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#Berlinale 3 jours à Quiberon – Très beau portrait de Romy Schneider

1981. Pour une interview exceptionnelle et inédite sur l’ensemble de sa carrière, Romy Schneider accepte de passer quelques jours avec le photographe Robert Lebeck et le journaliste Michael Jürgs, du magazine allemang « Stern » pendant sa cure à Quiberon. Cette rencontre va se révéler éprouvante pour la comédienne qui se livre sur ses souffrances de mère et d’actrice, mais trouve aussi dans sa relation affectueuse avec Lebeck une forme d’espoir et d’apaisement.

3 jours à Quiberon dresse un portrait saisissant de Romy Schneider, en privé. S’il s’agit de vous en convaincre, une seule image parle peut être plus du film que plus que nous pourrons vous en dire, et du reste, il est sans doute important que l’on ne vous en dise pas trop, pour que vous rencontriez Romy Schneider vous aussi comme ces 3 jours à Quiberon nous l’ont permis:

 

La  photographie du film est soignée, le noir et blanc s’est imposé à Emily Atef quand elle a découvert elle même les clichés de Robert Lebeck, saisissants, et, vous le constaterez, si ce choix ne permet pas de faire ressortir la beauté de la côté sauvage bretonne, il sied en tout cas merveilleusement à ce très réussi projet artistique.

Les producteurs ne se sont pas trompés en confiant la réalisation à Emily Atef, qui a su trouver un équilibre presque parfait dans le rythme, la narration, qui n’a pas eu peur de s’attaquer au mythe Romy Schneider. Au delà du portrait de l’actrice, la réalisatrice  franco-irano-allemande s’est avant tout intéressé à la femme de 42 ans qui s’interrogeait sur sa condition, sur sa vie d’actrice et de mère, une femme restée enfant, insatisfaite, blessée, en proie à des démons destructeurs, tour à tour déprimée et rayonnante, et qui gardait une rancoeur quant à l’image qu’elle renvoyait en Allemagne: si l’actrice a toujours eu une image positive en France, si son talent y a été reconnu, outre rhin, son image est bien différente – la mauvaise mère, celle qui aurait du rester Sissi – et Romy Schneider le vivait mal. Quand je vous parle de Romy, je vous parle de de vous pourrait-on presque vous dire.

Le projet est né de la ressemblance physique de Marie Baümer avec Romy Schneider qui est à l’origine même du projet – Sa très remarquable interprétation pourrait bien lui valoir une récompense à la Berlinale.

L’actrice avait accepté le projet à une condition, qu’il ne s’agisse pas de raconter les derniers jours de Romy.

Vous passerez donc ces 3 jours à Quiberon en compagnie de Romy Schneider, mais aussi d’un entourage circonstantiel qui vous permettrons de mieux la connaître: une amie (personnage fictif, qui aurait pu être inspirée d’une amie réelle, mais la personne que l’équipe du film a rencontré à cette fin a tenu à rester en dehors), d’un journaliste de Stern sans vergogne,  Michael Jürgs  interprété avec justesse par Robert Gwisdek et d’un photographe connu Robert Lebeck proche de Romy SchneiderCharly Hübner.

Le procédé fonctionne à plein, on rentre dans l’intimité, l’amie permet de garder un oeil extérieur. Marie Baumer devient Romy, elle se livre à la caméra et à la plume d’Emily Atef comme Romy se livrait elle même à Gwisdek et à Jürgs. L’effet est virtigineux.

Emily Atef dresse un très beau portrait de Romy Schneider, sans fard et sans jugement. Le fil est tenu, du rire aux larmes en permanence.  Les larmes suivent toujours les rires, et même certains choix qui pourraient sembler discutables – choisir mon fils ma bataille de Balavoine en musique de fond dans un bar où Romy offre le champagne à tout le monde, se montre très vivante et simple, fonctionnent car la réalistrice sait quand i ne faut pas trop appuyer. Un exercice d’équilibriste vous dit-on. A découvrir !

 

3 jours à Quiberon: Notre diaporama -starring Romy Schneider (alias Marie Bauer)

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