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La Mostra de Venise 2021, notre journal critique – Sélection Orizzonti

Vous retrouverez dans les lignes qui suivent notre journal critique de la sélection Orizzonti de la Mostra de Venise 2021La note maximale que l’on peut donner est ***** correspondant à nos yeux à un chef d’oeuvre, note que l’on donne très rarement, la note la plus basse est – quand on a trouvé le film très mauvais.

Sélection Orizzonti

ATLANTIDE de Yuri Ancarani
avec Daniele Barison, Bianka Berényi, Maila Dabalà, Alberto Tedesco, Jacopo Torcellan / Italy, France, USA, Qatar / 2021 / 104’

Notre avis: ****

Atlantide fut notre plus grand coup de cœur toute sélection confondue. Particulièrement beau et soigné, proposant des cadres et des couleurs très finement étudiés, rythmé par une bande sonore électro de circonstance, Atlantide montre la vie de jeunes italiens passionnés de course de bateaux dans les canaux de Venise et aux alentours. L’histoire(s’il y en a une) se concentre sur David, un adolescent solitaire très attaché à son bateau, qui joue avec sa vie pour cette passion. Atlantide est un film généreux, regorgeant d’idées visuelles – à chaque scène qui donnent à voir des images magnifiques et une séquence finale des plus inattendues.


MIRACOL de Bogdan George Apetri
avec Ioana Bugarin, Emanuel Pârvu, Cezar Antal, Ovidiu Crișan, Valeriu Andriuță / Roumanie, Republique Tchèque, Lettonie / 2021 / 118’

Notre avis: **

Miracle du réalisateur roumain Bogdan George Apetri s’inscrit assez naturellement dans cette vague de cinéma roumain qui vise l’épure, la simplicité de narration et l’interrogation des consciences. Le style emprunte par exemple deux procédés à Radu Jude, récemment lauréat de l’Ours d’or à Berlin, celui qui consiste en premier à s’autoriser une vision périphérique, lent travelling circulaire, en point de rupture de la narration. De la sorte, l’ambition est double. Tout à la fois produire un effet particulier sur la rétine, mais aussi suggérer que l’observation, le détail peut faire la différence pour qui sait bien voir. L’autre procédé que l’on retrouve chez Radu Jude est la fin alternative, où le spectateur est invité à voir tout d’abord ce qu’il aimerait voir – ou ce que le réalisateur serait tenter de donner à voir – et d’autre part, ce qui probablement se rapproche plus d’une fin probable. Le réalisateur, de la sorte, produit là aussi un effet sur le cerveau du spectateur, de l’ordre de la falsification, de l’illusion, et surtout brouille les pistes. Le concept, en soi, est bien pensé. On peut même dire qu’il sauve le film, qui à part cela, s’avère plutôt pauvre, car trop collé à son récit, sans marque formelle particulière, et proposant un rythme inadapté (très peu à dire ou à monter dans la première partie du film). On retiendra donc le concept, plus que le film.


PILIGRIMAI (PILGRIMS) de Laurynas Bareisa
avec Gabija Bargailaite, Giedrius Kiela, Paulius Markevičius, Indrė Patkauskaitė, Jolanta Dapkūnaitė, Ieva Andrejevaitė / Lituanie / 2021 / 92’

Notre avis: **

Un film qui prend son temps pour instaurer son sujet. Un peu à la manière d’Il Buco (mais en plus intéressant au final), il base son principe d’accroche au spectateur sur le mystère. Les personnages sont en mouvement, ils ont une quête, mystérieuse, surprenante, que l’on ne saisit pas de manière évidente, plus encore, leur rapport entre eux semble très flou. Petit à petit, indice par indice, élément par élément, le mystère va se lever. Le film peut se voir quelque part comme un ciel à plusieurs voiles nuageux, qui se lèvent petit à petit pour laisser entrevoir quelques rayons lumineux. La première partie traîne un peu trop en longueur, mais la seconde trouve un souffle plus intéressant, dés lors que l’on saisit pleinement ce en quoi les éléments étranges trouvaient des explications rationnelles, et nous permet de la sorte, de finalement rentrer en empathie avec ces personnages qui de prime abord nous étaient très étrangers.


