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VOS FILMS PREFERES => VOS GENRES PREFERES (horreur, intello, franchise US etc) => Discussion démarrée par: Gilles Eusebe le janvier 03, 2014, 04:08:34 am

Titre: LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilles Eusebe le janvier 03, 2014, 04:08:34 am
 :o
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilda le janvier 10, 2014, 02:47:09 am
Je ne suis pas THE spécialiste -trop sensible, sans doute, pour supporter certains films, quoi que j'en ai vu pas mal. Parmi les auteurs du genre Il maestro Argento est mon favori -et aussi ma plus belle déception : il est passé de Génie à créateur irrécuperrable de Nanard -le double de Ferrara quoi.

Mes films préféres d'Argento père :

Suspiria 1977 (http://www.youtube.com/watch?v=onTYKt5lFNU#ws)

Phenomena (1985) uncut (http://www.youtube.com/watch?v=uAVoooUXU_E#)
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: mrbidon le janvier 10, 2014, 10:10:42 pm
La nuit des morts vivants de George A. Romero, dans ce film les bases du film de Zombie sont posée :
(http://www.spintank.fr/wp-content/uploads/2013/10/romero_mashup.gif)
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le janvier 13, 2014, 05:36:18 pm
A moins de ne pas l'avoir vu bien sûr, je ne comprends pas qu'on puisse aimer Suspiria et ignorer Inferno qui en est l'aboutissement esthétique. Cadrages, lumières, couleurs, matières, textures, tout concourt à faire de ce film une véritable oeuvre d'art, au sens pictural du terme. Comme celui de Suspiria et de l'aveu même du réalisateur, le scénario n'offre que peu d'intérêt. Second film de la trilogie des Mères dont on peut zapper sans regret le dernier volet (La Terza Madre, comme son titre l'indique), il remplace le thème de la sorcellerie par celui de l'alchimie sans y toucher vraiment (la séquence du sous-sol de la bibliothèque et les salamandres des fresques de l'immeuble y font directement ou indirectement référence). Suspiria nous entraînait dans un tourbillon de violence qui nous laissait peu l'occasion d'admirer l'aspect esthétique de l'oeuvre. On en retenait essentiellement la dominante rouge-sang où baigne tout le film sans prendre le temps de se pencher comme le fait par exemple la caméra en plongée sur toutes les nuances de bleu des reflets d'une piscine, ou encore sur les détails d'un décor aux angles vifs taillés au couteau annonciateurs du carnage à venir, où les poignées de porte se situent à hauteur de visage d'héroïnes pourtant adultes...

Inferno, avec son rythme lent (trop lent pour nombre de fans du maître qui ont boudé le film), favorise un état contemplatif. Si Suspiria s'ancrait encore en partie à la réalité (à défaut de la connaître, tout le monde ou presque a entendu parler de la Forêt Noire), Inferno plonge le spectateur dans une atmosphère totalement onirique d'où il n'échappe qu'à la toute dernière séquence du film, avec les plans de rue, de la foule et de l'immeuble en flammes. Dédale inquiétant de pièces lumineuses et de couloirs obscurs, juxtaposition insensée d'espaces en totale opposition où l'on passe, comme dans INLAND EMPIRE de David Lynch, d'un salon luxueusement meublé aux tentures délicates à un débarras sordide où s'entassent les objets les plus hétéroclites sous la poussière et les toiles d'araignée, où les combles abritent les chats errants du quartier et où flottent des cadavres en décomposition dans la cave inondée jusqu'au plafond (la séquence de terreur aquatique est souvent citée comme meilleur moment du film), l'immeuble new-yorkais est au centre de toute l'histoire qui n'a ni véritable héros ou héroïne, autre aspect déconcertant du film. L'immeuble d'Inferno est un organisme vivant qui enfante des monstres comme le Nostromo, le vaisseau d'Alien de Ridley Scott auquel un plan fait clairement référence. Argento ne s'arrête pas là et multiplie les clins d'oeil, de Tippi Hedren attaquée par les oiseaux dans le film d'Hitchcock (Daria Nicolodi agressée par les chats dans le grenier) à Blanche-Neige (Sara se pique le doigt à la portière du taxi et son sang vient se mêler à la pluie qui ruisselle) en passant par Satanik, personnage de romans photo pour adultes des années 60, et use abondamment de la symbolique (celle de l'eau notamment) qui va se glisser jusque dans des inserts apparemment sans rapport avec l'action en cours (guirlande de silhouettes en papier dont un ciseau vient couper les têtes, salamandre gobant un papillon...). Côté bande son, Keith Emerson prend le relais des Goblin et la musique perd de son agressivité, à l'exception d'un titre ou deux qui reflètent le premier volet de la trilogie : la scène du taxi par exemple, copiée presque à l'identique, un des rares moments du film où l'on retrouve les couleurs violentes de Suspiria remplacées par une dominante douce bleu/rose pâle. Le spectateur qui s'ennuie entre deux scènes gore, d'ailleurs peu nombreuses et moins violentes que dans Suspiria, est passé complètement à côté du film.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilles Eusebe le janvier 13, 2014, 06:49:58 pm
Le cinéma d'horreur est comme tout genre intéressant quand il se renouvelle, ou quand il pose les codes fondateurs, et devient terne quand il applique ces même codes de façon industrielle.
Le génie se meurt ... Et quelle grille de lecture apporter pour qualifier un film d'horreur ?
A trop vouloir faire peur, on fait rire ... Si l'on rit, quand on voulait avoir peur, aime-t-on ?

Alors pour répondre à la question posée dans cette thématique, je dirais que des oeuvres comme Massacre à la tronçonneuse sont des oeuvres fondatrices, et qu'elles revêtent un intérêt premier, quand les maîtres du genre sont à rechercher par ailleurs du côté du pays du soleil levant.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: mrbidon le janvier 13, 2014, 09:16:59 pm
Oui le film d'horreur peut faire rire Brain Dead de Peter Jackson en est un parfait exemple.

