Wow "Carnival of souls". Je devais avoir 13 ans quand je l'ai vue, du coup, j'en ai qu'un vague souvenir. Mais quand tu dis que Romero n'as qu'a bien se tenir...
Bon après franchement, il est clair qu'après "Day of the Dead"... c'est bof bof dans l'ensemble.
Mon allusion à George Romero était surtout une boutade. C'est vrai que Herk Harvey a une belle tête de zombie sur l'édition DVD de Wild Side, mais si je devais user d'une formule sibylline, je dirais que "Le Carnaval des âmes" est un film AVEC des zombies SANS ETRE un film de zombies. Il ne cherche pas à faire peur, tout repose sur l'atmosphère qu'il installe d'abord par petites touches, puis en précipitant l'action vers la moitié du film lorsque l'héroïne, après avoir vu les murs de la cabine d'essayage du grand magasin subir des déformations, se rend soudainement compte que les clients ne la voient pas et ne l'entendent pas. Elle ne croit pas si bien dire lorsqu'elle déclare au toubib : "C'est comme si on voulait m'empêcher de vivre".
C'est la raison pour laquelle je l'ai rapproché du film de Chabrol qui s'en inspire beaucoup. A commencer par l'accident de voiture initial : la chute dans la rivière accompagnée de la noyade dans le film de Herk Harvey, l'écrasement contre un arbre qui provoque l'éclatement du pare-brise dans le film de Claude Chabrol. Sans parler de la fin, la scène où les convives du banquet funèbre cherchent à entraîner Alice dans leur sarabande infernale renvoie à celle des danseurs du parc d'attractions qui se lancent à la poursuite de Mary, les deux lieux (le restaurant et le parc) étant situés à l'écart de la ville et à l'abandon. Et puis les idées reprises : la scène du bain, l'arrêt à la station service, les oiseaux, etc. Comme pour "Les Autres" ou "Sixième Sens", le vrai thème reste celui des âmes errantes, et son âme errante à lui n'a pas une tête à effrayer le spectateur. La BO de Gene Moore, uniquement interprétée à l'orgue (puisque son héroïne est elle-même organiste) colle littéralement aux images. D'ailleurs à ma grande surprise, vu l'âge du film, je l'ai trouvée en CD. Au passage, Lynch rend hommage au film en donnant au couple de "Eraserhead" le nom et le prénom de l'héroïne de Herk Harvey : Mary + Henry.