La cérémonie des Césars, parce qu’elle représente un certain luxe, parce qu’elle a tendance a donné des accessits à certains plus qu’à d’autres, suscite bien des critiques dans une époque dénonciatrice.
Ainsi, alors que le film est objectivement d’une qualité remarquable, et qu’il pourrait sembler illégitime que ne soit pas nommés ceux qui ont contribuer à ce résultat aux Césars, une polémique est née des nombreuses catégories dans lesquelles J’accuse de Roman Polanski figure. Le débat sur le discernement entre l’oeuvre et l’art n’est pas réellement relancé, en tant que tel, il n’a jamais été autant d’actualités et augure quelque part d’une période où il faudra montrer patte blanche, être moralement irréprochable – où mettre la limite ? – pour avoir le droit d’obtenir des récompenses prestigieuses. En somme, il y a là une ambivalence, d’un côté, une critique, probablement avérée – nous n’en savons rien à notre niveau, nous sommes souvent d’un point de vue artistique en décalage avec les décisions de l’Académie, un peu comme Mocky pouvait l’être – sur le comportement sectaire, arbitraire pour ne pas dire despotique de l’Académie des Césars, qui jugerait sur des critères autres qu’artistiques, et de l’autre, une demande de moralité, de prise en compte du critère moral dans le jugement artistique, c’est à dire, le début potentiel de la censure, une dérive tout à fait possible vers des artistes dit acceptables versus des artistes inacceptables, c’est à dire précisément ce qui est reproché de longue date aux Césars…
et donc, après la lettre d’un ensemble de représentants du cinéma, dans une tribune au Monde, que beaucoup ont vu comme une réaction à ce qu’il faut malheureusement appelé l’Affaire Polanski aux Césars, nous apprenons que l’ensemble des membres de l’Académie des Césars a remis sa démission collective…
La question se pose donc maintenant de savoir si la Cérémonie des Césars pourra avoir lieu cette année, et les suivantes …