Un film de Lynne Ramsay
Avec: Jennifer Lawrence, Robert Pattinson, LaKeith Stanfield, Sissy Spacek, Nick Nolte, Gabrielle Rose, Phillip Forest Lewitski, Sarah Lind, Victor Zinck, Jr., Debs Howard
Dans la campagne française, une femme se bat contre ses propres démons.
Notre avis: ***
Die my love de Lynne Ramsay, s’avère comme nous nous y attendions (et l’espérions), très radical, a semble-t-il laisser de marbre une bonne partie de la presse. Il faut dire que le film coche de nombreuses cases de ce que Cannes a trop souvent montré, des oeuvres de cinéaste qui tentent le tout pour le tout pour la Palme, quitte à se mettre le public – et la presse – à dos, mais à subjuguer des critiques qui y verraient la gemme ultime, le diamant brut. Oui Die my love appartient à cette catégorie de films hyper prétentieux, sans nul doute, qui écœurera par son trop plein permanent, pas ses insistances. Mais à y regarder sous un angle différent, Lynne Ramsay, plus que de viser le chef d’œuvre absolu totalement incompris et qu’elle se refuserait à expliquer, nous propose davantage un film cocktail, à motif. Un cocktail explosif, de couleurs, de sons, de radicalité, d’expérimentations visuelles, de recherches photographiques de tous les instants, et choses relativement nouvelles pour elle, elle s essaye également sur un montage choc, sur une écriture au montage très libre et qui s’écarte des habitudes bien établies. Die, My Love est évidemment, irrémédiablement, imminemment brutal, et bien entendu nous sommes sur une thématique hautement psychiatrique. High and low. La forme épouse le fond. Tout concourt à l’explosion, jusqu’au corps malmené à outrance. La psychologie s’invite par petites touches, dans des moments rationnels, tout comme la romance qui surgit sans crier gare quand on ne l’attend plus, ou absolument pas. Cette dernière oscille entre ôde mallickienne ou trip à la Bonny and Clyde, voire Sailor et Lula, par alternance. Et puis Jennifer Lawrence se voit confier un rôle qui lui demande de creuser un sillon animal, tout en puissance et mise en danger. On retrouve alors tout son talent décelé très jeune dans Winter Bones, quelque peu disparu sous la machine Hollywood. Clivant, déconstruit mais pourtant très théoriquement pensé. Vous pourrez probablement entendre que le film n’a que peu de fil, qu’il va dans toutes les directions, ou ne développe rien, mais, à nos yeux, son défaut principal réside au contraire dans le fait que Lynne Ramsay nous livre un film par trop conceptuel, trop maîtrisé, trop contrôlé. Le laisser aller apparent formel se trouve dans le faits enfermé dans la contrainte conceptuelle, trop prégnante … Mais enfin quand même… ouah…. Lynne Ramsay tente !