Un film de Jonathan Millet, Olivier Boonjing
Avec: Adam Bessa, Tawfeek Barhom, Julia Franz Richter, Hichem Yacoubi, Sami Outalbali, Souheila Yacoub, Hala Rajab
Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau.
Notre avis: ***(*)
Un récit d’immigration et un drame politico-psychologique palpitant, qui bat 120 fois par minute, maitrisé à tous les niveaux, rappelant autant Hitchcock qu’Antonioni. Le principe scénaristique s’avère aussi original que l’idée de départ: pénétrer le cerveau d’un réfugié syrien, comprendre sa situation, vivre avec lui ses peurs, ses deuils, ses désires d’amour, ses difficultés quotidiens, et suivre en même temps, par un procédé narratif mystérieux, son état mental cauchemardesque, lié à ses recherches sans fin pour un adversaire politique (syrien), qui deviendra en quelque sorte son double, son miroir.
Mais ce fond politique important ne prend pas la place centrale, car il ne s’agit pas d’un film à sujet. Cette histoire en rapport à la guerre civile en Syrie (quelque chose qui s’est passé dans un passé imprécis, le film nous en montre les effets traumatisants), n’est qu’une des composantes d’une forme hybride et puissante, rythmée par un tempo haletant, qui nous permet d’entrer dans la peau du personnage, sentir sa sueur, son angoisse plan par plan. Le film est sublimement porté par une musique électronique virevoltante, ainsi que par la présence d’Adam Bessa dans le rôle principal, qui crève l’écran.