Un film de Paolo Sorrentino
Avec: Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Silvio Orlando, Luisa Ranieri, Isabella Ferrari, Silvia Degrandi, Lorenzo Gleijeses, Daniele Rienzo, Dario Aita
La vie de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté, de Naples, et d’amour. Les amours vraies, indicibles ou sans lendemain qui vous condamnent à la douleur mais qui vous font recommencer. Le parfait été à Capri d’une jeunesse insouciante malgré un horizon sans issue. Autour de Parthénope, les napolitains.
Notre avis: ****
Sorrentino livre ici un film somme de son œuvre comme le.tente assez régulièrement des cinéastes avec plus ou moins de succès (de bons points pour Holly motors par exemple). Il se permet quand même, et l’honneur lui en revient, de prendre en compte des retours fréquents sur son style « m’as tu vu » , et, de fait, de tenter des choses nouvelles tout en maintenant sa ligne directrice et en resserrant son film sur son savoir faire, son regard sur le monde, et son rapport au cinéma.
Doux comme jamais, malgré ses quelques perversités usuelles, Parthenope agit telle la sirène mythique si liée Naples auquel il emprunte son titre, son inspiration et son mouvement: il magnétise de tout son long, et joue en permanence de ce magnétisme jusqu’à nous troubler. De cette déclaration d’ amour-haine à Naples la belle, ses fastes, ses folies, son magnétisme malgré ce qu’il comprend de plus crasseux, Sorrentino livre moulte réflexions sur la beauté et l’intelligence, la signification de l’anthropologie – allant jusqu’à citer son maître en la matière Billy Wilder :-), la virginité des sirènes, le désir des vieux comme le fantasme que les plus intelligents d’entre eux resteraient séduisant et séducteur. Il en profite évidemment pour dezinger en règle la tartufferie, s’amuser de maximes philosophiques foisonnantes, à prendre ou à laisser. Bien entendu, Naples la belle, c’est aussi le Napoli (sans Maradona ici). Parthenope ambitionne tout ça (ou ne serait qu’une arnaque comme le film le dit lui même, Sorrentino faisant ici preuve d’une certaine distance vis à vis de son inclination naturellement prétentieuse qui lui a sis souvent joué des tours) et en cela, propose un geste artistique notable – quand cette ambition de considérer le cinéma comme un art plus qu’un média tend de plus en plus disparaître. Sorrentino semble en paix avec lui-même, toujours sûr de lui mais plus ouvert, enfin il s’interdit la surenchère, dose de manière plus équilibrée le pathos ou les effets, enfin il arrête ses belles images et s’interdit des mouvements de caméras futiles qui firent certes sa renommée mais aussi consituait une limite évidente. L’écrin de Parthenope devrait lui valoir récompense.