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#Cannes2021: Notre Journal critique : Sections parallèles

Afin de pouvoir suivre en direct nos impressions sur les films projetés dans le cadre des sections parallèle (compétition Un Certain Regard, Quinzaine de réalisateurs, Semaine de la critique) lors de cette nouvelle édition du festival de Cannes, outre nos réseaux sociaux twitter et facebook (et notre chaîne youtube sur laquelle nous relayons nos interviews ainsi que des captations des conférences de presse), nous vous proposons comme pour chaque édition un cahier critique.

L’échelle de notation qui y est appliquée est la suivante:

–         très mauvais film
*         film passable
**       bon film
***     très bon film
****   excellent film
***** chef d’oeuvre


Un Certain Regard

MONEYBOYS de C.B Yi (Autriche) 1er film avec Kai Ko, Bai Yufan, Lin Zhengxi

Pour subvenir aux besoins de sa famille, le jeune Fei, originaire d’un petit village de Chine, se prostitue dans les grandes villes.

NOTRE AVIS : pas vu


BLUE BAYOU de Justin CHON (États-Unis) avec Justin Chon, Alicia Vikander

BLUE BAYOU, écrit et réalisé par Justin Chon, met en scène l’histoire aussi touchante qu’universelle d’une famille tout à fait américaine qui se bat pour son avenir.
Antonio LeBlanc (Justin Chon), d’origine américano-coréenne, a été adopté et a passé sa vie dans un petit village du Bayou de Louisiane. Aujourd’hui marié à la femme de sa vie, Katy (Alicia Vikander), ils élèvent ensemble Jessie, la fille de cette dernière, issue d’un premier lit. Alors qu’il travaille dur pour offrir ce qu’il y a de meilleur à sa famille, il va devoir affronter les fantômes de son passé en apprenant qu’il risque d’être expulsé du seul pays qu’il ait jamais considéré comme le sien.

NOTRE AVIS : pas vu


FREDA de Gessica GÉNÉUS (Haïti) 1er film avec Néhémie BASTIEN , Fabiola RÉMY , Cantave KERVEN

Freda habite avec sa famille dans un quartier populaire de Port-au-Prince. Ils survivent grâce à leur petite boutique de rue. Face à la précarité et la montée de la violence en Haïti, chacun se demande s’il faut partir ou rester. Freda veut croire en l’avenir de son pays.

NOTRE AVIS : pas vu


DELO d’Alexey GERMAN JR. (Russie) avec Merab NINIDZE , Anna MIKHALKOVA , Anastasia MELNIKOVA

David, professeur d’université dans une petite ville de Russie, accuse ouvertement le maire de corruption sur les réseaux sociaux. Rapidement, il se retrouve assigné à résidence pour détournement de fonds. Malgré la pression de la surveillance permanente dont il est l’objet, de la trahison de certains proches et de l’intérêt croissant des médias, David s’obstine et refuse de s’excuser publiquement. Alors que son procès approche, a-t-il seulement un espoir de gagner cette bataille ?

NOTRE AVIS : pas vu


BONNE MÈRE d’Hafsia HERZI (France) avec Halima BENHAMED, Sabrina BENHAMED, Jawed HANNACHI HERZI 

Nora, la cinquantaine ,femme de ménage, veille sur sa petite famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Après une longue période de chômage, un soir de mauvaise inspiration, son fils aîné Ellyes s’est fourvoyé dans le braquage d’une station-service. Incarcéré depuis plusieurs mois, il attend son procès avec un mélange d’espoir et d’inquiétude. Nora fait tout pour lui rendre cette attente la moins insupportable possible…

NOTRE AVIS : *

Le film était précédé d’une excellente réputation et donnait envie d’être découvert. A l »école Kechiche, Herzi a souhaité nous touché façon la Graine et le Mulet, sur un sujet qui lui tenait à coeur, dans une ville qu’elle chérit. Si quelques scènes sont plutôt sensibles et bien venues, l’ensemble souffre de quelques longueurs, et d’un manque d’originalité ou de risques pour nous emmener plus loin que le simple sujet. Le film manque un peu de cinéma, il s’attache trop à coller à ses personnages, et aux problématiques qu’ils soulèvent L’exercice est donc, à notre goût, un peu trop scolaire et appliqué pour atteindre la qualité des films de Kechiche ou de Philippe Faucon, qui nous viennent à l’esprit en base comparative.


NOCHE DE FUEGO de Tatiana HUEZO (Mexique) avec Ana Cristina ORDÓÑEZ GONZÁLEZ, Mayra BATALLA, Marya MEMBREÑO

Dans un village de montagne mexicain, trois petites filles font des maisons abandonnées par les fuyards leur terrain de jeu. Elles se déguisent en femmes à l’abri des regards et trouvent refuge dans des cachettes pour échapper à ceux qui pourraient les enlever. Mais les sombres échos de la violence deviennent une menace inéluctable.

NOTRE AVIS : pas vu


LAMB de Valdimar JÓHANSSON (Islande) 1er film avec Noomi RAPACE, Hilmir SNAER GUDNASON 

María et Ingvar vivent reclus avec leur troupeau de moutons dans une ferme en Islande. Lorsqu’ils découvrent un mystérieux nouveau-né, ils décident de le garder et de l’élever comme leur enfant. Cette nouvelle perspective apporte beaucoup de bonheur au couple, mais la nature leur réserve une dernière surprise…

NOTRE AVIS : pas vu


AFTER YANG de Kogonada (États-Unis) avec Colin Farrell, Jodie Turner-Smith

Lorsque le grand ami de sa fille en bas âge, l’androïde Yang, tombe en panne, Jake (Colin Farrell) tente de le réparer. Ce faisant, Jake découvre des pans de sa vie qui lui échappent. C’est l’occasion pour lui de resserrer les liens l’unissant à sa femme (Jodie Turner-Smith) et sa fille qu’il n’avait pas vus se distendre.

