C’est à partir de 17h10 en ce samedi 14 octobre que les 5000 festivaliers réunis dans la halle Tony Garnier voient apparaître les premiers invités. Sans être annoncés mais accueillis par un public enthousiaste et les notes de musique de Ecstasy of gold signées Ennio Morricone, défilent sous nos yeux les nombreux invités du festival Lumière 2017. Trop nombreux pour pouvoir tous vous les citer, remarquons pêle-mêle la présence de Jerry Schatzberg, Robin Campillo, Marisa Paredes, Jane Campion, Tilda Swinton, Vincent Lindon, Jean-François Stevenin, Pierre Richard, Daniel Brülh ou encore Guillermo del Toro et Alfonso Cuaron. Très applaudi, Bertrand Tavernier apparaît en accompagnant de la ministre de la culture. Invité d’honneur de cette cérémonie d’ouverture, Eddy Mitchell clôt ce défilé de stars en même temps qu’un tour de salle sous les paroles de l’une de ses plus célèbres chanson, Pas de boogie woogie.
A nouveau maître de cérémonie, Thierry Frémaux présente alors le réalisateur Michael Mann également présent dans l’assistance. Un choix opportun puisque dans la foulée est diffusé le clip de présentation des 173 films composant la programmation de cette 9ème édition du festival Lumière. Les premières images sont celles du face-à-face dans Heat (1995) entre Robert de Niro et Al Pacino suivies d’un extrait d’une interview d’époque de son réalisateur, Michael Mann. Fort logiquement, ce clip se termine par quelques passages de la filmographie de Wong Kar-wai, qui recevra vendredi prochain le prix Lumière décerné chaque année par le festival éponyme. Tous les invités d’honneur sont célébrés dans ce clip à l’accompagnement musical soigné. Parmi eux notons notamment Guillermo del Toro rendant hommage à Frank Capra. Un autre hommage est aussi rendu à Henri-Georges Clouzot dont une large rétrospective va hanter la programmation 2017 du festival. Enfin, un touchant hommage est donné à Jean Rochefort qui, présent au festival Lumière 2009, se plaignait publiquement que son grand ami Jean-Paul Belmondo lui avait fait rater son entrée !
Le clip suivant est dédié à Jerry Lewis qui nous a aussi quitté il y a quelques semaines avant d’évoquer Charles Aznavour qui sera l’invité d’honneur de la cérémonie de clôture. Puis Thierry Frémaux énonce les avant-premières qui orneront la programmation du festival Lumière 2017 : Au revoir là-haut d’Albert Dupontel, The square de Ruben Ostlund et Belle et Sébastien 3 de Clovis Cornillac. Puis, c’est le clip retraçant la filmographie Tilda Swinton qui illumine l’immense écran de la halle Tony Garnier. La magie du cinéma se voit ensuite prolongée sur une minute par la diffusion dans leur intégrité des 1422 films Lumière ! Vous l’aurez compris, il y a une astuce… que nous ne révèlerons pas !
Sous des applaudissements nourris et mérités, Bertrand Tavernier monte sur scène pour rendre un vibrant et sincère hommage à Jean Rochefort. Il évoque son premier rendez-vous avec le comédien. Une entrevue soigneusement perturbée par le perroquet de la tête d’affiche du Crabe-tambour. En acceptant de donner la réplique à Philippe Noiret, Jean Rochefort, cet « homme génial, d’une exceptionnelle qualité », a sauvé L’horloger de Saint-Paul de l’aveu même de son réalisateur. Bertrand Tavernier renchérit en dénonçant une nécrologie « rance, envieuse » d’un comédien qui aurait évité la Nouvelle Vague. Jean Rochefort n’a pas « subit » ses films mais a toujours cherché à faire des premiers films et a ainsi fait démarrer la carrière de nombreux réalisateurs dont celle de notre conteur.
18h35, alors que les premières notes du thème musical de Midnight express composé par Giorgio Moroder se font entendre, tous les invités sont appelés sur scène pour déclarer ouverte la 9ème édition du festival Lumière 2017. Bertrand Tavernier et Eddy Mitchell évoquent ensuite leurs collaborations, notamment la plus connue, celle de Coup de torchon en 1981. Le réalisateur ne cachant pas son plaisir d’alors, avoir fait « jouer un imbécile par quelqu’un de très intelligent ». Derrière le personnage de Nono, « crétin infini », il y avait un Eddy Mitchell qui avait su apporter des éléments supplémentaires à la comédie imaginée par Bertrand Tavernier. Ce dernier ne manquant pas non plus de souligner la formidable apparition du comédien-acteur en ivrogne dans Autour de minuit (1986).
Après la diffusion d’un clip consacré à sa carrière soulignant notamment l’apport inestimable de l’émission La dernière séance, Eddy Mitchell évoque ses premiers souvenirs de cinéma à travers des films d’acteurs avant d’être reconnus comme des films de réalisateurs tels que Walsh ou Hawks. De fil en aiguille, nous apprenons que le niveau d’anglais d’Eddy Mitchell est qualifié par le principal intéressé de « funny » mais « poor » alors que le scénario de I love you (1986) de Marco Ferreri est a rangé au rang des « bizarreries ». Christophe Lambert intervient alors pour préciser que ce script est avant tout « très avant-gardiste ». Enfin, Eddy Mitchell souligne la mauvaise qualité du DVD de Colt 45. Un désagrément finalement peu dérangeant puisque Bertrand Tavernier qualifie le film de « très mauvais » !
Mais le public réuni n’est pas exposé à ces mauvaises surprises puisque s’annonce la projection du film d’ouverture du festival Lumière 2017 : La mort aux trousses (1959) d’Alfred Hitchcock.