I Kick Ass For The Lord! (http://www.youtube.com/watch?v=MfkHkdu5IEI#ws)
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le janvier 14, 2014, 05:16:20 pm
Enfermé qu'il est dans un cahier des charges de plus en plus contraignant, il y a belle lurette que le cinéma, tous genres confondus, n'est plus en mesure d'innover en quoi que ce soit. Il se prolonge sur un acquis qu'il se contente de mettre aux goûts du jour, et si d'aventure il prend à un réalisateur la fantaisie d'en transgresser les codes, il ne trouve pas à produire son film ou à le distribuer s'il a les moyens de le produire lui-même. Les mésaventures d'un David Lynch (déjà cité) sont là pour en témoigner.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilda le janvier 14, 2014, 09:28:41 pm
Hum je pense que c'est plus compliqué que cela.
De marginal ou réservé à un public averti le film d'horreur est devenu pour beaucoup une distraction, un genre populaire et fun, propice à drainer plein de spectateurs qui ne vont voir que ça ou/et les franchises au ciné. Beaucoup de gens que j'ai croisé et qui se passent bien du cinéma regardent exclusivement ce genre de films pour se marrer.

Personellement ce n'est pas du tout le rapport que j'entretiens à ce type de films.
D'ailleurs, avant, j'avais vraiment du mal à voir ce type de films. Je n'ai pas un rapport ludique à cela. Et si j'en aime un c'est pour d'autres raisons (esthétiques, conceptuelles etc). C'est d'ailleurs pour cela que j'apprécie Argento.

Mais ces dernière années on a vu paraître les parodies de films d'horreurs (Srceam) puis les parodies de paradies (Scary movie), les films à très petit bujet qui joue sur l'aspect docu (Blair Witch et plus récemment Paranormal Activity). Saw est devenu une franchise en faisant aussi d'un bujet minimum une franchise.

Pour répondre pour Argento, j'ouvrais le bal, donc j'attendais que d'autres fans d'Argento pointent le bout de leur nez.
Il a fait tant de bons films... Ses premiers, les giallos, puis sa phase esthétiques, puis le début du déclin avec cet entre deux (Le syndrôme de Stendhal, Le fantôme de l'opéra) avant d'enchaîner les navets ou plutôt nanards en dépit des pêches économiques, artistique ou médiatiques qui lui ont été offertes.
Son dernière, Dracula 3 D, que même des bien plus fans que moi n'ont pas vus, a été présenté à la scéance de minuit à Cannes il y a un ou deux ans. J'étais là.
Et là, problème technique, fans trépignants etc. Au final, un film consternant et gênant mais pas dans le bon sens.
Il y a quelques temps, pas si longtemps, il y a eu une projection de Suspiria au TNB de Rennes, lors de Courtmétranges, le festival du film d'horreur qui se trouve être rennais. Argento n'a pas pu venir, le producteur du film est venu et a dit des choses très intéressantes, et puis, énorme problème technique qui a fichu la soirée (et le film) en l'air -il était "compressé", on ne voyait pas les sous titres. D'aucun, du coup, croient qu'il est maudit ;D Mais c'est vrai que les deux projection au cinéma de ses films en grandes pompes ont eu  des problèmes incroyables (dédoublement de l'image à Cannes et non fonctionnement de la 3 D), film d'une heure en retard à Courtmétrange puis projection du film fichant en l'air tout le travail pictural et le sens du film. ???


Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le janvier 17, 2014, 07:01:47 pm
Je préfère aussi ses premiers films, sa" trilogie des bêtes", si on peut dire. L'aboutissement en est Profondo Rosso, stupidement traduit par Les Frissons de l'angoisse (une spécialité bien française de donner des titres ridicules aux films étrangers). Pour moi le virage se situe à partir de Ténèbres (qui succède à Inferno justement). Mais honnêtement je n'ai pas vu tous les films de cette période. Quelque chose me dit que je n'ai pas perdu grand-chose...

Amusante l'anecdote du film maudit, mais techniquement je m'explique mal le problème du film "compressé". Pour qu'il le soit, il ne peut s'agir que d'une copie 35 mm projetée dans un mauvais format, je suppose un pano 1.85 (Suspiria étant en scope). Dans ce cas l'image reste effectivement anamorphosée à l'écran (les acteurs sont reproduits comme dans les miroirs "amincissants" des fêtes foraines) et les sous-titres sont invisibles puisque l'inter-image du pano est bien plus large que celle du scope. Ça me paraît quand même énorme qu'on embauche un opérateur qui picole pour un festival !
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le février 25, 2014, 12:29:20 pm
Bonjour à tous !

Alors on m'as gentiment demandé d'alimenter ce topic. Et c'est cool ça parle d'Argento et de Romero ici, mais je vais pas trop m'attarder là-dessus parce que c'est un peu la base quoi ^^. Le cinéma d'horreur est très vaste; c'est-à-dire qu'il possède plein de sous-genre, qui parfois eux-mêmes possèdent des sous-genres. C'est un peu comme en musique. Par exemple, il était évoqué "Massacre à la tronçonneuse", ce film à été le précurseur des Slashers qui est un sous-genre qui tend à être gore. Alors c'est vrai, parfois l'excès d'hémoglobine provoque une bonne poilade chez le spectateur plutôt que des...frissons d'angoisse (ouh c'était jolie ça  ;D). D'ailleurs quelques réalisateurs de film de genre ont eu cette curieuse impression que leur oeuvre n'était pas pris au sérieux. Alors que des films tels que "Shining" ou "The Others" font partis du genre fantastique (des personnages ordinaires qui sont entraînés dans des évènements surnaturels). Ici, le film base son angoisse sur son ambiance avant tout.
Avec tout ce petit monde, on peut donc dire que, c'est vrai, le cinéma d'horreur est très codifié, voire, sur-codifié puisque les sous-genres répondent eux-aussi à des codes précis. Mais...? Du faîte qu'on connaisse aussi bien les règles, ne peut-on pas s'en amuser encore plus ? Je prend comme exemple les films que j’appellerai du type "la forêt ça pue". Ce genre doit respecter une et UNE SEULE SITUATION possible : un groupe d'amis passent des vacances dans une cabane/chalet/maisonnette perdus dans la forêt quand soudain ils doivent lutté pour leur survie car un [ENTER THE TYPE OF YOUR BOOGEYMAN] se met à les agresser violemment. "Vendredi 13" par exemple (ouais mais c'est aussi un Slasher...) bon ben Evil Dead alors ! On voit bien ici que plus on exploite la chose moins on aura d'originalité...certes mais ça n'empêche pas à Lionsgate (saga "Saw") de produire l'excellent "The Cabin in the woods" qui est un hommage à ces films de genre mais qui apporte son lot d'originalité au second degrés. Et je me rend compte que c'est un mauvais exemple parce que si j'explique plus, je spoilerai tout le sel de ce film. Donc j'ai plus qu'à vous conseiller de le regarder  ;)
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le février 26, 2014, 02:05:58 pm
Bienvenue parmi nous (on commençait à s'ennuyer un peu, il faut bien le dire...).