NOTRE AVIS : pas vu


ET IL Y EUT UN MATIN d’Eran KOLIRIN (Israël) avec Alex BAKRI, Juna SULEIMAN, Salim DAW 

Sami vit à Jérusalem avec sa femme Mira et leur fils Adam. Ses parents rêvent de le voir revenir auprès d’eux, dans le village arabe où il a grandi. Le mariage de son frère l’oblige à y retourner le temps d’une soirée… Mais pendant la nuit, sans aucune explication, le village est encerclé par l’armée israélienne et Sami ne peut plus repartir. Très vite, le chaos s’installe et les esprits s’échauffent. Coupé du monde extérieur, pris au piège dans une situation absurde, Sami voit tous ses repères vaciller : son couple, sa famille et sa vision du monde.

NOTRE AVIS : pas vu


RAZZHIMAYA KULAKI Kira KOVALENKO (Russie) avec Milana AGUZAROVA, Alik KARAEWV

Dans une ancienne ville minière en Ossétie du Nord, une jeune femme, Ada, tente d’échapper à la mainmise étouffante d’une famille qu’elle rejette autant qu’elle l’aime.

NOTRE AVIS : ***

La réalisatrice russe trouve ici un sujet particulièrement cinématographique, et son essai ne manque pas d’attrait. Le film se compose de tableaux assez distincts, et se construit dans une logique appliquée, et atypique (ce qui en fait son attrait principal). L’actrice principale Milana Aguzarova sur lequel l’objectif se fixe, capte assez rapidement notre attention, la caméra nous y aide en alternant entre fros plans saisissants et suivi 365° de ses faits et gestes. Les images sont dans l’ensemble très étudiées, beaucoup du récit passent précisément par les images, que les dialogues viennent ensuite, avec beaucoup de patience et de parcimonie, confirmés. Le film étonne également parce qu’il emprunte quelque peu au réalisme, en situant son héros dans un milieu dont on comprend très vite qu’il est source de désespoir et que le seul exil peut faire figure d’horizon (l’image se jouant d’ailleurs de la verticalité des paysages pour mieux suggérer cet état de fait), sans pour autant choisir d’en suivre les préceptes. Son rythme, lent au départ, tend soudainement à s’accélérer, pour développer une histoire plus personnelle, plus intime, d’une jeune femme. Le film étonne également par sa narration, qui n’épouse pas les codes classiques des climax et anti-climax, et au contraire opte pour un revirement à 100% des sentiments rapide mais étrangement parfaitement plausible psychologiquement (de la haine à l’amour, de la fermeture à l’ouverture, de l’incompréhension à la compréhension) qui unissent un père rude et sa fille, tous deux ayant pour point commun une blessure profonde, liée au milieu.

Le film étonne enfin par sa scène finale, où là encore l’image, expérimentale, laisse le spectateur libre de toute interprétation quant à l’issue du récit.


WOMEN DO CRY de Mina MILEVA (Bulgarie) Vesela KAZAKOVA (Bulgarie) avec Vesela KAZAKOVA,Maria BAKALOVA 

Une cigogne blessée, une femme en pleine dépression postnatale, une jeune fille confrontée aux stigmates du VIH, une mère qui cherche un peu de magie dans le calendrier lunaire…
Sœurs, mères et filles se confrontent à leurs fragilités et à l’absurdité de la vie, au moment où de violentes manifestations et débats sur le genre déchirent leur pays, la Bulgarie.
D’après d’une histoire vraie.

NOTRE AVIS : pas vu


REHANA MARYAM NOOR d’ Abdullah Mohammad SAAD (Bangladesh) avec Azmeri HAQUE BADHON, Afia JAHIN JAIMA

Professeur adjointe dans un hôpital universitaire, Rehana s’efforce de maintenir l’équilibre entre son travail et sa famille, jonglant entre ses responsabilités de professeur, médecin, sœur, fille et mère. Sa vie dérape un soir lorsqu’elle voit l’une de ses étudiantes sortir en pleurs du bureau d’un collègue. Profondément marquée, Rehana s’engouffre dans une quête obsessive de justice pour son élève, au moment même où elle reçoit une plainte de l’école concernant le comportement de sa fille de six ans… Tout en se débattant avec son ego, son éthique et sa colère refoulée, Rehana refuse d’accepter la folie de cette société et se lance dans un périlleux voyage pour rendre justice à son élève et à sa fille.

NOTRE AVIS : pas vu


GREAT FREEDOM de Sebastian MEISE (Autriche) avec Franz ROGOWSKI, Georg FRIEDRICH

L’histoire de Hans Hoffmann. Il est gay et l’homosexualité est illégale selon le paragraphe 175 du Code pénal allemand. Mais il s’obstine à rechercher la liberté et l’amour même en prison…

NOTRE AVIS : pas vu


LA CIVIL de Teodora Ana MIHAI (Roumanie / Belgique) 1er film avec Arcelia RAMIREZ , Alvaro GUERRERO 

LA CIVIL raconte l’histoire de Cielo, une mère à la recherche de sa fille enlevée par un cartel dans le nord du Mexique. Les autorités refusant de lui venir en aide, Cielo décide de prendre elle-même les choses en main. Elle débute son enquête et gagne la confiance de Lamarque, un militaire peu conventionnel déployé dans la région. Il accepte de l’assister dans sa recherche, car les informations de Cielo peuvent être utiles à ses propres opérations. Leur collaboration va entraîner Cielo dans une terrible spirale de violence.
L’histoire est inspirée de faits réels.

NOTRE AVIS : pas vu


GAEY WA’R de NA Jiazuo (Chine) 1er film avec Jiuxiao LI, Miyi HUANG

Dongzi doit trouver de l’argent. Pour payer l’hôpital de son père, bien qu’ils ne soient pas proches. Pour séduire celle qu’il aime, bien qu’elle soit l’ex d’un chef de gang. Il devient collecteur de dettes. La nuit, dans les rues de Zhenwu, tout peut arriver…

NOTRE AVIS : pas vu


THE INNOCENTS de Eskil VOGT (Norvège) avec Rakel Lenora FLØTTUM, Alva BRYNSMO RAMSTAD

Dans la quiétude d’une banlieue assoupie par l’été nordique, quatre enfants se découvrent d’étonnants pouvoirs qu’ils convoquent innocemment dans leurs jeux, loin du regard des adultes. Alors qu’ils explorent leurs nouvelles aptitudes dans la forêt et le parc environnants, leurs distractions prennent peu à peu une tournure inquiétante. »

NOTRE AVIS : pas vu


UN MONDE de Laura WANDEL (Belgique) 1er film avec Maya VANDERBEQUE, Günter DURET 

Nora entre en primaire lorsqu’elle est confrontée au harcèlement dont son grand frère Abel est victime. Tiraillée entre son père qui l’incite à réagir, son besoin de s’intégrer et son frère qui lui demande de garder le silence, Nora se trouve prise dans un terrible conflit de loyauté. Une plongée immersive, à hauteur d’enfant, dans le monde de l’école.

