Tenu et Tendu serais-je tenté de dire. Le titre a du donner lieu à un débat. Il porte un sens, peut être même LE sens. Car l'un des intérêts premiers de ce policier français réside dans son mystère entretenu, dans ce qu'il suggère mais ne dit pas, dans ce qu'il laisse ouvert. Certes L'Amour est un crime parfait peut rappeler un essai récent : Poupoupidou dans son ambiance hivernale, ou bien peut s'inscrire dans une lignée que n'aurait pas nécessairement renié Chabrol. Le titre peut également faire penser au dernier Corneau, un crime parfait.
Le spectacle est intéressant, intriguant, les questions que l'on est amené à se poser évoluent au fur et à mesure que le film avance ses pions, avec une parcimonie judicieuse. Du qui, on passe au pourquoi, du pourquoi on revient au qui, voire au comment. Le récit nous a volontairement égaré, diverti, dressant au passage quelques intrigants (toujours) portraits d'intrigants. La direction d'acteur est au haut niveau.
Si l'on devait conclure par une référence poussive à Giono, par une extrapolation manifeste, la littérature n'est visiblement pas un divertissement suffisant, l'amour lui même n'est pas suffisant, le crime divertit bien davantage le roi et sa sœur.