Les codes peuvent être transgressés pour transcender le genre et faire d'un film d'horreur un authentique chef-d'oeuvre du 7ème Art. Avec "Alien", Ridley Scott reprend exactement la situation que tu as décrite, tout en ciblant un public plus large. Les préoccupations de l'équipage du Nostromo ne sont donc pas les mêmes que celles d'un ado moyen, mais les "ingrédients" sont bien là, transposés dans le futur. Finalement, tout ce qui caractérise le genre ramène à la vieille histoire du château hanté (qui a fait ses preuves).

Un esprit sain ne rit jamais de "bon coeur" devant un carnage sanglant (qu'importe le film). Le rire est une réaction à la répulsion (consciente ou inconsciente) que lui inspirent les images, il résulte essentiellement de la notion de groupe. On rigole pour faire le malin devant les copains et surtout les copines. Le même individu qui s'esclaffait à "Massacre à la tronçonneuse" devant ses potes n'a pas le même type de réaction seul le soir devant sa télé, même si habitué au genre il prend ses distances avec le film. Sinon, son cas relève de l'internement à vie.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le février 27, 2014, 05:18:39 pm
?_? Tu pourrais être plus explicite stp Pat Monkey. Parce que là, j'avoue que j'ai du mal à te suivre sur la première partie de ton texte. J'ai l'impression que tu dis que "Alien" brise les codes mais en même temps ramène à -comme tu dis- la sempiternelle trame classique de la "maison hantée". Alors pour moi déjà, dû à mon jeune âge, "Alien" ("Le Huitième passager" on s'entend bien) est déjà un vieux film  ;D. Et puis, quand je remet chronologiquement les choses, je me rend compte que lorsque tu dis que les personnages d'"Alien" sont plus matures pour ciblés un public plus mature (tout à fait d'accord avec toi là-dessus) et qu'ils s'opposent au groupes de teenagers un peu con-con. Ces derniers sont typique du slasher dont le père est "Halloween". Là où je veux en venir :
Halloween : 1978______Alien: 1979
En prenant en compte le temps de production, j'ai du mal à croire que tonton R. Scott est voulu brisé les codes de papa Carpenter dont ce dernier c'était à peine rendu compte qu'il venait de créer un nouveau genre.
Et surtout peut-on comparer "Alien" à un slasher alors que c'est de la SF ? (vrai question, absolument pas rhétorique  ;))
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le février 28, 2014, 07:00:40 pm
Pour une fois que je rédige un post court... Mais t'as raison, une explication s'impose. Bon, d'abord, "Halloween, la nuit des masques", c'est certes un archétype mais pas "le modèle" du genre, considéré comme l'oeuvre qui en est à l'origine. Il s'inscrit dans une lignée commencée avec "Massacre à la tronçonneuse", qui lui est antérieur de quelques années comme tu le sais et qui est le premier film, selon moi, à proposer la vision moderne du genre en question, sous le nom de gore. Il faudrait d'abord examiner la question en tenant compte des genres et des sous-genres que tu as mentionnés, mais je m'en tiens dans les grandes lignes au schéma traditionnel de ton commentaire. Il se distingue du fantastique essentiellement sur deux points : la folie et le caractère sanglant de la mise en scène des meurtres. Je mets à part des réalisateurs comme Argento, Craven et même Carpenter dans ses meilleurs jours, qui apportent des thématiques particulières (relevant généralement du domaine artistique) à leurs films, comme la peinture ou la littérature.

J'ai parlé de vision moderne du genre car à l'origine du film gore il y a un film que nous avons récemment évoqué sur le forum, "Psychose" d'Hitchcock. Il faut bien sûr prendre en compte la censure de l'époque qui ne plaisantait pas (d'ailleurs la morale est sauve puisque Marion s'est tirée avec le fric de son patron), mais tous les ingrédients du genre sont là : la voyageuse paumée, le motel perdu, le tueur psychopathe et le meurtre sanglant. Le film gore évacue la psychologie (et même la notion de suspense car on sait d'avance ce qui va se passer) et se contente de reproduire la première partie du film, d'où la nécessité de multiplier les victimes.

Mais "Psychose" repose lui-même sur le vieux thème de la maison ou du château hanté qui a connu son heure de gloire avec les productions de la Hammer, surtout dans la décennie qui a précédé le film d'Hitchock, dont il reproduit le schéma classique. C'est la transition parfaite du fantastique au film d'horreur, soit le tueur psychopathe qui préviligie les instruments tranchants prenant le relais de Dracula aux canines sanglantes et de la créature du docteur Frankenstein à la tête boulonnée (il n'y a qu'à voir la tronche des tueurs en question).

"Alien, le 8ème passager" ne fait pas exception à la règle. Il reprend les mêmes ingrédients et les adapte à une situation nouvelle. On retrouve même le thème du "voyage" avec la halte fatale (Marion dans "Psychose", le minibus de "Massacre à la tronçonneuse") assez fréquent dans le film gore, car il s'agit généralement de passer de la civilisation à un lieu vécu comme hostile, plus ou moins sauvage. Dans "Alien", si l'équipage du Nostromo n'avait pas fait un détour par l'épave du vaisseau spatial, rien ne serait arrivé.