NOTRE AVIS : pas vu


BAGLILIK HASAN de Semih Kaplanoglu (Turquie) avec Mahir GUNSIRAY, Filiz BOZOK

Lorsque Hasan apprend qu’un pylône électrique va être installé sur les terres qu’il cultive, il manœuvre afin que son champ soit épargné. Mais avant de partir en pèlerinage à la Mecque, il promet à sa femme de réparer ses erreurs passées.

NOTRE AVIS : pas vu


MES FRERES ET MOI de Yohan Manca (France) avec Maël ROUIN-BERRANDOU , Judith CHEMLA 

Nour a 14 ans. Il vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s’apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d’intérêt général. Alors qu’il doit repeindre un couloir de son collège, il rencontre Sarah, une chanteuse lyrique qui anime un cours d’été.
Une rencontre qui va lui ouvrir de nouveaux horizons…

NOTRE AVIS : *

Un film qui part d’une bonne idée, mais à la réalisation très hésitante, et surtout aux dialogues très souvent sans intérêt. De nombreuses images d’épinal nous sont servis, et le sentiment de fratrie nous échappe. Le regard, si important pour les cinéastes, ne nous emporte pas, il a même plutôt tendance à nous désintéresser par sa convenance et conformité, comme le font de très nombreux téléfilms … L’histoire d’attirance entre le jeune garçon et sa professeur de musique ne fonctionne pas, par trop de vulgarité fade dispersée ici ou là, peut être aussi car le jeune acteur ne nous touche pas (difficile de dire si son jeu est en faute, ou si le côté familier, la faiblesse des dialogues et même des situations le désserve). A contrario, Judith Chemla livre une nouvelle interprétation convaincante, elle se livre une fois de plus et dévoile cette fois-ci ses talents de chanteuse lyrique. Le film vaut pour elle.


ONODA de Arthur Harari (France, Allemagne, Belgique) avec Yūya ENDŌ, Kanji TSUDA

Fin 1944. Le Japon est en train de perdre la guerre. Sur ordre du mystérieux Major Taniguchi, le jeune Hiroo Onoda est envoyé sur une île des Philippines juste avant le débarquement américain. La poignée de soldats qu’il entraîne dans la jungle découvre bientôt la doctrine inconnue qui va les lier à cet homme : la Guerre Secrète. Pour l’Empire, la guerre est sur le point de finir. Pour Onoda, elle s’achèvera 10 000 nuits plus tard.

NOTRE AVIS : pas vu


La Quinzaine de réalisateurs

A Chiarade Jonas Carpignano (Italie) avec Swamy Rotolo, Claudio Rotolo,Carmela Fumo

Confronté au départ précipité de son père, la petite Chiara veut établir la vérité et comprendre pourquoi il l’a abandonné.

NOTRE AVIS : *

A Chiara s’inscrit, par sa forme, dans la lignée du cinéma italien contemporain réaliste (le cinéma de Nanni Moretti reste le meilleur exemple). Le sujet est intriguant, en ce qui concerne la mafia et notamment la situation des familles des fournisseurs de drogue mafieux dans l’Italie de nos jours. Et le scénario nous garantit le suspense, notamment pendant la première partie. Mais le film possède au moins une demi-heure de trop, la scène d’anniversaire liminaire dure trop longtemps, ainsi que les recherches de Chiara avant d’arriver à trouver son père. Ce problème de rythme, et le manque d’intérêt chez les personnages secondaires, affecte le film, sauf pour quelques bonnes scènes (la discussion entre Chiara et sa sœur, quand elle a acheté une nouvelle voiture, par exemple). La deuxième partie du film devient plus dynamique et intéressante, et nous donne à réfléchir notamment au vu des efforts des services sociaux pour protéger les mineurs des familles mafieuses. Le jeu juste et le regard plein de sincérité de l’actrice principale s’avèrent les meilleurs éléments du film.


A Night of Knowing Nothing de Payal Kapadia (France, Inde) avec Bhumisuta Das – Premier long-métrage

Une étudiante indienne entretient une correspondance avec son amoureux absent engendrant des changements mystérieux autour d’elle se mélangeant entre rêves, peurs et souvenirs.

NOTRE AVIS : **

Ce film à l’attrait expérimental, s’avère un projet très audacieux pour Payal Kapadia, la jeune réalisatrice indienne qui propose ici son premier long-métrage à la quinzaine des réalisateurs à Cannes, après deux court-métrages vus à la Cinéfondation et à la Berlinale. A night of knowing nothing est un documentaire au sujet des manifestations d’étudiants gauchistes en Inde, qui ont duré plusieurs mois. Le film se concentre particulièrement sur les contestations étudiantes dans une école de cinéma à Mumbai. Cet événement est raconté via les lettres d’une étudiante à son amoureux. Ce choix de personnage enrichit beaucoup le film et y rajoute d’autres dimensions, cela différencie le film d’un simple documentaire. Le regard de la jeune fille, nous invite à entrer dans différents lieux (logements d’étudiants, l’intérieur de l’université occupée) et à voir des détails qui rendent le film poétique. La cinéaste propose de belles images en noir et blanc très contrasté. 



Ali & Ava de Clio Barnard (Grande-Bretagne) avec Adeed Akhtar, Claire Rushbrook, Ellora Torchia

Ali, une femme à la trentaine d’années, littéraire et artistique vit sous le même toit de son ex femme tombe amoureuse de Ava, une mère et grand-mère dévouée pour ses enfants toujours entre les griffes de son ex-mari violent. Un amour entremêlant deux cultures et deux univers différents.

