Quelque part au Kosovo, dans un village isolé, trois jeunes femmes voient étouffer leurs rêves et leurs ambitions. Dans leur quête d’indépendance, rien ne pourra les arrêter : le temps est venu de laisser rugir les lionnes.
La Colline où rugissent les lionnes est un premier film de Luàna Bajrami, une tout jeune réalisatrice franco Kosovar. Plutôt solaire, sans véritable défaut de coutures, mais à l’idée de départ maigre: parler de la jeunesse. Le genre retenu n’est pas si commun, un tel sujet donne lieu en général à road movie d’une part (Sailor & Lula, Thelma & Louise, …) quand il s’agit de narrer la cavale, l’action, et à des portraits coup de poing d’autre part, quand on s’intéresse à la rage, à l’émotion, au ressentiment de cette jeunesse (la fureur de vivre, bandes de filles, divines…).
Mais la ballade n’ira pas très loin, seuls 2 lieux sont retenus, un village où les jeunes filles s’ennuient au Kosovo, puis un lac où elles peuvent se baigner et où la sensualité peut se réveiller. Le portrait de la jeunesse féminine en quête d’aventure et de sensualité se voit, comme la tentation de la cavale, quelque peu réduit à sa plus simple expression.
Très dans l’air du temps, le tout manque singulièrement d’un allant cinématographique, d’un horizon plus vaste, d’un espoir, ou plus probablement encore d’un idéal. Si la très jeune réalisatrice a appris aux côtés de Sciamma sur Portrait de la jeune fille en feu à s’intéresser à filmer les femmes, la romance qu’elle nous propose ne fonctionne pas, la sensualité ne se glisse pas dans les mots, gestes, sons ou images. L’énergie vitale, qui est l’autre ingrédient recherché, semble elle aussi vaine. Cette impression d’horizon bouché qui domine dans le récit (et probablement dans l’esprit de la réalisatrice) est aussi celui du spectateur.