Maintenant en quoi j'y vois une transgression ou un détournement des codes, comme tu veux ? D'abord le film lui-même transcende le genre puisqu'il mélange le film d'horreur à la SF, alors que le film gore traditionnel reste enfermé dans ses limites (pour l'aspect SF, il faut déjà noter que le Nostromo est à cent lieues des vaisseaux spatiaux rutilants et flambant neuf que le genre propose habituellement, on baigne surtout dans le cambouis). Ridley Scott fait le choix judicieux de ne montrer la créature qu'à la fin du film, et encore dans des conditions telles qu'on la devine plus qu'on la voit. Les seuls plans où on la voit dans sa totalité, c'est lorsqu'elle est éjectée du vaisseau spatial. On sait par ailleurs que le réalisateur avait tourné des scènes montrant ses victimes prisonnières des cocons, scènes qu'il avait trouvées à ce point ridicules qu'il ne les a pas retenues au montage final (ses successeurs dans la saga auraient été bien inspirés de suivre son idée, à l'exception de Jeunet peut-être qui donne dans le pastiche avec pour résultat le plus mauvais film de la série, ce qui n'est pas un mince exploit quand on songe à l'artillerie lourde de Cameron). A l'inverse, le film gore ne se prive pas des apparitions du psychopathe de service dont l'allure terrifiante est un aspect essentiel du film. Dans "Alien", le massacre des membres de l'équipage est suggéré mais jamais montré, alors que le film gore repose avant tout sur l'aspect spectaculaire des scènes de meurtre ; dans "Alien", pas la moindre trace de victimes sanguinolentes. C'est la notion de suspense qui prime avant tout et j'ai dit que le film gore en était exempt. "Alien" se déroule dans un espace clos d'où il est impossible de sortir sans se condamner à mort, alors que dans le film gore le lieu, aussi isolé soit-il, communique toujours avec un autre espace d'où peut venir la délivrance quand il n'est pas lui-même une porte de sortie. Même hantés, les châteaux ont des portes et des fenêtres !

Maintenant est-ce que "Alien" est un authentique chef-d'oeuvre du 7ème Art ? C'est là que j'aurais dû entamer un nouveau paragraphe dans mon précédent commentaire pour ne pas donner à penser que j'enchaînais sur la même idée (c'était une simple introduction destinée à ceux qui tiennent définitivement le genre pour mineur). Honnêtement, je ne le crois pas (et encore faudrait-il s'entendre sur le mot chef-d'oeuvre bien sûr). Je le tiens pour un bon film, mais qui conserve à mes yeux le défaut majeur du genre : il n'a pas grand-chose à raconter (même en y cherchant des symboles et une dimension philosophique) et repose essentiellement sur l'élaboration d'un climat et des décors imposants où on reconnaît la patte du génial et regretté Moebius. C'est aussi un film qui a assez mal vieilli comme tous les films dont la mise en scène est ancrée dans une époque dont elle reprend les symboles. Les ordinateurs de bord fonctionnant sous Dos, ça me fait penser aux écrans à tube cathodique du métro dans "Total Recall" (le premier, celui de Paul Verhoeven). Laissons-lui quand même son statut de film culte, l'expression est tellement galvaudée aujourd'hui que ça n'engage à rien.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le mars 01, 2014, 12:50:51 am
Ben comme quoi ! Faire un long message ça à du bon. Maintenant je te suis. Et si je comprend bien, pour toi "Alien" ne renouvelle le genre que de par son environnement: le vaisseau spatial dans l'espace. En même temps, reprenant le contexte historique, l'homme à marcher sur la lune il y a dix de cela. On pourrait même dire que c'était le début de l'emballement des nouvelles technologies. Je pense que ça à dû impacter l'imaginaire de beaucoup. Et puis c'est vrai que c'est effrayant l'espace. Demande à Sandra Bullock tiens  ;D. Bon il y en a eu d'autres avant qui exploitent cette phobie : "Mission to mars", "Sunshine", "2001", même le bon/mauvais "Event Horizon" (je le met parce qu'il me sera utile plus tard celui-là).
Bon on va pas s'éterniser sur pourquoi c'était une bonne idée. Je pense qu'on à tous compris et que toi et moi on est d'accord: ce qui est inconnue pour l'homme, ça lui fout les jetons.

Citer
Maintenant est-ce que "Alien" est un authentique chef-d'oeuvre du 7ème Art ?
Bonne question ! Je pense que l'expérience de chacun est pour beaucoup dans la vision d'un film. Pour ma part par exemple, j'ai vue "Alien" tardivement et surtout j'ai vue des Ridley Scott plus récent avant celui-ci, "Gladiator" notamment. Donc je dirais pas chef d’œuvre. L'un des chef d’œuvre de tonton R. Scott, sans doute. Un film qui à marqué de son empreinte les productions antérieurs, absolument. Et voilà à quoi il me sert le petit "Event Horizon"; à la vision de ce film, il m'as semblé clair qu'il était de forte inspiration d'"Alien". Et ensuite, il y a eu "Dead Space"; qui, selon moi, élimine tout le nanard d'"Event Horizon" et garde la première pensé d'"Alien".
Et perso, je trouve pas que le côté "futur rétro" si on peut dire (franchement je sais pas, je me suis peut être enflammé sur ce coup là) et si mauvais que ça. Au contraire, c'est mortel. Pourquoi faudrai-t-il que le futur soit tout beau tout clean avec des lens flares de partout. Non ça va, il est gentil le JJ (Abrams) mais bon. Un futur cradingue, c'est cool. Ca sent le cambouis, la clope et l'huile de méca. On y suffoque à cause de vapeurs de toutes sortes qui prennent de jolies couleurs criardes sous les néons grésillants dans la nuit. Hein ? C'est pas génial ça ? Et puis c'est cohérent à l'univers de Ridley, non ? Qui a dit "Blade Runner" ?