NOTRE AVIS : *(*)

Clio Barnard est une réalisatrice que l’on suit de très près puisqu’on lui doit The Arbor, un film labyrinthique et ambitieux, qui nous avait subjugué par sa force, mais également Le géant égoïste une histoire tout en émotion, qui avait séduit le public Dinardais (tout comme The arbor) en son temps. Nous attendions donc avec impatience de voir Ali & Ava, lorsqu’il fut annoncé à la Quinzaine des réalisateurs cette année à Cannes, et l’avons même privilégié à d’autres films en sélection officielle. Làs, si on ne peut ôter à Clio Barnard la qualité de son regard, sa bienveillance, mais aussi une volonté de rendre sa fable tout à la fois musicale (Ali est un très bon DJ, rappeur/ragga) et tendre, quelque chose manque visiblement pour faire décoller le récit au delà, nous emporter. Probablement du côté de la forme, étonnamment sage.


Clara Sola de Nathalie Álvarez Mesen (Suède, Costa Rica) avec Ana Julia Porras Espinoza, Daniel Castañeda Rincón, Flor María Vargas Chaves- Premier long-métrage

Emerveillée par la nature, ses dons de guérisseuse, la famille de Clara s’interroge sur un lien particulier avec Dieu. Réprimée par sa mère à cause de sa sexualité, Clara se voit attirée par le nouveau petit ami de sa nièce.

NOTRE AVIS : **

Avec Clara Sola, la réalisatrice costa-ricano-suédoise Nathalie Álvarez Mesén, nous plonge dans un récit sensoriel, où traditions et nature (faune comme flore) font office de décor et de sujet principal. Le film aux accents très sud-américain, prend son temps pour imprégner son ambiance, traduire à l’écran l’emprise de la tradition, des croyances, de la religion, il s’attache également à proposer une belle image, un joli portrait, et questionne plusieurs regards. Celui d’une mère, qui emportée par sa propre foi, interdit à sa fille de vivre une vie normale, de femme. Le sujet enfoui du film se pose plus encore sur l’évolution de Clara – et probablement en contrepoint d’un pays tout entier-, sa réappropriation de son droit à être regardée, traitée comme quelqu’un de normal, et non comme quelqu’un de différent, uen créature sacrée. Avoir le droit d’aimer, d’être aimer, d’avoir des pulsions sexuelles, celui de séduire, plaire, et de s’affranchir du sacré dans laquelle sa mère a chercher à la placer, probablement pour la protéger des moqueries. Plutôt agréable, bien fait, le film qui peut rappeler des entreprises de Lucretia Martel (La cienaga) voire de Reygadas, n’en atteint (et n’en vise) cependant pas l’intensité, et se rapproche en cela davantage de la poésie que l’on retrouve chez Naomi Kawase.


De bas étage (A Brighter Tomorrow) de Yassine Qnia (France) avec Soufiane Guerrab, Souheila Yacoub – Premier long-métrage

Medhi, un perceur de coffre, essaye de vivre malgré le peu d’économie qu’il récolte, avec ses complices, lors de leurs cambriolages en zone industrielle. En plein doute, il tente de reconquérir la mère de son fils Sarah.

NOTRE AVIS : pas vu


Diários de Otsoga  (Journal de Tûoa, The Tsugua Diaries) de Miguel Gomes et Maureen Fazendeiro (France, Portugal) avec Carloto Cotta, Crista Alfaiate

Né lors du confinement, ce film présente un journal filmé sur pellicule rempli d’originalité et de singularité.

NOTRE AVIS : ***


El empleado y el patron (L’Employeur et l’Employé, The Employer and the Employee) de Manuel Nieto Zas (France, Brésil) avec Nahuel Perez Biscayart, Christian Borges, Justina Bustos

Un agriculteur dans le besoin urgent de subvenir aux besoins de sa famille, fait équipe avec son employeur préoccuper par la santé de son enfant. Mais le bébé de l’employé meurt tragiquement dans un accident de tracteur.

NOTRE AVIS : pas vu


Entre les vagues (The Braves) d’Anaïs Volpé (France) avec Déborah Lukumuena, Souheila Yacoub, Sveva Alviti

Deux meilleures amies inséparables, Alma et Margot désirent toutes deux de devenir comédiennes et elles réalisent ensemble leur rêve lorsque Alma est prise pour un rôle et Margot pour être sa doublure. Une amitié dont la jalousie n’existe même pas dans ce genre situation. Mais autre chose décidera de bouleverser leur destin.

NOTRE AVIS : pas vu


Europa de Haider Rashid (Italie, U.S.A) avec Adam Ali, Svetlana Yancheva

Kamal, un jeune Irakien est capturé par la police des frontières bulgares après être arrivé en Europe à pieds. Il réussit à s’échapper et commence son voyage de survie jusqu’à une confrontation mortelle.

NOTRE AVIS : pas vu


Futura de Pietro Marcello, Francesco Munzi et Alice Rohrwacher (Italie)

Trois réalisateurs à la rencontre de la jeune génération d’adolescents d’Italie.

NOTRE AVIS : pas vu


Întregalde de Radu Muntean (Roumanie) avec Maria Popistasu, Alexandru Bogdan

Maria et Dan participent à une mission humanitaire dans une région isolée de Transylvanie. Tout semblait aller pour le mieux jusqu’à ce qu’ils rencontrent un habitant désorienté et mystérieux dont ils tentent de l’aider.

NOTRE AVIS : pas vu


Jadde khaki (Hit the Road) de Panah Panahi (Iran) avec Hassan Madjooni, Pantea Panahiha – Premier long-métrage

Le road movie d’une famille extravagante vers une destination secrète. A l’arrière, le père a une jambe cassée, mais est-elle vraiment cassée ? La mère essaie de rire quand elle ne se retient pas de pleurer. L’enfant n’a de cesse d’exploser dans un karaoké chorégraphié. Ils s’inquiètent tous du chien malade et s’énervent les uns les autres. Seul le mystérieux grand frère reste silencieux.

