Un film de Hlynur Pálmason
Avec: Saga Garðarsdóttir, Sverrir Gudnason, Ída Mekkín Hlynsdóttir, Þorgils Hlynsson, Grímur Hlynsson, Ingvar E. Sigurðsson, Katla M. Þorgeirsdóttir, Kristinn Guðmundsson, Anders Mossling, Stephan Stephensen
Deux familles tentent de gagner leur vie dans le coin le plus reculé de l’Islande au 19e siècle. Dans l’espoir d’une terre plus fertile, ils décident de démonter leur maison, de construire un radeau, de voyager et de le remonter à destination. En chemin, ils réalisent qu’ils vivront et mourront ensemble.
Notre avis: ***
Le réalisateur de Godland revient avec un projet à part, poétique, personnel, intrigant de tout son long, scandinave, éclectique, surprenant et étonnant. Le défi qu’il s’est lancé interroge dés ses premières images, quant à la nature même de ce qu’il nous est donné à voir. La singularité semble prédominer, le temps se suspendre. Le format ne serait pas celui d’une simple fiction, ce qui se dit passe non nécessairement par la narration, par l’action, mais bien davantage par des états d’âme transmis, des images métaphoriques (le réalisateur s’insère ici ou là dans l’un des personnages, dans leurs réflexions), des sensations qui nous sont transmises, une réflexion qui a autant à voir avec la psychanalyse, l’observation du monde, la rédemption, et la philosophie. Sous ses allures de manifeste écologique, animaliste, artistique et féministe, empreint d’une sincérité palpable, le film, dans ses errances, dans ses allers-retours entre terre et mer, dans son rapport à la nature volcanique islandaise, dans sa peinture noire de la famille, parle de lui même, à l’adresse des spectateurs, mais plus encore, à l’adresse d’une femme aimée auquel le réalisateur semble, dans une lettre filmée, demander pardon, pardon d’être homme, pardon de ne pas avoir compris. Un pardon individuel, et collectif. Un touchant pardon.