relayées, non sans un ton plaisantin, un peu partout dans le monde. A ce monde en apparence frivole, ont pourtant participé des personnes conscientes, sensibles mais aussi, plus particulièrement pour l’une d’entre elle insistera-t-on, intelligente. Le portrait collectif fait ressortir les jours heureux, de cette artisanat de l’art érotique, emmenée par une petite troupe présentée comme joyeuse, en contraste de la période sombre du porno industrialisée à grande échelle. Certes, le film soumet l’idée que ce qui allait suivre était né d’un premier pas de côté, vis à vis d’une Italie qui quelques années plus tôt était autrement plus prude, mais il le fait avec une forme de nostalgie que l’on retrouve également en France chez certains franchouillards, qui dressent un constat similaire dans l’évolution du cinéma érotique à la française (des nanars érotiques, qui cherchaient encore à avoir des scénarios) versus le cinéma pornographique qui multiplie et juxtapose les scènes hardcore, conscient de la durée de vision et de la fonction réelle de ces films … Divertissant, bien rythmé, plutôt futile et frivole lui même, retrouver Diva Futura en compétition à la Mostra de Venise reste quand même étonnant quant à sa faible portée esthétique.