NOTRE AVIS : pas vu


Les Magnétiques (Magnetic Beats) de Vincent Maël Cardona (Allemagne, France) avec Thimotée Robart, Joseph Olivennes, Marie Colomb
Premier long-métrage

Dans une petite ville de province des années 80, deux frères Philippe et Jérôme vivent entre la radio pirate, le garage du père et la menace des services militaires, sans se douter qu’ils sont en train de vivre les derniers instants avec un monde en poussière.

NOTRE AVIS : *(*)

On pense très rapidement que Vincent Maêl Cardona nous livre un film musical, comme savent si bien le faire les britanniques par exemple, notamment lorsqu’ils retranscrivent des époques, et revisitent le destin de stars musicales pour nous rapprocher de leurs personnalités, au delà et à côté de leurs parcours/destin. On pense bien entendu à des réussites tels que Control, Good Morning England, ou même le plus méconnu Sex, Drug n Rock n Roll sur Ian Dury. On se met également à imaginer qu’on puisse voir un film aussi innovant et libre que pouvait l’être Leto de Serrebrenikov, pour parler là encore de réussite. Mais Les Magnétiques n’est pas exactement de ce calibre là. Il peine à nous emmener dans son univers musical, la faute à un héros particulièrement effacé sans que cet effacement ne soit précisément le sujet(comme dans l’intéressant England, is mine), à un univers musical certes cold-wave, mais qui ne comporte pas de découverte de face B méconnus et qui ne brille pas par sa cohérence, à une réalisation loin d’être aussi léchée que celle par exemple de Born to be blue quand il s’agit de retranscrire une ambiance (et de nous émouvoir par les affres et tourments du personnage), la faute enfin à une narration qui emprunte quelque peu au conte, où les éléments contraires s’entremêlent de coup de chances ou de talents qui nous semblent tombés du ciel (comprendre irréalistes et fabriqués), plus que merveilleux. On apprécie ceci dit le côté fétichiste du film, qui tend à vouloir faire du neuf avec du vieux, attacher de la valeur aux cassettes magnétiques. et le soin pris à retranscrire une époque que le réalisateur semble regarder avec nostalgie [mais il nous transmet ici son amertume].


Luaneshat e kodrës (La Colline où rugissent les lionnes, The Hill where Lionesses Roar) de Luàna Bajrami (France, Kosovo) avec Flaka Latifi, Uratë Shabani, Era Balaj
Premier long-métrage

Dans une minuscule village du Kosovo, trois femmes ne parviennent pas à réaliser leur rêves et leurs ambitions. Elles décident donc de laisser sortir les lionnes qui sont en elles.

NOTRE AVIS : *

La Colline où rugissent les lionnes est un premier film de Luàna Bajrami, une tout jeune réalisatrice franco Kosovar. Plutôt solaire, sans véritable défaut de coutures, mais à l’idée de départ maigre: parler de la jeunesse. Le genre retenu n’est pas si commun, un tel sujet donne lieu en général à road movie d’une part (Sailor & Lula, Thelma & Louise, …) quand il s’agit de narrer la cavale, l’action, et à des portraits coup de poing d’autre part, quand on s’intéresse à la rage, à l’émotion, au ressentiment de cette jeunesse (la fureur de vivre, bandes de filles, divines, …). Mais la ballade n’ira pas très loin, seuls 2 lieux sont retenus, un village où les jeunes filles s’ennuient au Kosovo, puis un lac où elles peuvent se baigner et où la sensualité peut se réveiller. Le portrait de la jeunesse féminine en quête d’aventure et de sensualité se voit, comme la tentation de la cavale, quelque peu réduit à sa plus simple expression. Très dans l’air du temps, le tout manque singulièrement d’un allant cinématographique, d’un horizon plus vaste, d’un espoir, ou plus probablement encore d’un idéal. Si la très jeune réalisatrice a appris aux côtés de Sciamma sur Portrait de la jeune fille en feu à s’intéresser à filmer les femmes, la romance qu’elle nous propose ne fonctionne pas, la sensualité ne se glisse pas dans les mots, gestes, sons ou images. L’énergie vitale, qui est l’autre ingrédient recherché, semble elle aussi vaine. Cette impression d’horizon bouché qui domine dans le récit (et probablement dans l’esprit de la réalisatrice) est aussi celui du spectateur.


Medusa d’Anita Rocha da Silveira (Brésil) avec Lara Tremouroux, Mariana Oliviera

Punie par la déesse vierge, Athéna, la belle Méduse se voit punie pour avoir perdu sa pureté. Quelques années après, Mariana doit conserver sa beauté de la femme parfaite en contrôlant chacun de ses faits et gestes. Mais un jour, son envie de crier sera incontrôlable.

NOTRE AVIS : pas vu


Mon légionnaire (Our Men) de Rachel Lang (Belgique, France) avec Louis Garrel, Camille Cottin
Film de clôture

La légion Etrangère est la seule chose qui les lie dans ce monde où les femmes luttent pour garder leur amour vivant, les couples tombant amoureux en territoire dangereux, les hommes à la guerre en France.

NOTRE AVIS : *(*)

Le film annonce deux figures principales à l’écran Louis Garrel, et Camille Cottin. Si le premier s’essaye à une composition qui ne semble pas totalement faite pour lui (On cherche plus souvent en lui son côté Jean Pierre Léaud, sa modernité ou son décalage – son ironie détâchée, plus que son côté viril ici nécessaire au rôle) et dont il se sort au final honorablement, si la seconde finalement trouve ici un rôle plutôt fade d’épouse qui se languit de son mari, sans Bovarisme, Mon légionnaire vaut d’être vu, au delà de son scénario (ni intéressant, ni désintéressant), de sa réalisation (appliquée mais sans génie) pour celle que nous n’aurons hélas plus l’occasion de revoir dans de nouveaux films, Ina Marija Bartaitė, la fille de Katya Golubeva, décédée peu de temps après le tournage. Sa présence est comparable à celle de sa mère dans Pola X: un éclair dans la nuit. Elle capte l’attention comme personne, comme on dit, quelque chose se passe. Dans ses yeux, dans ses airs, dans ses intonations, une étrange tristesse se dégage comme il pouvait se dégager de sa mère, un désarroi comparable à celui que l’on pouvait aussi observer aux débuts de carrière de Laura Smet.