IL PARADISO DEL PAVONE de Laura Bispuri
avec Dominique Sanda, Alba Rohrwacher, Maya Sansa, Carlo Cerciello, Fabrizio Ferracane, Leonardo Lidi, Tihana Lazović, Maddalena Crippa / Italie, Allemagne / 89’

Notre avis: pas vu


PUBU (THE FALLS) de Chung Mong-hong
avec Alyssa Chia, Gingle Wang, Chen Yi-Wen, Lee Lee-Zen / Taipei / 129’

Notre avis: pas vu


EL HOYO EN LA CERCA de Joaquín del Paso
avec Valeria Lamm Williams, Yubah Ortega, Lucciano Kurti, Eric Walker, Santiago Barajas, Enrique Lascurain, Jacek Poniedzialek, Raul Vasconcelos / Mexique, Pologne/ 100’

Notre avis: au secours !

Il ne fait parfois pas bon découvrir des films dans un état de fatigue prononcé, surtout quand ces derniers souffrent d’une intention mono-ligne qui nous échappe. El hoyo en la cerca, en sélection #Orizzonti à la Mostra de Venise, sélection qui nous est moins accessible que les années précédentes, commence par heurter le spectateur. Il heurte par la proéminence des bruits, par le mouvement permanent (l’agitation), et par la violence sous-jacente exprimée. Le regard du réalisateur semble assez implacable, presque complaisant. La première demie heure du film stagne et ne développe pas réellement les personnages, la thématique, ni n’instaure quoi que ce soit. Le parti pris formel, par ailleurs, est particulièrement quelconque. On se demande alors quelle mouche a pu piquer le réalisateur (plus exactement on se demande ses références, Sa majesté des mouches ? La guerre des boutons ?). Une volonté pamphlétaire peut bien se lire, mais quid de la position du spectateur ? Est-on dans une approche qui consiste à montrer du sale pour le sale (à la Pasolini en son temps, à la Ferreri, à la Noé ?) ? Il ne nous semble pas, le ton n’est pas provocant et ne cherche pas spécialement a éveillé les consciences. Est-on dans une observation sociologique sur le comportement des masses, l’endoctrinement des enfants, et la naissance (si ce n’est la pré-existence naturelle) de la violence ? Plus probablement. Mais alors, on préfèrera mille fois revenir à l’adaptation de Peter Brooke de Sa majesté des mouches (qui semble bien le point de référence si l’on considère les grimages auxquels les enfants devenus fous s’adonnent). Nous le catégoriserons donc plus aisément dans la catégorie des films zzz (parfait pour s’endormir).


AMIRA de Mohamed Diab
avec Saba Mubarak, Ali Suliman, Tara Abboud, Waleed Zuaiter, Ziad Bakri, Suhaib Nashwan, Reem Talhami / Egypte, Jordanie, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite / 98’


À PLEIN TEMPS de Eric Gravel
avec Laure Calamy, Anne Suarez, Geneviève Mnich, Nolan Arizmendi, Sasha Lemaitre Cremaschi / France / 85’

Notre avis: *(*)

(à venir)


CENZORKA (107 MOTHERS) de Peter Kerekes
avec Maryna Klimova, Iryna Kiryazeva, Lyubov Vasylyna / Slovaquie, République tchèque, Ukraine / 93’

Notre avis : pas vu


VERA ANDRRON DETIN (VERA DREAMS OF THE SEA) de Kaltrina Krasniqi
avec Teuta Ajdini Jegeni, Alketa Sylaj, Astrit Kabashi, Refet Abazi, Arona Zyberi / Kosovo, Albaniz, Macedoine / 87’

Notre avis: *(*)


LES PROMESSES de Thomas Kruithof
avec Isabelle Huppert, Reda Kateb, Naidra Ayadi, Jean-Paul Bordes, Mustapha Abourachid, Soufiane Guerrab, Hervé Pierre, Laurent Poitrenaux, Walid Afkir, Vincent Garanger, Christian Benedetti, Anne Loiret, Mama Prassinos, Youssouf Wague, Gauthier Battoue, Bruno Georis, Stefan Crepon, Rosita Fernandez / France / 98’

Notre avis: (*)

