Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.
Joachim Trier nous surprend avec ce film particulièrement féministe, comédie-romantique au ton doux-amer dont le personnage central, Julie, nous fascine par sa capacité à être drôle et sensuelle à la fois. Nous découvrons la vie de Julie à travers 12 chapitres: il s’agit de la trajectoire d’une femme, qui comprend son lot d’échecs, qui peut ressembler à celle de tout à chacun. Le scénario nous apparaît intelligemment écrit, rempli de détails qui rendent le récit réel.
Pour conclure la trilogie d’Oslo (Nouvelle Donne, Oslo 31 aôut) Joachim Trier a en effet choisit d’adopter un point de vue féminin. Anders Danielsen Lie, son « Antoine Doinel » à lui comme l’indique le réalisateur sans prétention aucune, occupe ici un second rôle. La caméra se porte presqu’exclusivement sur les faits, gestes, le visage et surtout les expressions/émotions de Renate Reinsve, qui a recu le prix d’interprétation féminine à Cannes cette année et s’avère lumineuse dans ce rôle fait sur-mesure. Le film a été écrit pour elle après que Trier l’est fati jouée pour la première fois pour une brève apparition dans Oslo 31 août.
En alternant plans larges et très serrés, Joachim Trier nous présente d’une manière presque contemplative sa ville natale, Oslo, arrivant à capter ses lumières et son atmosphère, tout en se focalisant sur ses personnages dans ce qu’ils ont de plus secret et intime. Le découpage en chapitres permet des ellipses intelligentes et de créer un rythme dynamique sans tomber dans la comédie romantique « facile ». Dans ce dernier opus de la trilogie, le réalisateur arrive de manière encore plus construite à témoigner des évolutions psychologiques de ces personnages, en les rendant si réalistes et complexes que tout un chacun puisse s’identifier. Une ode à l’indépendance féminine et à la construction de soi bouleversante. «