Un film de Wes Anderson
Avec: Benicio del Toro, Mia Threapleton, Michael Cera, Willem Dafoe, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Bryan Cranston, Benedict Cumberbatch, Mathieu Amalric, Jeffrey Wright, Bill Muray
Le riche homme d’affaires Zsa-zsa Korda désigne sa fille unique, une religieuse, comme seule héritière de son patrimoine. Alors que les Korda se lancent dans une nouvelle entreprise, ils deviennent rapidement la cible de magnats intrigants, de terroristes étrangers et d’assassins déterminés.
Notre avis: ***
Deux ans après Asteroid City, Wes Anderson signe son retour en sélection officielle au Festival de Cannes avec The Phoenician Scheme, en salles le 28 mai. Cette fable noire suit Zsa-Zsa Korda, homme d’affaires véreux, et sa fille — une religieuse austère qu’il a désignée comme son unique héritière — lancés dans une opération aussi absurde que périlleuse, qui attire sur eux industriels furieux et tueurs à gages.
Si le cinéaste retrouve ses fidèles (Willem Dafoe, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Bryan Cranston, Benedict Cumberbatch, Mathieu Amalric), il invite aussi de nouveaux visages à entrer dans son univers : Benicio del Toro, saisissant en patriarche hanté, et Mia Threapleton, lumineuse de justesse. Ensemble, ils forment un duo magnétique au cœur du récit. La posture du personnage de Del Toro, à la fois inquiétante et vulnérable, n’est pas sans évoquer le Charles Foster Kane d’Orson Welles : même autorité imposante, même faille intime.
Plus sombre (et réussi) que The French Dispatch, The Phoenician Scheme marque un tournant dans la filmographie d’Anderson. Certaines scènes, tournées en noir et blanc, illustrent une sorte de jugement dernier, entre satire et apocalypse intérieure. Dans une interview donnée après la projection cannoise, le cinéaste a d’ailleurs confié que son prochain film serait « bien plus sombre encore ». Une promesse que ce dernier opus laisse entrevoir. Le cinéaste opère une mue, sans renier sa signature visuelle et son humour : il se renouvelle sans se trahir.
A.B