Tu dis qu'"Alien" n'est pas gore ?...Bon...faudrait que je le remate. Mais j'avais pas le souvenir; surtout à cause de ça en fait :
(http://www.galaxy-force.com/ixion/pics/bursterp1.jpg)
Cette scène m'as tellement marqué que depuis, lorsque je vois une femme enceinte, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle à un p'tit alien en elle. D'autant plus que je me suis mangé la saga dans la quasi-foulé  :D si tu vois ce que je veux dire.
Titre: Re : Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le mars 01, 2014, 10:14:45 am
Tu dis qu'"Alien" n'est pas gore ?...Bon...faudrait que je le remate. Mais j'avais pas le souvenir; surtout à cause de ça en fait :
(http://www.galaxy-force.com/ixion/pics/bursterp1.jpg)
Perso, j'y vois une concession au genre, justement. Je l'interprète comme un clin d'œil qui souligne l'opposition avec ce qui va suivre. Après cette scène, on s'attend à une suite sanglante et on se laisse prendre au piège de l'attente d'un événement qui n'arrive jamais. Ridley Scott crée un faux suspense en quelque sorte, comme dans le film gore, sauf qu'ici le sang ne sera pas au rendez-vous. C'est une façon particulièrement habile de subvertir les codes.

Je ne pense pas qu'avec "Alien" Ridley Scott cherche à renouveler le genre, ce qui reviendrait à créer un nouveau modèle dont d'autres peuvent s'inspirer. Je pense qu'il s'amuse seulement avec les codes traditionnels de la SF et du film d'horreur, et c'est la raison pour laquelle j'ai dit que son film n'avait finalement pas grand-chose à raconter. Esthétiquement, il est très beau (comme le prouve ta photo...) mais derrière cette façade, c'est un peu le vide.

Maintenant, comme tu dis, chacun a sa vision du film. Heureusement, d'ailleurs.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilda le mars 01, 2014, 02:48:10 pm
Je trouve qu'Alien est un des meilleur film de ridley Scott.
Il faut aussi le remettre dans le contexte : il n'y avait pas de film gores grand public à l'époque (1979) alors je doute que le public qu l'a vu en salle à l'époque attendent du "plus gore".
Comme Hellsin, le film m'a fait voir différemment les femmes enceintes. :-X
Titre: Re : Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le mars 02, 2014, 09:54:21 am
Je trouve qu'Alien est un des meilleur film de ridley Scott.
Il faut aussi le remettre dans le contexte : il n'y avait pas de film gores grand public à l'époque (1979) alors je doute que le public qu l'a vu en salle à l'époque attendent du "plus gore".
Comme Hellsin, le film m'a fait voir différemment les femmes enceintes. :-X

La méthode Hellsin, puisqu'elle a fait ses preuves :

1974 : "Massacre à la tronçonneuse", premier film à établir les codes du "gore" en général (sans entrer dans les sous-catégories).
1979 : "Alien, le 8ème passager", subversion des codes, déjà ?

Je souligne en passant que les films d'Argento, antérieurs à celui de Tobe Hooper, s'inscrivent eux dans une tradition hitchcockienne et ne reproduisent pas le schéma dont nous avons parlé précédemment, sans parler des références culturelles déjà citées.

Je reviens à "Alien". Bon, d'accord, tu parles de film gore "grand public" et le public du genre à l'époque ne l'était pas (l'a-t-il jamais été d'ailleurs ?). Mais sans même parler de gore, je voulais dire qu'après la séquence de l'accouchement, le public pouvait raisonnablement s'attendre à une suite du même tonneau et le réalisateur le laisse sur sa faim.

Je pense qu'il y a aussi du second degré dans cette scène. Le choc du début passé, elle a un incontestable effet comique. Il suffit de regarder le plan qui la termine où l'on voit le bébé Alien traverser la salle comme une flèche sous le regard ébahi de l'équipage. A ce moment là il ressemble à un hippocampe, et ce n'est pas un hasard si tu compares cette charmante bestiole à la créature devenue adulte de Ridley Scott.


Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le mars 02, 2014, 04:48:30 pm
Effet comique ? Mais, non franchement... je vois pas !
(http://media.giphy.com/media/hDFyKdd2XBqU/giphy.gif)
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le mars 02, 2014, 06:32:32 pm
Bien trouvé.  ;) :D
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilles Eusebe le mars 10, 2014, 10:00:09 pm
les films d'horreur sortis en 2013:
http://lemagcinema.fr/wp/divers/playlist-des-films-dhorreur-sortis-en-2013/ (http://lemagcinema.fr/wp/divers/playlist-des-films-dhorreur-sortis-en-2013/)
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilda le mars 12, 2014, 03:39:44 am
Pour répondre -tardivement- au débat de quel genre de film serait le 1er alien... Ca me semble assez simple, c'est avant tout un film de science-fiction, voilà son genre, et voilà comment il fut classé. Il y a des scènes gores, mais ce n'est pas un film gore.

Les films d'horreur comportent différents genre :

- les survivals (le film où tout le monde se fait tuer sauf une personne qui va réussir à triompher du méchant (monstre ou tueur ou autre)
- les films de zombies
- les films de vampires
- les slasher
- les films gores

etc etc

Et les genre peuvent se combiner. Ainsi, Alien peut être vu comme un survival. Mais je pense qu'en le faisant, perosnne n'a pas pensé faire un survival ou un gore, car ces appellations, il me semble, n'existaient pas forcément à l'époque.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le mars 12, 2014, 11:34:02 am
Perso j'aime pas trop le terme "gore" car pour moi il englobe trop de choses et pas assez à la fois. En anglais "gore" ou "gor" veut dire "sale", "saleté", "dégueulasse". Il désigne avant tout un récit explicitement sanguinolent afin de dégouter le spectateur. Ainsi, dès qu'un film montre clairement la mutilation d'un corps on rentre dans la catégorie "gore" par définition.
On prend un exemple tout bête: Luis Buñuel, Un Chien andalou le film de référence du surréalisme où l'on décrit un homme qui crève l'oeil d'une dame à l'aide d'un rasoir. C'est surréaliste ET gore. C'est l'un et l'autre à la fois. D'ailleurs, il n'y a pas si longtemps que ça, on utilisait aussi le mot "trash" pour désigner ces films, qui veut dire "poubelle", "ordure". Et durant la première décennie de notre siècle, il existait un programme du nom d'"ARTE Trash" qui avait pour but de diffuser bon nombre de film de genre. Si on refait la liste de tout ce qui à été diffusé, ça part un peu dans tous les sens, de l'âge d'or de la Hammer jusqu'au porno softcore en passant par l'essor du cinéma asiatique.
Bref, pour conclure, je n'aime pas trop ce terme puisqu'à mon sens, il n'y a pas de film gore à proprement parler. Même si le terme est on ne peut plus officiel, j'ai l'impression qu'il est inhérent aux autres sous-genres du cinéma d'horreur.

