Hier Marcello, aujourd’hui Ingrid. Bergman « of course ». C’est sous le regard bienveillant de cette actrice alliant à la fois le cinéma hollywoodien dans son âge d’or et l’âpre cinéma neo-réaliste italien que se déroulera l’événement le plus médiatique avec les jeux olympiques. Et, bien entendu, comme chaque année, tout le monde est à l’affût de la même information -quels films en compétition ? Quel jury ? Quelles stars seront présentes ?
Pour ceux qui n’auraient pas la chance de participer au plus grand festival de cinéma du monde, sachez qu’il y a en France et en Europe, nombre de festivals recelant tout autant de bijoux cinématographique…
La première chose que nous avons appris de cette édition 2015 est que le selfie sera banni. Qui a déjà vécu les dernières éditions cannoises sait de quoi il est question. Des festivaliers embouteillant le tapis rouge et les marches pour immortaliser cet instant, quand ce ne sont pas les stars elle-même, galvaudant et démystifiant la sacralité du rêve cannois -et de son bon déroulement. Pas de selfie donc. Et sans doute plus de paparazzis improvisés. En effet, qu’il s’agisse des festivaliers ou des journalistes, l’accès aux nouvelles technologies faisait que toute star se voyait brandir, sans accord et sous le nez, le dernier smartphone à la mode pour lui voler son image, le plus souvent sans son accord.
Et sinon ?
Les frères Cohen, décidément inséparables, seront présidents du Jury. Lambert Wilson sera, pour la deuxième fois consécutive, maître de cérémonie. Le très attendu documentaire sur la vie d’Amy Winehouse sera projeté en exclusivité. De même que Mad Max : Fury Road sera projeté hors compétition. Gus Van Sant sera très probablement en compétition avec The sea of trees, il en va de même pour Thomas Vinterberg avec Loin de la foule déchaînée ou encore Nanni Moretti avec Mia Madre. Natalie Portman présentera son tout premier long-métrage en tant que réalisatrice, A Tale of Love and Darkness, adaptation du roman autobiographique éponyme de l’auteur israélien Amos Oz. Une autre adaptation, le prochain Todd Haynes, pourrait aussi faire partie de la sélection du festival. Il s’agit de Carol, le roman de Patricia Highsmith, qui sera porté par les comédiennes Rooney Mara et Cate Blanchett.
Stephen Frears, avec Icon, qui reviendra sur les affaires de dopage qui ont émaillé la carrière d’un certain Lance Armstrong, avec à ses côtés Chris O’Dowd, Dustin Hoffman et Guillaume Canet.
Amenabar avec Regression pourra très vraisemblablement être aussi à Cannes.
Vice-Versa, la nouvelle production des studios Disney/Pixar, qui sortira en juin prochain, devrait aussi enchanter la Croisette. Ce nouveau dessin animé signé Pete Docter (à qui l’on doit le formidable Là-Haut) est une plongée au cœur des hauts et des bas émotionnels d’une petite fille.
On ne sait pas encore si Love, le dernier et -forcément?- sulfureux Gaspard Noé fera partie de la sélection officielle. Le sujet est celui du triangle amoureux, un mystère plane autour du film et de son casting, qui promet cependant d’être sexuellement explicite -ce qui n’est pas vraiment surprenant de la part d’un film de Gaspard Noé. Côté français, toujours, plusieurs réalisateurs et réalisatrices sont aussi fortement pressenti.e.s pour rejoindre la sélection, comme Jacques Audiard avec Erran, Maïwenn avec Mon roi, ou encore Valérie Donzelli avec Marguerite et Julien.
Enfin, le festival de Cannes présentera pour la première fois cette année un programme spécialement dédié aux productions des femmes : Women In Motion. Cette initiative visera à donner plus de place et de visibilité aux femmes dans l’industrie du cinéma. Cette nouveauté n’est pas due au hasard : elle provient d’une polémique renouvelée ces dernières années. L’absence quasi-totale de femmes dans la compétition a régulièrement été vivement critiquée, notamment en 2012.