Thomas A. Anderson (Neo) ne se souvient plus de rien et mène une vie d’apparence normale à San Francisco. Il est le créateur d’une trilogie de jeux vidéo à succès… Matrix. Mais c’est un homme perturbé par d’étranges visions. Il se rend régulièrement chez un psychiatre à qui il raconte ses rêves étranges et qui lui prescrit des pilules bleues. Après la réapparition de visages familiers et en quête de réponses, Neo repart à la recherche du lapin blanc. Il rencontre un certain Morpheus, qui lui offre le choix entre rester dans la Matrice et prendre son envol.
Pour les fans de l’univers cyberpunk de Matrix et de ses références philosophiques, quoi de plus enthousiasmant que de regarder un nouveau volet pendant les vacances de fin d’année ? Nous sommes allées voir le film en espérant retrouver le même niveau d’originalité et d’inventivité dont avait fait preuve le premier Matrix et qui marqua notre entrée dans le nouveau millénaire, à la fin des années 1990.
Effectivement, le premier tiers du film nous semble intéressant et dynamique, quand le scénario redémarre avec l’idée de choisir entre la pilule bleue et la pilule rouge, soit l’essence même de Matrix basée sur une simulation virtuelle du monde et inspiré de concepts comme l’allégorie de la caverne de Platon ou Le samsāra chez les bouddhistes.
La banalité de la vie quotidienne de Thomas(créateur de jeu vidéo, appelé Néo dans la Matrice), vieilli et épuisé au milieu du paysage ultra-urbain de San Francisco, les traces des années passées sur le visage de Keanu Reeves, la tristesse au fond de ses yeux, son besoin d’échapper à l’ennui à l’aide de la pilule rouge, ainsi que la fameuse chanson de Jefferson Airplane – White Rabbit– nous émeuvent. Tout ceci nous donne envie de suivre l’histoire, même si le niveau exagéré d’autoréférence et d’autosatisfaction perturbe le spectateur: tous les personnages que l’on retrouve dans les mondes croisés et parallèles du film connaissent le succès de Matrix (film et jeu vidéo) et s’y référent dans les dialogues.
Puis, les scènes d’action et les courses-poursuite s’enchainent (et nous ennuient). Le film répète les mêmes idées déjà proposées dans les précédents volets. Lana Wachowski reconvoque les mêmes personnages principaux (à l’exception de quelques personnages secondaires comme bugs ou l’analyste), les mêmes intrigues, et finalement ne rajoute vraiment rien de nouveau. Mieux vaut revoir et apprécier le premier Matrix donc, plutôt que ce nouvel épisode/remake …