Murina d’Antoneta Alamat Kusijanović (Croatie) avec Gracija Filipovic, Danica Curcic, Leon Lucev
Premier long-métrage

Sur un île de la Croatie, Julija et sa mère vivent emprisonnées par son père. Grâce à une rencontre charmante avec une ami de la famille, les choses sont sur le point de changer.

NOTRE AVIS : pas vu


Neptune Frost de Saul Williams et Anisia Uzeyman (U.S.A) avec Eliane Umuhire

Une histoire d’amour entre un mineur et une vagabonde intersexuée donnant naissance à MartyLoserKing.

NOTRE AVIS : pas vu


Ouistreham (Between Two Worlds) d’Emmanuel Carrère (France) avec Didier Pupin, Emily Madeleine – Film d’ouverture

Marianne Winckler, une célèbre écrivaine, décide d’écrire un ouvrage sur la précarité au travail. Pour cela, elle choisit de vivre cette expérience en immersion jusqu’à créer des liens forts avec beaucoup d’amour et de respect envers ses compagnes. Mais elle redoute le jour où ces amitiés risquent de partir en éclat face à la vérité.

NOTRE AVIS 1:

Emmanuel Carrère à qui l’on doit quelques bons livres, notamment l’excellent Limonov, mais aussi des films qui ont été adaptés au cinéma, se lance derrière la caméra pour adapter un récit de Florence Aubenas, journaliste reporter, ancienne otage en Irak. Mais le propos qui se veut à la cause de celles qu’il montre à l’écran (‘les femmes de ménage) est desservi par un regard très parisien, qui consiste précisément à s’apitoyer sur le sort des autres, c’est à dire à ne pas les mettre sur un pied d’égalité, à les considérer de fait comme inférieures, car ne vivant pas à Paris (ce récit aurait été plus intéressant à Paris), et car ne possédant pas le bagage intellectuel qui leur permettrait de simplement choisir un autre sort. Juliette Binoche nous semble, pour une fois, totalement fausse et artificielle, et le film en devient presqu’écœurant de condescendance, d’autant que par ailleurs, cinématographiquement parlant le film carbure à l’ordinaire.

NOTRE AVIS 2: ***

Cette adaptation du livre de Florence Aubenas, au sujet de la condition de travail des agents d’entretien intérimaires, est parfaitement réussie, pour plusieurs raisons. Tout d’abord la justesse du regard social et le réalisme remarquable du film, visible dans les dialogues mais aussi la présence d’ actrices non-professionnelles, qui rajoutent, chacune à leur façon, une touche de réalité à l’histoire. Ensuite, il ne faut pas oublier le magnifique travail de Juliette Binoche, très crédible dans son rôle. Finalement, nous prenons plaisir à découvrir un milieu social que – pour beaucoup d’entre nous – nous ne connaissons que superficiellement, sommes happés par le suspense de voir si la véritable identité de Marianne sera ou non découverte (le suspense d’un film d’espionnage!), et apprécions l’intention de sensibiliser le spectateur, de lui transmettre des valeurs de « vivre ensemble » et une envie de changer quelque chose pour ces travailleuses précaires.


Re Granchio (La Légende du Roi Crabe, The Tale of King Crab) d’Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis (Chili, France) avec Gabriele Silli, Maria Alexandra Lungu

A la fin du XIXe siècle, l’alcoolique et rebelle, Luciano tue accidentellement sa fiancée lors d’une confrontation avec le chef du village. Exilé sur une île de la Terre de Feu, l’obsession de trouver un trésor lui sert d’occupation et de but afin de se racheter.

NOTRE AVIS : pas vu


Retour à Reims (Fragments) – (Returning to Reims (Fragments)) de Jean-Gabriel Périot (France) avec la voix d’Adèle Haenel

A travers le texte de Didier Eribon récité par la douce voix d’Adèle Haenel, le portrait d’une histoire intime et politique du monde ouvrier en France des années 50 à aujourd’hui, est raconté à partir d’archives.

NOTRE AVIS : *

Pour une raison toute personnelle (familiale), nous étions très curieux de découvrir ce portrait de France, d’une époque, celle d’une France ouvrière qui a connu la seconde guerre mondiale, qui s’est nourri de pieds de cochons, de steak de cheval, de rutabaga, celle d’une France qui travaille et espère sans sortir par le travail, pour nourrir la famille. Les premières minutes du film sont de bonne augure, et la voix d’Adèle Haenel se fait suffisamment discrète pour qu’on imagine que le récit puisse développer plusieurs strates, livrer un portrait attachant, pédagogique, utile et nécessaire (savoir d’où l’on vient). Mais malheureusement, Périot manque d’images d’archives pour atteindre son objectif de retranscrire avec justesse, précision une époque, et en lieu il place, il nous semble brodé et tourner en rond, après n’avoir atteind son objectif que très partiellement.


The Souvenir Part II de Joanna Hogg (U.S.A, Grande-Bretagne) avec Honor Swinton-Byrne, Tilda Swinton, Tom Burke


A travers son film du fin d’étude, Julie tente de démêler ses sentiments qu’elle avait pour un homme manipulateur en cherchant à éclairer l’existence imaginaire que ce dernier s’appropriait.

NOTRE AVIS : ***

Une signature très singulière. Parfois rappelant les premiers films d’Assayas et de Mia Hansen-LoveJoanna Hogg propose un scénario qui demande au spectateur une constante attention s’il veut pouvoir être embarqué. Le procédé repose en effet sur des explications partielles apportées avec parcimonie, voire évitement, qui sont comparables à ce que traverse l’héroïne. The souvenirs peut étonner par son apparente confusion, mais son intérêt y réside.


