Télérama y va de son pronostic:
Les films françaisSaint Laurent, de Bertrand Bonello. Avec Gaspard Uliel, Jérémie Renier, Léa Seydoux, Willem Dafoe, Louis Garrel et Olga Kurylenko.
La sortie était prévue pour le 14 mai, elle vient d'être repoussée au 1er octobre. Un bon signe ? En tous cas, avec un tel casting, on ne voit pas comment le film de Bonello (L'Apollonide) pourrait échapper au tapis rouge. Après quatre films américains en ouverture (Robin des Bois, de Ridley Scott, Minuit à Paris, de Woody Allen, Moonrise Kingdom, de Wes Anderson et Gatsby le magnifique, de Baz Luhrmann), on verrait bien le biopic non officiel du couturier français ouvrir le bal du plus glamour des festivals.
Eden, de Mia Hansen-Løve. Avec Greta Gerwig, Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Félix de Givry, Laura Smet, Vincent Lacoste.
Le quatrième film de la jeune cinéaste, actuellement en tournage à Paris, est sans conteste son plus ambitieux. Il dresse le portrait d'un musicien de 17 ans, Paul, de ses débuts dans les clubs parisiens des années 1990 avec l'émergence de la French Touch, jusqu’à la sortie du dernier Daft Punk. Inspiré par la vie du frère de la réalisatrice, le DJ Sven Hansen-Løve, il bénéficie d'une distribution impeccable, jeune et branchée, et donnera lieu, à coup sûr, à la fête la plus courue du festival.
Bande de filles, de Céline Sciamma. Avec de jeunes acteurs inconnus.
Après Naissance des pieuvres et Tomboy, Céline Sciamma continue à s'intéresser aux tourments de l'adolescence. La caméra suivra Marieme, d'origine africaine, qui vit ses 16 ans comme une succession d’interdits et embrasse les codes de la rue, la violence, l’amitié, pour vivre sa jeunesse.
L’homme que l’on aimait trop, d'André Téchiné. Avec Catherine Deneuve, Guillaume Canet, Adèle Haenel.
Cofinancé par une campagne de crowdfunding sur Ulule, le vingtième film d'André Téchiné se penche sur l'affaire Agnès Leroux, qui a défrayé la chronique dans les années 70 sur fond de guerre des casinos de la côte d'Azur. Avec un tel sujet, la présence cannoise semble gagnée d'avance.
Sils Maria, d'Olivier Assayas. Avec Chloë Grace Moretz, Kristen Stewart, Juliette Binoche, Daniel Brühl, Bruno Ganz.
Tourné l'été dernier entre la Suisse, l'Allemagne et l'Italie, avec Binoche dans le rôle d'une actrice à l'automne de sa vie, à qui l'on propose un rôle dans une pièce qu'elle a joué, plus jeune. Sils Maria signera le retour d'Assayas à Cannes depuis son monumental biopic sur Carlos.
Adieu au langage, de Jean-Luc Godard. Déjà présent à Cannes l'an dernier avec un court métrage expérimental au sein du projet 3x3D, JLG reviendrait avec un premier long métrage en 3D au titre énigmatique. Dans la bande annonce, on trouve tout le folklore godardien : de la musique classique, de la poésie en carton, une femme nue, plus un chien, qui, selon nos informations, devrait se mettre à parler. S'il n'évoque pas de nouveaux « problèmes de nature grecque », le réalisateur franco-suisse pourrait être du voyage.
Les films américainsVice Caché, de Paul Thomas Anderson. Avec Joaquin Phoenix, Benicio Del Toro.
Le choc Paul Thomas Anderson/Thomas Pynchon. Comment l'ampleur et le lyrisme du cinéaste vont-ils réagir à la prose labyrinthique de l'écrivain ? Situé, comme Boogie Nights, dans le Los Angeles des années 70, le film le plus attendu de l'année, selon Indiewire, site de référence américain, devrait obtenir sa place à Cannes sans problème. On y retrouvera Joaquin Phoenix, l'antihéros de The Master en détective privé toxicomane enquêtant sur la disparition d'une jeune femme qui est son ex petite amie.
How to catch a monster, de Ryan Gosling. Avec Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Eva Mendes, Matt Smith.
Pour son premier passage derrière la caméra, Ryan Gosling a imaginé une histoire mi-noire, mi-fantastique, avec une mère célibataire interprétée par Christina Hendricks qui voit sa vie bouleversée le jour où son fils trouve un passage vers une ville aquatique souterraine. Synopsis mystérieux, casting sexy et jeune réalisateur en vogue, le tout pourrait finir à Un Certain regard.
Midnight special, de Jeff Nichols. Avec Kirsten Dunst, Michael Shannon, Joel Edgerton.
Grand Prix de la Semaine de la critique en 2011 pour Take Shelter, en compétition officielle en 2012 avec Mud, Jeff Nichols pourrait revenir avec ce qui a été annoncé par l'intéressé comme un « hommage aux films de John Carpenter des années 80 », soit la fuite d'un père et de son fils se découvrant d'étranges pouvoirs. Encore une histoire de paternité tourmentée.
Big Eyes, de Tim Burton. Avec Amy Adams, Christoph Waltz.
Président du jury en 2010, le réalisateur d'Ed Wood est pressenti sur la Croisette pour présenter son biopic du couple de peintres Margaret et Walter Keane. Dans les années 60, les époux se sont disputés la paternité de leurs toiles naïves représentant des enfants aux yeux surdimensionnés qu'on dirait tout droit sorti d'un film de Tim Burton...
Jersey Boys, de Clint Eastwood. Le cinéaste de Mystic River n’est plus revenu sur la Croisette depuis L’Echange, en 2008. Même si son dernier film, un biopic musical du groupe des années 60 The Four Seasons, adaptation du triomphe de Broadway, est a priori très éloigné de son univers, on mise sur une sélection hors compétition.
