C’est dans la Halle Tony Garnier où ont pris place 5 000 spectateurs que se tient, comme à l’accoutumé, la soirée d’ouverture du festival Lumière. Dans un timing qui sera parfaitement maîtrisé de bout en bout, les invités font, un à un, leur apparition dans l’enceinte. Des invités qui ont ainsi le plaisir d’être chaleureusement accueillis par un public impatient. Parmi les personnalités du 7ème art, citons Bertrand Tavernier, Agnès Varda, Jean Loup Dabadie, Jerry Schatzberg, Walter Hill, Claude Lelouch, Jerzy Skolimowski, Jean-Pierre Jeunet, Lambert Wilson, Monica Bellucci, Virginie Efira et Quentin Tarantino. Les seuls sifflets entendus noyant quelques applaudissements seront réservés à un homme politique dont nous tairons le nom.
Le clip d’introduction composé d’extraits de films montrant des publics de cinéma est une belle façon de montrer que, sans le public, le cinéma n’est rien. Thierry Frémaux prend ensuite la parole pour rendre un sincère hommage à Bernard et Alice Chardère, figures incontournables de l’Institut Lumière et du festival éponyme. Le décès cet été d’Alice Chardère sonne comme un douloureux écho au thème de la 8ème édition du festival Lumière : la trace féminine dans le cinéma mondial. La transition est alors toute trouvée pour évoquer Agnès Varda, présente dans la salle, à travers quelques unes de ses photographies mais aussi par la projection des Fiancés du pont Mac Donald. Un court métrage en noir et blanc que les amateurs de Cléo de 5 à 7 connaissent bien. Une bulle burlesque dans laquelle se croisent devant la caméra d’Agnès Varda, entre autres, Jean-Luc Godard, Anna Karina, Eddie Constantine ou Jean-Claude Brialy.
Après l’évocation de la Ciné fabrique, ce sont deux versions de la sortie d’usine qui sont alors projetées. Celle du 19 mars dernier à laquelle de nombreux Lyonnais ont participé et celle réalisée en 2013 par Quentin Tarantino. C’est ensuite un clip hommage à Walter Hill qui est proposé, une belle revue en accéléré de la filmographie du cinéaste également présent dans la salle.
Parmi les hommages qui seront rendus durant le festival Lumière, il y a celui dédié à Marcel Carné. L’occasion est belle ici de diffuser sur l’écran XXL qui trône face au public, l’extrait culte de Hôtel du nord et qui confronte Arletty à Louis Jouvet dans de savoureux dialogues signés Henri Jeanson. Un extrait qui sera immédiatement projeté une deuxième fois, Thierry Frémaux transformant cet extrait en énigme : quels sont exactement les propos tenus par Arletty ? Moment cocasse, personne dans le public n’aura été en mesure de lever cette énigme particulièrement ardue !
Vient ensuite une inattendue avant-première titrée Deux escargots s’en vont. Un court-métrage réalisé par Jean-Pierre Jeunet qui présente la particularité d’être porteur de dialogues en vers et chaque vers prononcé par un acteur différent. Ensuite, Lyon oblige, c’est le début de Thérèse Raquin de Marcel Carné qui est projetée et précède la montée sur scène de Bertrand Tavernier qui nous apprendra que la réplique « Atmosphère atmosphère » d’Arletty n’était autre qu’une sorte de « vengeance » du dialoguiste Henri Jeanson à destination du metteur en scène…
La montée sur scène de Bertrand Tavernier sera rapidement suivie de celle d’une quarantaine d’invités qui ouvriront en cœur, et par deux fois la 8ème édition du festival Lumière. La première tentative n’était décemment pas acceptable, Bertrand Tavernier s’étonnant au passage que « [les personnalités placées sur] la gauche allait plus vite« . Le public sera ensuite invité à en faire autant et se montrera très convaincant, dès la première tentative qui demeurera donc unique.
19h45, le festival Lumière 2016 est ouvert. Un clip balaye la filmographie de Quentin Tarantino qui est ensuite invité à monter sur scène. Le cinéaste américain propose dans le cadre du festival une sélection de films réalisés en 1970. Une année 1970 que Quentin Tarantino estime être la première année d’un Nouvel Hollywood reconnu vainqueur et incontestable. Son intervention sur scène face à un public conquis se termine par la présentation du film d’ouverture qu’il a sélectionné : Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill. Un film que l’auteur de Pulp fiction découvrit à l’âge de six ans lors de son premier voyage à Hollywood et qu’il redécouvrit à Paris il y a quatre ans. Nul doute que cette première expérience Hollywoodienne l’a particulièrement marqué, il y a de George Roy Hill dans la filmographie de Quentin Tarantino…
20h05, les premiers photogrammes de Butch Cassidy et le Kid apparaissent.