Yong an zhen gu shi ji (Ripples of Life) de Shujun Wei (Chine) avec Zishan Wang, Jiajia Wang

Un tournage a lieu dans la petite ville reculée de Yong’an. La venue d’une équipe de tournage bouleverse Gu, la patronne d’un petit restaurant. Elle rêve d’une autre vie et se fraie une place sur le tournage. Chen, devenue star de cinéma, revient dans sa ville natale où elle espère retrouver ses amis d’enfance et ses beaux souvenirs. Un débat sans fin persiste entre le réalisateur et le scénariste. Le tournage doit commencer, même si le consensus n’est jamais atteint

NOTRE AVIS : pas vu


البحر أمامكم (Face à la mer, The Sea Ahead) d’Ely Dagher (Qatar, U.S.A) avec Manal Issa
Premier long-métrage

Absente depuis longtemps à Beyrouth, Jana revient et reprend contacte avec sa vie d’avant remplie de mystères.

NOTRE AVIS : ***

Face à la mer d’ Ely Dagher poursuit un travail entamé par Danièle Arbid avec la toujours très juste Manal Issa, mais en regardant les choses sous un angle différent. Là où avec Peur de rien Arbid nous montrait le parcours du combattant d’une jeune femme libanaise pour s’intégrer en France, par force de caractère, avec une fin heureuse, Ely Dagher opte pour un point de vue directement à l’opposé. Le récit trouve son mystérieux point de départ dans le retour précipité au pays d’une jeune femme ayant entamé des études d’art à Paris. Ainsi, deux questions essentielles, existentielles se posent à son entourage comme au spectateur: pourquoi est-elle partie ? pourquoi s’est-elle décidé à rentrer ? Qu’a-t-il bien pu se passer ? Précisément le réalisateur, avec Face à la mer (titre symbolique qui résume l’esprit du film) a l’excellente idée de ne pas se placer du côté de l’action, de l’explication, en tant que tel. Il s’intéresse de façon quasi unidirectionnelle au regard, aux sensations de la jeune femme, et par ce prisme, les explications arrivent. La mise en scène, délicate et subtile, le jeu de Manal Issa, en disent long sur ses hésitations, ses doutes, sa recherche d’horizons nouveaux, mais aussi ses déboires, ses difficultés, ses centres de désintérêts. Par la négation, par l’ellipse, le film dit ce qu’il a à dire. Le Liban change, la reconstruction de la ville à outrance prive la famille de la jeune femme d’une vue sur mer, d’un horizon calme. Mais l’herbe n’est pas nécessairement plus verte ailleurs. S’intégrer en France, faire face à la solitude, aux difficultés financières, au regard des autres, accepter l’éloignement et la perte de repères, demandent une force de caractère que la jeune femme pensait avoir. Tout en symboles, avec quelques scènes très subtiles, Face à la mer nous a plu.


The Souvenir de Joanna Hogg (Angleterre) avec Honor Swinton-Byrne, Tilda Swinton – séance spéciale

Alors qu’elle sent éclore son ambition artistique, Julie, timide étudiante en cinéma, fait la connaissance d’Anthony, un homme charismatique mais instable. Contre l’avis de sa mère, elle se laisse entraîner dans une relation éprouvante, dont l’intensité l’engloutit au point de menacer ses propres rêves. Ce portrait d’une jeune femme, happée par un premier amour pendant ses années d’apprentissage, s’inspire indirectement du vécu de la réalisatrice, ce qui confère au film son caractère à la fois tendre et abrasif.

NOTRE AVIS : pas vu


Semaine de la critique

Les longs-métrages en compétition :

Amparo de Simon Mesa Soto (Qatar, Allemagne) avec Sandra Melissa Torres, Diego Alejandro Tobon

En 1990, une mère colombienne essaye de garder la paix dans son foyer où elle vit seule avec ses enfants après que son fils soit envoyé au front dans la zone de guerre la plus sanglante. Pour atteindre dans son objectif, elle rentre dans un univers d’homme, de violence et de débauche.

NOTRE AVIS : pas vu


Feathers d’Omar El Zohairy (Grèce, Pays-Bas) avec Demyana Nassar, Samy Bassouny

Une mère passive dévouée à sa famille assiste à un incroyable tour de magie lors de l’anniversaire son fils qui déclenchera une dégringolade de catastrophes sur ses proches : son mari devient une poule. Elle se voit obliger de s’émanciper pour remettre de l’ordre dans sa vie et à rechercher son mari.

NOTRE AVIS : pas vu


The Gravedigger’s wife de Khadar Ayderus Ahmed (France, Allemagne) avec Omar Abdi, Yasmin Warsame

Amoureux au plus profond de leur âme, Guled et Nasra se voit menacer du jour au lendemain par une grave maladie rénale touchant Nasra. Vivant dans les quartiers pauvres de Djibouti avec son fils, Guled doit se démener pour trouver l’argent suffisant afin de soigner et de sauver celle qu’il aime.

NOTRE AVIS : pas vu


Libertad de Clara Roquet (Espagne) avec Vicky Pena, Nora Navas, David Selvas

Le récit d’une amitié entre Nora et Libertad sur la Costa Brava espagnole.

NOTRE AVIS : pas vu


Olga d’Elie Grappe (Ukraine, France) avec Nastya Budiashkina, Sabrina Rubtsova, Jérôme Martin

Une jeune gymnaste se voit confrontée entre le choix de rejoindre sa mère en Ukraine ou rester en Suisse où elle s’entraîne pour le Championnat Européen, une ouverture vers les Jeux Olympiques.

NOTRE AVIS : ***

#Olga, le premier long-métrage d’Elie Grappe, présenté à #lasemainedelacritique, parle d’un sujet naturellement fort et émouvant, ce qui représente un atout indéniable pour ce jeune réalisateur français. Qui plus est, il bénéficie d’une belle forme .Le film garde son intensité de tout son long, pour nous amener droit au cœur des émotions d’une adolescente d’origine ukrainienne écrasée sous différents pressions: d’une part, l’obligation de s’intégrer à son nouveau pays, d’apprendre le français, et de réussir dans ses ambitions sportives, d’autre part, l’inquiétude pour sa mère et plus généralement pour son pays qui subit une période difficile. Politiquement parlant, Olga est un film juste qui montre, avec beaucoup de subtilité, la condition particulière des personnes exilées /immigrées dont le cœur bat toujours pour leur pays. La beauté des scènes filmées dans les gymnases et le jeu captivant de la jeune actrice justifient la crédibilité de ce propos.

