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Travelling 2016: direction Séoul

Du 2 au 9 Février se tient à Rennes l’un des festivals de cinéma les plus cinéphile et exploratoire qui soit, Travelling. Nous en sommes déjà à la 26ème édition de ce festival qui prend prétexte d’une ville pour analyser et découvrir toute une culture sous l’angle de son cinéma.


Parfois, pour des éditions spéciales, le festival s’est permis des ouvertures permettant de relier les cultures, comme lors des éditions traitant de 100 villes, des banlieues, de la ville imaginaire, ou de la ville la nuit. Ce ne sera pas le cas cette année.
Si Travelling s’était intéressé au cinéma japonais (très belle édition sur Tokyo en 1998), il n’avait pas encore mis le cap sur la Corée du Sud, à la culture à la fois proche et différente.
Ce sera chose faite cette année. L’occasion pour les festivaliers, de plus en plus nombreux, de découvrir ou d’approfondir sa connaissance du cinéma coréen qui compte dans ses rangs des réalisateurs de premier rang, très souvent conviés aux grandes messes cannoises (Im Sang-soo, Hong Sang-soo, Bong Joonh-Ho, Kim Ki-Duk, …), et d’autres jeunes talents très prometteurs tels Lee Chang-dong ou Kim Seong-hoon.


Le cinéma sud-coréen est très dynamique et est un des rares cinémas à concurrencer sur son propre sol le cinéma américain. Diverses écoles cohabitent : des films classiques, qui se fondent sur les traditions et la culture coréenne (Im Kwon-taek), et depuis une dizaine d’années, une nouvelle vague de jeunes réalisateurs, plus ancrés dans le monde moderne.
Ainsi les chefs d’oeuvre et classiques coréens seront diffusés, que ce soit la Servante, son magnifique remake The housemaid, Memories of murder, comme les très réputés dans leur genre Old boy ou The host. Le film de genre trouve en effet en Corée du sud un territoire très fertile. À la fin de la dictature, de plus en plus de jeunes réalisateurs sud coréens confrontés à la réticence du public envers les films proposant une critique sociale, passent par les films de genre afin de se libérer des traumatismes consécutifs des années de sacrifice de l’après-guerre. De ce mouvement insolite et populaire, naîtra des réalisateurs comme Park Chan-wook, aujourd’hui considéré comme une vraie star dans son pays, autour duquel se formera une vraie famille qui comprend Kim Jee-woon ou Bong Joon-ho, considérée aujourd’hui comme la nouvelle vague des enragés du cinéma sud-coréen. En proposant des films parfois gores ou malsains, ils trouvent un ressort pour critiquer une société en pleine mutation et en quête d’identité.

La sélection des films ne devait en être que plus difficile, et les organisateurs ont du faire des choix, comme celui de ne pas diffuser tous les films de Kim Ki Duk par exemple, ne retenant que le seul Locataires (non vous ne verrez pas Arirang, Pieta, ou Printemps, été, automne, hiver… et printemps, l’île, l’arc multi-récompensés).

Car ce qui distingue également travelling est sa dimension populaire et non élitiste. La cinéphilie pure et dure y trouve certes une très belle place, chaque édition nous ressort des pièces rares et suscite de futures passions cinéphiles, mais ceci en n’oubliant jamais que le cinéma parle à tous selon plusieurs voies. Rassembler est un mot d’ordre qui passe également ces dernières années par une ouverture de plus en plus forte vers les autres formes de culture à commencer par la musique et les ciné-concerts.

Présenter le festival peut enfin se faire en termes de chiffres: Travelling c’est ainsi 202 films au total (84 court-métrages ; 118 long-métrages) dont 48 films coréens, 11 avant-premières, 252 projections, 22 salles de cinéma, 5 expositions / installations, 4 créations artistiques (ciné-concerts / performance / sieste musicale).

Le programme complet est disponible ici.

A noter des avants-premières:

https://www.youtube.com/watch?v=VdJuJrWhinU

https://www.youtube.com/watch?v=NvG1sorRDzY

 

Les éditions précédentes de Travelling:

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