Shauna, 70 ans, libre et indépendante a mis sa vie amoureuse de côté. Elle est cependant troublée par la présence de Pierre, cet homme de 45 ans qu’elle avait tout juste croisé, des années plus tôt.
Et contre toute attente, Pierre ne voit pas en elle “une femme d’un certain âge”, mais une femme, désirable, qu’il n’a pas peur d’aimer.
A ceci près que Pierre est marié et père de famille.
A l’origine, Les Jeunes amants est un film que devait réaliser Sólveig Anspach, malheureusement décédée en août 2015.
Et il s’agit d’une histoire vraie.
« Un jour, je travaillais dans un bistrot, raconte Carine Tardieu, et, dans le café d’en face, j’aperçois Sólveig avec sa coscénariste Agnès De Sacy et leur producteur, Patrick Sobelman. J’étais allée les saluer, et j’ai su à postériori que c’était leur première réunion de travail autour des Jeunes amants. Un an plus tard, Sólveig est décédée.«
« J’avais envie de travailler avec Agnès avec qui j’avais commencé à réfléchir à un scénario, lorsqu’elle m’a proposé de lire le projet qu’elle avait entrepris d’écrire avec Sólveig : il racontait l’histoire d’amour que la mère de Sólveig avait vécue tardivement avec un médecin bien plus jeune qu’elle.«
« Cette histoire avait bouleversé Sólveig au point qu’il lui était inimaginable de ne pas en faire un film. Deux jours avant sa mort, Sólveig a demandé à Agnès de lui faire la promesse que ce projet voie le jour, et qu’il soit réalisé par une femme.«
Et le rôle interprété par Fanny Ardant était initialement prévu pour Vanessa Redgrave, et devait être irlandais. Carine Tardieu a décidé d’opter pour la première
Carine Tardieu explique son choix de manière plus que franche :
« Pour dire les choses clairement, il était pour moi inimaginable de proposer le rôle à une femme qui aurait eu recours à la chirurgie esthétique. Je ne blâme pas celles (et ceux) qui cèdent à la tentation car je sais comme la pression est forte, mais en tant que réalisatrice, je considère le lifting comme un fléau. C’est ma directrice de casting, Tatiana Vialle, qui m’a parlé de Fanny Ardant.«
Fanny Ardant, qui décidément inspire pour ce type de rôle, en tant qu’obscur objet du désir pour homme plus jeune, puisque qu’elle tenait un rôle à peu près analogue dans Les beaux jours face à Laurent Laffite.
Notons par ailleurs que la septuagénaire est une des rares femmes de plus de cinquante ans à trouver grâce auprès de l’âgiste Yann Moix.
Nous aurions tant aimé aimer ce film de la même passion qui unit les personnages de l’inoubliable Femme d’à côté et du beau et talentueux Melvil Poupaud, qui depuis quelques années, est de nouveau très demandé et au cœur de projets intéressants, mis sur le devant de la scène, comme lorsqu’il était ce jeune premier vingtenaire et ténébreux aux boucles brunes surplombant un visage aux traits androgynes, souvent masqué d’une main tenant une cigarette.
Las ! D’une part, il manque de la sublimation, la photographie du film et la mise en scène sont rudimentaires. Les scènes censées se dérouler bien avant ne sont pas crédibles dans les procédés de rajeunissement des personnages (mais l’on retrouve la même chose, justement sur Melvil Poupaud, que l’on a vu évoluer depuis l’enfance devant les caméras, dans le dernier Despleschin). Les clichés poussifs, dans le dramatique, s’empilent, jusqu’à reprendre une corde tire-larmes bien connue depuis Love Story.