Voici notre rencontre avec Elie Grappe, réalisé à Cannes:


Piccolo Corpo de Laura Samani (Slovénie, France) avec Celeste Cescutti, Ondina Quadri

En Italie, dans les années 1990, Agata perd son bébé mort-né. Malheureuse, une petite lueur d’espoir vient en elle quand elle apprend qu’un endroit caché dans les montagnes permettrait de faire revivre le bébé, le temps d’un souffle, pour le faire baptiser. Elle entre dans une grande aventure à la quête de revoir son bébé, une dernière fois.

NOTRE AVIS : ***

Un film taiseux, froid et minimaliste, au rythme lent, sur un sujet extrêmement douloureux, avec de très belles images qui mettent en valeur un personnage féminin et son parcours spirituel. 

Laura Samani a choisi de raconter l’histoire tragique et symbolique de son premier long-métrage dans un village de pêcheurs en Italie et de l’inscrire dans une époque qui semble prémoderne. La cinéaste italienne s’intéresse à une femme courageuse et croyante qui traverse les montagnes lors d’un voyage long et difficile – autant physiquement que psychiquement – pour surmonter son deuil. Tout cela dans un contexte patriarcal/religieux rural qui garde les femmes en marge de la société et les réduit au rôle de mère/nourrice. Cette société aux valeurs moyenâgeuses rejette le personnage de Lynx – une fille qui a décidé de s’habiller comme un garçon et vivre librement comme un bandit.

Piccolo Corpo nous offre de magnifiques paysages  – la mer, le vent, la montagne, la neige et l’eau –  et d’intéressantes réflexions sur la féminité.   


Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre (Belgique, France) avec Adèle Exarchopoulos, Alexandre Perrier, Mara Taquin

Cassandra, une jeune hôtesse de l’air répète les mêmes journées entre vols, fêtes, nuits blanches et son tinder « Carpe Diem ». Mais à cause d’un incident de parcours, elle se retrouve obliger d’ouvrir les yeux sur sa vie et se reconnecter avec le monde qui l’entoure jusqu’à affronter ses douleurs du passé.

NOTRE AVIS : ***


Les courts-métrages en compétition :

Brutalia de Manolis Mavris (Grèce, Belgique) avec Elsa Lekakou, Kora Karvouni

Des filles identiques, en tenue militaire, qui se tuent au travail. Une société matriarcale et oligarchique. Que se passerait-il si nous remplacions les abeilles par des humains ? Anna une abeille ouvrière, ne pouvant souscrire à la violence qui l’entoure, sera conduite à prendre une décision radicale.

NOTRE AVIS : pas vu


Soldat noir de Jimmy Laporal-Trésor (France) avec Jonathan Feltre, Yann Gaël

France, 1986. Quand Hughes, un jeune antillais, découvre la nouvelle pub Freetime, c’est le choc : la France, le pays où il est né, auquel il doit la vie et son identité, le considère comme un cannibale. C’est le début d’une prise de conscience radicale nourrie par la colère et la frustration.

NOTRE AVIS : pas vu


Inherent de Nicolai G.H.Johansen (Danemark) avec Sandra Guldberg Kampp

Quand le film d’horreur gothique rencontre la romance adolescence. En suivant une jeune fille errant dans les rues d’une petite ville, le regard rivé sur un garçon, on se rend vite compte qu’elle est sous l’emprise de quelque chose : une présence sinistre qui loge dans le grenier de sa maison. Alors que son attirance pour ce garçon grandit, elle est tiraillée entre ses désirs et sa sujétion.

NOTRE AVIS : pas vu


Interfon 15 d’Andrei Epure (Roumanie) avec Cosmina Stratan, Mihaela Sîrbu

Plusieurs habitants d’une résidence découvrent une femme inconsciente allongée devant le bâtiment. Bien qu’elle habite au troisième étage, personne ne connaît son nom. En attendant les secours, les voisins se questionnent sur sa vie et la leur.

NOTRE AVIS : pas vu


Duo Li (Lili, toute seule) de Zou Zing (Chine, Hong-Kong, Singapour) avec Huang Lili, Hu Ling

Lili, une jeune mère, vit avec son mari accro aux jeux d’argent dans une région reculée du Sichuan. Seule et pauvre, elle décide de partir pour la ville afin de gagner suffisamment d’argent pour sauver son père mourant.  

NOTRE AVIS : pas vu


Fang Ke (An Invitation) de Hao Zhao & Yeung Tung (Chine) avec Bing Hei Chim, Yuxuan Liu

Eté 2008. Un garçon de 8 ans rend une courte visite à son père à Hong-Kong, afin de faire une demande de carte d’identité permanente. La fin du séjour approchant, il leur est de plus en plus difficile de se dire ce qu’ils attendent l’un de l’autre. 

NOTRE AVIS : pas vu


Safe d’Ian Barling (Etats-Unis) avec Will Patton, Philip Ettinger

Une nuit d’hiver à Atlantic City. Le gérant d’un casino désaffecté doit faire face à ses manquements en tant que père quand son fils incontrôlable, recherché par les autorités, lui demande son aide.

NOTRE AVIS : pas vu


 Noir-soleil de Marie Larrivé (France)

Suite à un tremblement de terre, le corps d’un homme est découvert dans la baie de Naples. Alors que Dino et sa fille Victoria se rendent en Italie pour un test ADN, le passé les rattrape.

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Über Wasser (Hors de l’eau) de Jela Hasler (Suisse) avec Sofia Elena Borsani

Une ville, un été. La fraîcheur d’une baignade matinale dans la rivière s’estompe rapidement alors que la chaleur exacerbe les petits tracas quotidiens. Alors qu’Elie tente d’échapper à la vie urbaine étriquée et frénétique, elle n’a de cesse d’être confrontée à l’agressivité ambiante. Et la rage monte en elle.

NOTRE AVIS : pas vu


Ma Shelo Nishbar (If It Ain’t Broke) d’Elinor Nechemya (Israël) avec Hila Ruach, Rivka Wiesenfeld

Une belle journée d’hiver, Alona et Hagar, deux jeunes femmes en perte de repères errent dans les rues de Haïfa. L’une fuit sa vie, l’autre son avenir. 

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