Comme nous l’avons présenté dans notre précédent article « 17e Festival Nouveaux Cinémas 2021 : notre avis sur le premier programme« , ce festival accueillait ce mois-ci, gratuitement, les passionnés du cinéma afin de faire découvrir des courts métrages venus du monde entier.
Maintenant, nous vous présentons notre avis sur quatre films sélectionnés pour le troisième programme :
Teen horses de Valérie Leroy (France) avec Leelou Laridan, Mahé Laridan, Alexia Chicot
Une championne finlandaise de cheval-bâton perd tous ses repères en déménageant en France. Afin de se séparer de son passé et prendre ses marques dans cette nouvelle vie de collégienne, elle crée sa propre équipe avec ses nouvelles copines.
La réalisatrice Valérie Leroy présente un court métrage rempli d’humanité. Avec des plans classiques, un scénario simple, elle arrive à transmettre une réflexion sur la vie d’une adolescente étrangère, seule et introvertie. Elle traite, avec humour, différents portraits de jeunes français mettant en lumière la période délicate et sensible où la recherche de soi est au centre de l’esprit des collégiens. La réalisatrice nous touche par l’ironie et le drame évoqués dans cette belle histoire.
Contre champ de Clara Ludinant, Ombeline Bernadet, Lucile Pledan, Marco Liang (France)
Dans les années 70, une grande star du cinéma est une éternelle malheureuse et insatisfaite. Seule dans sa loge, elle pense à sa carrière qui est le seul intérêt pour les personnes autour d’elle. Perdus dans sa solitude, des portraits de ses personnages dans des cadres prennent vie et confrontent l’actrice.
On aurait aimé que ça dure plus longtemps… En effet, Contre champ nous emmène dans un univers rose et pailleté, dans une autre époque : un monde de star à la hollywoodienne. Le dessin suit les lignes de fuite, ce qui donne un effet de profondeur à l’image et une identité au court métrage à travers cette singularité. Lorsque le film commence, nous sommes directement initié à une ambiance de spectacle par la musique et un plan mettant en lumière la star. Les réalisateurs présentent dans le fond du film, un sujet complexe sur la solitude et l’insatisfaction, mis en forme dans un décor beau, artistique, chic et élégant.
Pipo et l’amour aveugle de Hugo Le Gourrierec (France)
Dans un monde où les émotions sont mesurées par des jauges, Pipo va tout faire pour charmer et faire ressentir des sentiments à une jeune fille assise sur un banc.
Un coup de coeur ! Ce film ne cesse d’être une oeuvre exceptionnelle et touchante au fil des minutes. Dans un style ressemblant à une comédie musicale, Hugo Le Gourrierec introduit son histoire dans une mise en scène où la musique sert de dialogue. Un côté paradoxal ressort par ce récit dans un monde déshumanisé dont les acteurs sont les moteurs de la transmission d’émotions aux spectateurs. Ce film est séduisant, émouvant, merveilleux par l’intensité des ressentis qu’il provoque et la beauté du scénario, comme de l’image.
Un monde sans crise de Ted Hardy-Carnac (France) avec Tiphaine Haas et Bastien Bouillon
Emilie, maladroite, jeune et spontanée court toute la journée, alternant les entretiens d’embauche. En succédant les échecs et étant harcelée par son propriétaire, elle souhaite enfin trouver la perle rare.
Dans un scénario humoristique, sensible, innovateur, Ted Hardy-Carnac divertie avec son nouveau court-métrage. Cette histoire farfelue, voire même effrayante où les codes et les normalités sont totalement bouleversés, met en lumière toute la valeur du scénario. Avec des acteurs aux personnalités singulières et atypiques dans un décor sans artifices, nous sommes confrontés à une intrigue quasiment proche de notre réalité. Beaucoup de bonté, de bienveillance, de joie, d’humour et de sensibilité mettent en valeur Un monde sans crise.