Enfin si je peux me permettre de préciser ta liste, VDD. Je rajouterai:
-le giallo (ben quand même ça parlait d'argento avant et on oublie ça -_-)
-le body horror (alors je sais que ça peut être obscure pour certains mais cronenberg est sans doute le plus représentatif de ce genre)
-canibal exploitation
-rape & revenge
Titre: Re : Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilda le mars 13, 2014, 02:30:58 am
Perso j'aime pas trop le terme "gore" car pour moi il englobe trop de choses et pas assez à la fois. En anglais "gore" ou "gor" veut dire "sale", "saleté", "dégueulasse". Il désigne avant tout un récit explicitement sanguinolent afin de dégouter le spectateur. Ainsi, dès qu'un film montre clairement la mutilation d'un corps on rentre dans la catégorie "gore" par définition.
On prend un exemple tout bête: Luis Buñuel, Un Chien andalou le film de référence du surréalisme où l'on décrit un homme qui crève l'oeil d'une dame à l'aide d'un rasoir. C'est surréaliste ET gore. C'est l'un et l'autre à la fois. D'ailleurs, il n'y a pas si longtemps que ça, on utilisait aussi le mot "trash" pour désigner ces films, qui veut dire "poubelle", "ordure". Et durant la première décennie de notre siècle, il existait un programme du nom d'"ARTE Trash" qui avait pour but de diffuser bon nombre de film de genre. Si on refait la liste de tout ce qui à été diffusé, ça part un peu dans tous les sens, de l'âge d'or de la Hammer jusqu'au porno softcore en passant par l'essor du cinéma asiatique.
Bref, pour conclure, je n'aime pas trop ce terme puisqu'à mon sens, il n'y a pas de film gore à proprement parler. Même si le terme est on ne peut plus officiel, j'ai l'impression qu'il est inhérent aux autres sous-genres du cinéma d'horreur.

Enfin si je peux me permettre de préciser ta liste, VDD. Je rajouterai:
-le giallo (ben quand même ça parlait d'argento avant et on oublie ça -_-)
-le body horror (alors je sais que ça peut être obscure pour certains mais cronenberg est sans doute le plus représentatif de ce genre)
-canibal exploitation
-rape & revenge

Pour le gore,  sans parler des origines (que je ne connaissais pas) c'est quand même évocateur. On te dit "film gore" j'ai des images dans la tête. Par exemple l'atroce film Hannibal (le 2eme) est parti dans les scènes et le genre gore et je ne trouverais pas un autre nom pour ça -parce que ce n'est pas juste "sanguinolent" c'est + que ça. A la fac, j'ai eu des cours de ciné en tout genre et par exemple on mettait Bad taste dans le gore (comique).

Pour le giallo, j'y ai pensé, mais je ne connais personne d'autre qu'Argento pour l'incarner, donc je ne me demandais si c'était vraiment un genre... C'est l'est, je suppose, mais comme je ne connais pas d'autres réals de giallo, voilà quoi.
Je connaissais pas le body horror, mais l'exemple de Cronenberg est très parlant -put*in La mouche et Faux semblant m'ont foutu de ces trouilles ou de ces malaises...

Canibal je vois ce que c'est (des films genre cannibal holocaust je suppose) mais exploitation ?

Et rape and revenge, bon j'ai compris les mots mais je ne savais pas que c'était un genre... Pedophile hunteress entre dans ce genre j'imagine ?  ;)
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le mars 13, 2014, 03:21:31 pm
Le giallo doit son nom à une collection de romans de gare à deux balles à couverture jaune (qu'on peut justement rapprocher de la collection "Angoisse" du Fleuve Noir). Pour J.B. Thoret, spécialiste d'Argento (entre autres), il est devenu un genre cinématographique à part entière qu'il définit comme "récit criminel dont la violence se teinte de sadisme et caractérisé par des codes immuables."

Dans le giallo, le port de gants de cuir est vivement recommandé, sinon le psychopathe de service passe pour un plouc peu crédible (ça fait partie des codes).
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le mars 14, 2014, 12:04:43 pm
Ben voilà Pat Monkey à tout dit. Je rajouterai juste que si tu veux t'intéresser au giallo, va voir du côté de Lucio Fulci, autre grand nom du genre.

Cannibal exploitation (il faut le lire a l'anglaise pour bien comprendre) fait surtout référence à une petite période de l'histoire du cinéma (années 80) où les films de genre, italien principalement, s'intéressaient au cannibalisme. Comme la Blackxploitation (mais on ne peut pas faire de jeux de mot avec cannibal... "cannibalation" ???) Donc bien sûr "Cannibal Holocaust", le plus connu; mais aussi, "Cannibal Ferox", "La Secte des cannibales", "Terreur Cannibale", "Mondo Cannibale", etc etc etc etc... Le genre à été usé jusqu'à la moelle (oui j'ose faire un jeux de mot douteux !). Si on devait faire un parallèle avec ce qui se passe aujourd'hui dans le cinéma de genre"indé" et "underground", je dirai quand on est dans une période de nécrophilation (??? toujours pas sûr de mon néologisme moi) et de snuff.

Pour le body horror, c'est un sous-genre assez méconnu, on en regarde souvent sans pour autant qu'on le sache car il traite et explicite la destruction et/ou la dégénérescence du corps. Donc oui Cronenberg en est le phare; mais il y aussi Brian Yuzna ("The Dentist" entre autres), Stuart Gordon avec son"Re-Animator" et Clive Barker (au cinéma: "Hellraiser"; en bibliothèque: à peu près tout). Les films les plus notables serai bien entendu TOUTE la filmographie de Cronenberg puis "The Human Centipede", "Slither", "The Thing" (1982), "Cabin Fever" et "Tetsuo".