Les promesses n’en a presque que le nom … Objet de divertissement plus que d’art, le film ne tient pas la comparaison par exemple avec des références du genre auquel il appartient (le thriller politique à la française): Z, de Gavras, plus récemment l’exercice de l’Etat de Schoeller, par exemple. Il n’est certes pas aussi mauvais que La conquête de Durringer, car il ne vire jamais à la caricature inerte et inepte, mais le réalisateur nous semble parfaitement ébloui, et donc aveugle, de ce qu’il aurait pu tenter par ailleurs. Nous prenons peu de risque à dire qu’il nous a semblé que Thomas Kruithof voue une admiration pour: son propre travail, les arcanes de la politique française (on pourrait plus justement parler de politicologie politicienne absconde et méphitique), mais aussi les techniques narratives des thrillers à l’américaine, façon Fincher. Noyé dans un jargon pénible, le spectateur s’en raccroche à une pourtant convaincante (mais elle l’est presqu’à chaque fois) Isabelle Huppert, qui se voit pour une fois affublée d’un costume avec lequel nous ne l’avions jamais vue, celle d’une femme politique ambitieuse, pétrie de bonnes intentions, mais avec ses contradictions. Elle tient un cap qui permet au spectateur de naviguer dans un monde de petits pouvoirs, où les décisions se prennent en haut, et composent avec les désidératas de chaque intervenant dans un seul et unique objectif, gagner les élections. Ainsi, il s’agit de plaire à tout prix, à une population à qui l’on promet, à qui l’on ment, dont le malheur finalement sert les intérêts de la cause politique. On ne peut pas enlever au réalisateur une précision, un goût de la reproduction fidèle (façon copiste), et une certaine acuité pour transcrire le réel. On ne peut pas lui enlever non plus de bien appliquer ces quelques règles qui permettent à un récit de stagner, de faire naître une tension (bien factice), par quelques simples tirades, resserrées, qui laissent à croire à une intelligibilité. Mais faire croire, prétendre, recopier, dépeindre avec fidélité n’est pas et ne sera jamais un geste artistique. Tout au plus un apprentissage par lequel il est nécessaire de passer. Les promesses manquent cruellement d’un regard, d’un détachement, d’une vue supérieure. Là où un Dumont sait se servir d’un récit ancré, partir d’une situation de départ réelle pour nous emmener dans une réflexion qui dépasse (et excuse pleinement) l’homme, Thomas Kruithof reste parfaitement à quai, à terre. Loin le ciel, loin la passion.


BODENG SAR (WHITE BUILDING) de Kavich Neang
avec Piseth Chhun, Sithan Hout, Sokha Uk, Chinnaro Soem, Sovann Tho, Jany Min, Chandalin Y / Cambodia, France, Chine, Qatar / 90’

Notre avis: pas vu


WELA (ANATOMY OF TIME) de Jakrawal Nilthamrong
avec Thaveeratana Leelanuja, Prapamonton Eiamchan, Sorabodee Changsiri, Wanlop Rungkumjad, Nopachai Jayanama, Paopoom Chiwarak, Rawipa Srisanguan, Witwisit Hiranyawongkul, Thongkao Khunsriruksa / Thailande, France, Pays Bas, Singapoure / 118’

Notre avis: pas vu


EL OTRO TOM de Rodrigo Plá, Laura Santullo
avec Julia Chávez, Israel Rodriguez Bertorelli / Mexique, USA / 111’

Notre avis: **(*)


EL GRAN MOVIMIENTO de Kiro Russo
avec Julio César Ticona, Max Eduardo Bautista Uchasara, Francisca Arce de Aro, Israel Hurtado, Gustavo Milán Ticona / Bolivie, France, Qatar, Suisse / 85’

Notre avis: ***


ONCE UPON A TIME IN CALCUTTA de Aditya Vikram Sengupta
avec Sreelekha Mitra, Shayak Roy, Bratya Basu, Arindam Ghosh, Satrajit Sarkar, Anirban Chakrabarti, Reetika Nondini Sheemu / Inde, France, Norvège / 131’

Notre avis: **


NOSORIH (RHINO) de Oleh Sentsov
avec Serhii Filimonov, Yevhen Chernykov, Yevhen Grygoriev, Alina Zevakova / Ukraine, Pologne, Allemagne / 101’

Notre avis: pas vu


TRUE THINGS de Harry Wootliff
avec Ruth Wilson, Tom Burke, Hayley Squires / Grande Bretagne / 102’

Notre avis: pas vu


INU-OH de Masaaki Yuasa
Film d’animation avec les voix de Avu-Chan et Mirai Moriyama / Japon, Chine / 98’

Notre avis: pas vu


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