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A House of Dynamite de Kathryn Bigelow

Un film de Kathryn Bigelow

Avec: Idris Elba, Rebecca Ferguson, Gabriel Basso, Jared Harris, Tracy Letts, Anthony Ramos, Moses Ingram, Greta Lee, Jonah Hauer-King, Jason Clarke

Un thriller géopolitique se déroulant à la Maison Blanche.

A house of dynamite de Kathryn Bigelow, allégorie de la maison blanche, nous propose comme ce fut le cas pour ses derniers films, un film qui repose et construit telle une mécanique, une grosse mécanique qui ne vise pas la finesse, la précision, ou la ressemblance avec le réel, mais qui privilégie une recherche d’efficacité, une diffusion de sensation, qui passent par les images (des chars roulant, un montage électrique façon série à succès du dimanche soir) et le son (des basses agressives, des détonations, du bruit permanent). De la grosse machine, en veux tu en voilà ! Cet enrobage pourrait nous embarquer si le fond s’appuyait sur un réel et non une fantaisie, une réflexion qu’un enfant de 5 ans pourrait avoir: que se passerait-il si une bombe nucléaire était envoyée sur Chicago, quelle serait la réaction du président des Etats-Unis, entrerait-il dans la surenchère nucléaire ? Et avec cette question basique, Bigelow pose une autre question politique, alarmante cette fois, les Etats-Unis sont-ils bien préparés ? Peut-on avoir confiance dans les hommes qui la dirigent, dans les processus de sécurité ? Le résultat: un quasi huis clos dans des bureaux de commandement, construit en trois parties (trois niveaux hiérarchiques, trois salle de crise), où tout semble faux, fabriqué, à la limite du ridicule (les logiciels sur les écrans par exemple qui suivent une bombe et indiquent sa trajectoire, et affichent frénétiquement la taille de la population de Chicago en étant le paroxysme, avec les gouttes de sueur qui perlent sur les visages des comédien.nes dont l’agitation ne suffit pas à combler le vide que ces 1h30 nous donnent à voir, misant sur le seul effet révélation que la fin pourrait apporter: quelle sera la décision du président (Trump et Obama étant tous deux mis dans le même sac, même si Bigelow pour on ne sait quelle raison préfère viser plus directement Barack Obama et sa femme, montrée comme un organe de décision délocalisée en Afrique) ? Il est peu de dire que ce A house of dynamite, qui accumule les clichés, véhiculés par les séries américaines de troisième rang, stagne et laisse une très désagréable impression de trop vu. On se croirait presque revenu au temps de la splendeur de Roland Emmerich (indépendance day), avec ce si désagréable point de vu qui ferait des Etats-Unis le centre du monde et des inquiétudes. A l’instar du Mage du kremlin qui manque singulièrement de contenu, A house of dynamite accumule les dialogues insipides, mélangeant maladroitement catastrophisme immédiat et couche culotte, mettant en avant les comportements individualistes de tout à chacun (qui pensent en premier lieu à prévenir et sauver ses proches), le regard de Katryn Bigelow que l’on a connu plus inspirée sur des thématiques plus sociales ne semble pas tellement se soucier d’apporter des éclairages, de la profondeur, ou ne serait-ce que des instants d’intelligence. Parfaitement inintéressant.

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