Enfin, "Pedophile Huntress" est un rape & revenge avec une esthétique grindhouse, oui. Si tu croyais me mettre dans l'embarras à cause de ça...et bien non ! Et même
Pedophile Huntress (Trailer)]http://www.youtube.com/watch?v=YAxRoHoYNXw#ws]Pedophile Huntress (Trailer) (http://www.youtube.com/watch?v=YAxRoHoYNXw#ws)
D'ailleurs, ils ont finalisé le court-métrage l'année dernière, mais celui-là, je ne mettrais pas car je trouve qu'ils ont chié le truc donc vous irez chercher par vous même si ça vous intéresse. C'est pas bien dur à trouver de toute façon.
Pour en revenir au sujet, pour moi il y a deux piliers majeurs du genre : "La Dernière maison sur la gauche" et "I spit on your graves"/"Day of the women" (c'est pas moi, c'est le film qui a plein de titres). Et pour ceux qui me demanderai: "original ou remake ?"; je leur dirai: "peu importe, ils sont tous bien !"
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le mars 21, 2014, 08:59:24 pm
Tu parles de The Thing de Carpenter, le pâle remake des glaces d'Alien ? Il est du début des années 80, non ? Perso, je n'en connais pas d'autres.

Tu as le style et l'érudition pour écrire un livre sur le genre parce que J.-B. Thoret, lui, comme la plupart des universitaires, est illisible. Pacôme Thiellement (que nous avons reçu dernièrement au cinoche dans le cadre de notre ciné-club) n'est pas mal non plus, je suis resté bloqué sur sa théorie fumeuse du "cercle des 12 sycomores" à propos de Twin Peaks.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le mars 23, 2014, 04:54:13 am
Exact, 1982, heureusement que tu me l'as fait remarquer; je m'étais pas relu. Pâle remake ? Alors déjà on dit pas de mal de papa Carpenter. Et puis "pâle" alors que la technique est brillante :
-FX = génial
-narration = sobre voire un peu austhère mais bon après c'est son style aussi
Alors ouais, on pourrai rapprocher le scénario à celui d'"Alien", à savoir un groupe de scientifique se fait attaquer par une créature extra-terrestre. Mais dans ce-cas là, on à qu'à dire que tous les scénarios d'horreur SF sont des pâles copies d'"Alien". Mais ce n'est pas le cas, car ce qui est aussi intéressant dans un film d'horreur c'est de voir comment est instiller la peur et pour le coup "The Thing" est bien différent. Premièrement, on est pas dans un schéma "jump scare" (en gros le monstre fait "bouh" d'un coup face à la caméra et tout les spectateurs sursaute de peur) de par simplement la caractérisation de la créature. Elle clone ses victimes et attend. Le but des protagoniste est alors de trouver qui n'est pas humain. On est loin  de l'alien prédateur de 2 mètres de haut qui surgit de n'importe où. Deuxièmement, on est dans un genre différent. Comme je disais "The Thing" est un body-horror, la peur est donc instillé par le dégoût qu'inspire la destruction du corps (d'où mon mention "génial" pour les FX).
Faut pas systématiquement dire que tel film est une pâle copie d'un autre. Il est important de remettre les oeuvres dans le contexte de vision du monde de leur réalisateur respectif. Ainsi sur une histoire qui pourrai sembler similaire, on à une narration totalement différente et donc, en tant que spectateur, une approche totalement différente. Et puis en y réfléchissant bien, "Alien" et "The Thing" sont des bons films mais je suis pas sûr que papa Carpenter aurai fait un bon "Alien" tout comme tonton Scott aurai fait un bon "The Thing"  :P

Citer
Tu as le style et l'érudition pour écrire un livre sur le genre
:o Qui ? Moi ? Tu plaisantes ?
Titre: Re : Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le mars 23, 2014, 11:49:39 am
Exact, 1982, heureusement que tu me l'as fait remarquer; je m'étais pas relu. Pâle remake ? Alors déjà on dit pas de mal de papa Carpenter.

Je te posais la question au cas où un film portant le même titre m'aurait échappé. Pour le reste, c'est bien connu, on n'aime pas voir déboulonner les statues de ses idoles. Tant pis, j'enfonce le clou.

Je vais te faire un aveu : je n'ai jamais été fan de Carpenter. Ses films sont hyper-datés, ses scénarios et ses dialogues d'une grande misère, sans autre lecture que le premier degré à moins de puiser dans les messages mille fois ressassés ailleurs (on peut aussi parler d'austérité comme tu le fais), ses personnages inexistants parce que dépourvus de la moindre épaisseur psychologique (comment s'intéresser à leur sort dans ce cas ?). Pour ce qui est de l'inspiration, il n'a guère innové non plus. Avec The Thing, il nous sert La Chose d'un autre monde à la sauce Alien. Et comparée à la créature de Ridley Scott, sa bestiole tentaculaire qui s'agite en tous sens est grotesque. Si d'aventure il tient un bon sujet, le bateau fantôme de The Fog par exemple, le résultat n'est jamais à la hauteur des attentes du public (je parle de celui auquel j'appartiens bien sûr) ; il fait un autre film que celui qu'on attendait, sans pour autant faire preuve d'originalité : deux ou trois misérables plans sur le bateau et on retombe vite fait dans le classique film de zombies avec ses stéréotypes. Bonjour cap'taine Crochet !

Mais bon, je ne suis pas non plus accro à ce genre de cinéma. Un bon Argento de temps en temps (vu et revu) suffit à faire mon bonheur. Ou encore le fantastique des années 50 et 60, "Le Village des damnés", "L'Invasion des profanateurs de sépultures", "La Petite Boutique des horreurs"..., en voilà des bons films où l'on rigole sans arrière-pensée cette fois. Tu vas sans doute m'objecter qu'eux aussi sont hyper-datés (pour le moins). Je te répondrai : d'accord, mais dans le bon sens.


Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le mars 23, 2014, 03:12:23 pm
Je conçois parfaitement qu'on puisse être hermétique à tel ou tel réalisateur,en l’occurrence, papa Carpenter. Et ce n'est pas pour rien que je l'appel "papa". Il a une esthétisme qui peut sembler daté, vieillotte et lente; particulièrement de nos jours où, âgé de 66 ans, le monsieur paraît fatigué physiquement comme artistiquement, je pense à "The Ward". Mais cela à toujours été sa manière de travailler. Tu me parlais de "Fog"; ben parlons-en justement. Il faut savoir que ce film est fortement inspiré de "The Crawling Eye", film britannique de 1958. Carpenter, tout en voulant respecté l'oeuvre d'origine, veut faire un hommage au bande-dessiné d'horreur de son enfance ainsi qu'à Lovecraft, un auteur qu'il affectionne particulièrement. Il ne s'est d'ailleurs jamais caché d'aimer les nouvelles fantastique. Pour ma part, je ne dirai donc pas que ces personnages sont vides et son histoire creuse; non, tout est épurés pour faire place à l'essentiel: entrainer des personnages ordinaires dans des suites d'évènements extra-ordinaires. "Christine", et plus récemment, "Masters of Horror: Cigarette Burns" sont l'apogée de ce travail.
De plus, oui, John Carpenter à eu des traversées du désert après des films où il tente d'innover en mélangeant les genres. Suite à "Jack Burton", Hollywood le boude, estimant que mettre en scène un héros d'action con et stupide fait tâche après "New York 1997" et son Snake Plissken. Alors que, franchement, il n'aura fait qu'une dizaine d'années avant ce que John McTiernan à fait avec "Last Action Hero": instauré des codes de série B pour ensuite s'en amuser et en faire une parodie. Après quoi, il fait "Vampires" où au lieu de s'adonner à une esthétisme gothique, il préfère faire un western moderne. Le film marche bien et il retente donc l'expérience avec "Ghost of Mars", qui pour moi est la suite spirituel de New York 1997, mais il est à nouveau rejeté.

Bon après, il ne faut pas croire que je le prend en pitié parce qu'il est vieux et qu'Hollywood à été méchant avec lui  :'(. Non ! D'ailleurs, il y a des trucs de papa Carpenter que j'ai pas toujours compris, notamment, sa participation dans le scénario de "F.E.A.R. 2: Project Origin" m'as laissé quelque peu perplexe à la fin du jeu. Mais c'est un réalisateur qui exprime sa vision du monde et cette dernière, personnellement, me parle.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilda le mars 29, 2014, 11:35:28 pm
Rogue : je ne voulais pas te mettre dans l'embarras avec Pédophile huntress : c'est le seul film de ce genre qui me vienne à l'esprit.
Ou alors l'Eté meurtrier, mais l'été meurtrier n'est pas un film d'horreur. Le livre dont il est issu se définit comme un policier sans policiers (et c'est vrai !) mais c'est l'histoire d'une fille qui venge le viol de sa mère.

Bref.

Je n'ai pas bien suivi une chose... La dernière maison sur la gauche tu le classe dans quel genre ? Parce que quand je lis ton post tu parles juste avant de rape and revenge.
Sinon c'est marrant I spite on your grave est aussi un roman qui a été traduit par Boris Vian (J'irais cracher sur vos tombes) mais sous pseudo, car ce n'était pas bien vu à l'époque, ce genre de livre -moi j'aime beaucoup le titre mais je ne l'ai pas lu pas plus que je n'ai vu le film.

Pour le giallo j'irais fureter pour voir l'autre maître, s'il est aussi bon que papa Argento (chacun son papa  ;) ) ça risque de me plaire.

Concernant Carpenter, aobjectivement, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il n'est pas dépourvu de talent et a créé des choses. Il me semble que c'est lui qui compose lui-même certaines de ses musiques.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Rogue Hellsin le mars 31, 2014, 07:31:24 pm
J'ai pas été embarrassé une seule seconde  ;D

"La dernière maison sur la gauche" est le premier film de Wes Craven en 1972. Le remake est de 2009, signé par Dennis Illiadis. Et c'est belle et bien un rape & revenge.
"I spit on your grave/Day of the woman" n'as rien à voir avec "J'irai cracher sur vos tombes". ATTENTION ce qui suit va être compliqué; l'activation des neurones est fortement recommandée  :)
"J'irai cracher sur vos tombes" est un livre de Boris Vian qu'il fait publié sous le pseudonyme de Vernon Sullivan; Vian se faisant passer pour le traducteur de Sullivan. Le roman est adapté par Michel Gast et Christian Marquand au cinéma en 1959. Cette oeuvre raconte l'histoire de Lee, un métis afro-américain, qui cherche à venger la mort de son frère lynché car il aimait une femme blanche.
"Day of the woman" aussi connu comme (a.k.a) "I spit on your grave" (ou bien en français: "Œil pour œil") est un film de Meir Zarchi sorti en 1978. Il raconte l'agression sexuelle d'une jeune écrivaine new-yorkaise et la vengeance de celle-ci sur ses quatre agresseurs. En 2010, Steven R. Monroe fait un remake qui cette fois s'appelle juste "I spit on your grave" (non mais c'est vrai quoi !!! Faut arrêter de donner pleins de titre au même film tout de même !!). Il y a une suite en 2013 signé par le même monsieur mais qui n'est toujours pas sortie en France. A savoir que "Savage Vengeance" est la suite de "Day of the woman" (1978).

Enfin, un autre film notable de rape & revenge: "Carnage" de Bill Leslie, 1985.
Titre: Re : Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Pat Monkey le avril 11, 2014, 04:51:57 pm
Concernant Carpenter, aobjectivement, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il n'est pas dépourvu de talent et a créé des choses. Il me semble que c'est lui qui compose lui-même certaines de ses musiques.

Effectivement, il compose et tient les claviers, et c'est d'ailleurs la seule chose qu'il sait faire (tout le monde reste cool ;D). J'ai une préférence pour la BO de "Fog".

Pour ce qui est de sa filmo, seul "Assaut" trouve encore grâce à mes yeux aujourd'hui, mais il est différent de ses autres films.
Titre: Re : LE CINEMA D'HORREUR
Posté par: Gilles Eusebe le avril 25, 2014, 03:32:37 pm
Massacre à la tronçonneuse en version restaurée à la quinzaine des réalisateurs ...