Dégradé: Un film breton made in Gaza ou un film gazaoui made in Brittany ?

France, Palestine, Qatar, 2015, 1:23, vostf – Avec Hiam Abbass, Maisa Abd Elhadi, Nelly Abou Sharaf, Huda Al Imam
Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Gaza et le Hamas décide de lui régler son compte ! Prises au piège par l’affrontement armé, treize femmes se retrouvent coincées dans un salon de coiffure.
Ce lieu de détente devenu survolté le temps d’un après-midi va voir se confronter des personnalités étonnantes et hautes en couleur, de tous âges et de toutes catégories sociales. Entre l’occupation israélienne et les guerres intestines entre partisans du Hamas et factions diverses, treize
femmes doublement victimes tentent de vivre leur vie.

Nous l’avions découvert en avant-première lors du festival Travelling,  alors que le visage des 2 frères Nasser, aux peu courants « prénoms de scène  » Arab et Tarzan, nous était très familier – nous les croisions dans les travées de Cannes et les repérions de loin !-, le moins que l’on puisse dire est que Dégradé détonne dans le paysage cinématographique contemporain. En premier lieu, il nous doute fort que vous ayez vu beaucoup de films gazaoui … Des films qui traitent le conflit Israelo-Palestinien, oui sans aucun doute, des films qui évoquent Gaza, peut-être, qui le font du point de vue de gazaouis, on aura du mal à vous croire,  et qui plus est, la production est bretonne, c’est dire l’événement !

Son sujet, la situation de Gaza au présent, il le traite avec force, fracas et malice, proposant un huis-clos entre femmes confrontées à une réalité des plus difficiles. Le parti-pris narratif produit incontestablement son effet, en quasi trompe l’œil. Vous l’aurez compris, dégradé est une expérience en bien des niveaux, et moins on dit, plus on vous laisse l’expérience intacte !

Retrouvez ceci-dit notre interview exceptionnelle des frères Nasser, très enthousiastes, quelque peu dissipés, gourmands et pas toujours à l’unisson, comme souvent chez les jumeaux !