Peut-on mettre sous l'enseigne surréaliste des cinéastes tels que:
- Jodorowski
- W.J. Haas
- T. Gilliam
- D. Lynch
- Q. Dupieux
- Alex Van Warmerdam
- J. Tati
- Caro et Jeunet
- R. Ruiz
- J. Tati
- F. Ozon
Car au final, il est difficile de trouver une définition du surréalisme précise, même si on se raccroche au manifeste de
Breton.
Et à tout genre, ses maîtres mais aussi ses soldats.
L'onirisme de
La Clepsydre est-elle une branche du surréalisme ? L'absurde d'un
Jacques Tati peut-elle s'apparenter à du surréalisme ? La schizophrénie affirmée d'un
D. Lynch est-elle surréaliste ? Les mondes inventés, viscéraux, d'un
D. Cronenberg sont-ils surréalistes ?
L. Bunuel est-il plus surréaliste quand il écrit
"Un Chien Andalou" ou
"La Voie Lactée" ?
B. Blier bien évidemment est de ceux à qui l'étiquette convient le mieux.
Merci la Vie, 1,2,3 soleils, Trop belle pour toi sont inspirés par exemple ... Mais dit-on de
F. Ozon qu'il est surréaliste, alors que ses plus belles réussites sont emprunts de mystère quant à la temporalité, quant à l'existence, quant à la confusion entre le réel et l'imaginaire (
Sous le sable, Swimming pool, Jeune et Jolie) ?
Kyoshi Kurosowa est-il lui aussi surréaliste (
Tokyo Sonata, Shokuzaï) ? Toute l'imagerie fantastique Japonaise n'est-elle pas surréaliste ?
Quid des films de genre qui s'intéressent de très prêt à la psyché, à l'imaginaire, qui cherchent à confondre monde réel et monde rêvé, cauchemardé ?
Même
Alan Parker et son
Birdy verse-t-il dans le surréalisme ?
Peut-on dire de ceux qui s'amusent des ruptures, des situations décalées, comme
Tarantino par exemple, qu'ils sont inspirés par ou qu'ils visent le surréalisme.
Le cinéma, par nature, transfigurant la réalité, le réalisme, n'est-il pas en soi surréaliste ?
Bien entendu, je prêche le faux pour saisir le vrai. Le cinéma peut justement être particulièrement réaliste, les cinéastes de la psyché, ceux qui amènent leur univers absurde, ne réfléchissent pas en terme de surréalisme, et quoi qu'il soit très cultivé, cinématographiquement en tout cas, je doute qu'un
Tarantino cite un
Artaud,
Breton ou même un
Dali en source d'inspiration (le débat est ouvert).
La Nouvelle Vague, en tête
Godard et sa rupture avec la narration classique (
A bout de Souffle,
Week end, pour ses oeuvres les plus déconstruites) , ses incursions dans le récit, n'est-il pas le plus bel apôtre du surréalisme ?
Même des cinéastes pour le moins réalistes, tel un
Chabrol, un
Pialat, ou un
Dumont s'intéressent de prêt à des errements surréalistes, la folie meurtrière du bourgeois pour l'un, la mystique pour le second et le troisième (
Sous le soleil de Satan,
Hadewijch).
Citons encore
Sleeping Beauty et ses ellipses mentales.
La liste est longue, le sujet bigrement intéressant ... les angles d'attaque nombreux.
Bien sûr, on pourrait en revenir à la définition pure et dure, par exemple celle-ci:
Courant littéraire et artistique du début du XXème siècle visant à libérer la création de toute contrainte et de toute logiquedans ce cas, en considérant la limite quand à la datation que comprend cette définition, les oeuvres cinématographiques surréalistes se limitent à quelques oeuvres de
Bunuel et quelques acolytes...
En considérant la seconde dimension de cette définition, la libération de la création de toute contrainte et de toute logique, on voit que ce même procédé est un procédé très proche de l'absurde, et très proche également d'un processus de création comique. Et pourtant on voit bien qu'un
Merci la vie de
B. Blier par exemple, n'est pas tant drôle, il est troublant.
Bref, rien de bref, le sujet est éminemment ouvert !