Magic in the Moonlight, de Woody Allen. Avec Emma Stone, Colin Firth, Marcia Gay Harden.
La nouvelle comédie de Woody a été tournée à Nice, comment pourrait-elle échapper à une sélection ? On voit bien ce film d'époque (les années 30, en France) en clôture.
Les anciens palmésJimmy's Hall, de Ken Loach. Avec Barry Ward, Simone Kirby, Jim Norton.
Thierry Frémaux est obligé de sélectionner ce qui est annoncé comme le dernier film (de fiction) du cinéaste anglais, déjà couronné à Cannes pour Le Vent se lève. Un sujet loachien en diable : la vie mouvementée d'un certain Jimmy Gralton, leader communiste irlandais qui émigra aux Etats-Unis en 1909, avant de revenir dans son pays et d'y créer un dancing (le « hall » du titre).
Deux jours, une nuit, des frères Dardenne. Avec Marion Cotillard.
La Cotillard sera-t-elle crédible en ouvrière qui tente, en un week-end, de convaincre des collègues de travail à renoncer à leur prime pour qu'elle garde son emploi ? Et les Belges pourront-ils prétendre à une troisième Palme après Rosetta et L'Enfant ?
L'Amour et la paix, d'Emir Kusturica. Avec Monica Bellucci, Emir Kusturica.
L'ogre Kusturica, deux fois palmé (Papa est en voyage d'affaires et Underground) a tourné cet automne un drame sentimental entre la Bosnie et la Serbie avec Monica Bellucci dans le rôle d'une jeune veuve qui perd son mari militaire la veille de son mariage. Le mari, c'est Kusturica lui-même. Les photos de la scène de bain dans une rivière ont déjà affolé les fans.
Utopia, d'Apichatpong Weerasethakul. Une femme seule et un soldat atteint de la maladie du sommeil… En tournage ? En montage ? On n'en sait pas plus sur le prochain film de l'hypnotiseur thaïlandais, réalisateur d'Oncle Boonme. Sera-t-il sorti de sa jungle en temps et en heures ?
Knight of Cups, de Terrence Malick. Avec Christian Bale, Natalie Portman, Cate Blanchett.
Même si la cote de Malick a fortement chuté après le four artistique et commercial d'A la merveille et la soudaine accélération de son rythme de travail, un passage par Cannes n'est pas exclu, après sa palme d'or pour Tree of Life. Rien n'a filtré sur le contenu de Knight of Cups sinon qu'il s'agit d'un film sur Hollywood et ses excès.
Les outsidersThe Rover, de David Michôd. Avec Robert Pattinson, Guy Pearce, Scoot McNairy.
Révélé en 2010 par le scorsesien Animal Kingdom, le jeune prodige australien a pris son temps pour écrire et réaliser ce nouveau polar des antipodes qui suit un genre d'ermite de l'Outback parti à la recherche de sa voiture volée par un gang de criminels. Si notre favori transforme l'essai, une sélection en compétition s'impose.
Queen and Country, de John Boorman. Avec Caleb Landry Jones, David Thewlis, Vanessa Kirby.
Le réalisateur mythique de Délivrance et Excalibur travaillait depuis des années à la suite de Hope and Glory, récit de son enfance bénie pendant la Seconde guerre mondiale. L'action de Queen and Country se situe dix ans après, en 1952 et reprend les mêmes personnages, dont le héros, double de Boorman, qui part faire son service militaire.
Mommy, de Xavier Dolan. Avec Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine-Olivier Pilon.
Vexé comme un pou de n'avoir pas eu accès à la compétition officielle pour Laurence Anyways en 2012, le jeune cinéaste québécois avait présenté son film suivant Tom à la ferme à Venise. Il pourrait revenir à Cannes avec Mommy, dont le tournage a commencé en octobre et qui s'intéresse à la relation d'une jeune mère avec un enfant adoptif au passé sombre.
The Assassin, de Hou Hsiao-Hsien. Avec Shu Qi, Chang Chen, Satoshi Tsumabuki.
Très discret depuis 2008 et son film tourné en France, Le Voyage du ballon rouge, le maître du cinéma taïwanais pourrait revenir en 2014 avec ce film d'arts martiaux au budget relativement important pour HHH (10 millions d'euros). Le rôle principal est tenu par son actrice fétiche, la sublime Shu Qi, entraînée pour tuer l'homme qu'elle aime.
Welcome to New York, d'Abel Ferrara. Avec Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset.
Produit par Vincent « Les acteurs sont trop payés » Maraval et pourvu d'un casting explosif (Gégé en peignoire et Bisset en Sinclair), le film s'inspire de l'affaire DSK qui s'est déroulée en plein festival de Cannes 2011. Une raison de plus de retrouver ce cocktail de sexe et de politique sur la Croisette. Plus de Sofitel à Cannes, dommage, mais d'autres palaces sont disponibles pour accueillir Ferrara et sa troupe.
Les autres films pressentisThe Cut, de Fatih Akin
Phoenix, de Christian Petzold
Turner, de Mike Leigh
Far From the Madding Crowd, de Thomas Vinterberg
Leviafan, d'Andrey Zvyagintsev
Still the Water, de Naomi Kawase
Serena, de Susanne Bier
Im Keller, d'Ulrich Seidl
The Birdman, d’Alejandro Gonzalez Inarritu
The Charming Rose, d’Eric Khoo
Sommeil d'hiver, de Nuri Bilge Ceylan
Le chagrin des oiseaux, d’Abderrahmane Sissako
Maps to the stars, de David Cronenberg
White bird in a blizzard, de Gregg Araki