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Dinard 2014 démarre fort, le très attendu ’71 s’avère à la hauteur des attentes

Mis à jour le 21 novembre, 2014

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Belfast, 1971. Tandis que le conflit dégénère en guerre civile, Gary, jeune recrue anglaise, est envoyé sur le front. La ville est dans une situation confuse, divisée entre protestants et catholiques. Lors d’une patrouille dans un quartier en résistance, son unité est prise en embuscade. Gary se retrouve seul, pris au piège en territoire ennemi. Il va devoir se battre jusqu’au bout pour essayer de revenir sain et sauf à sa base.

’71, réalisé par Yann Demange,  est le premier film en compétition à #Dinard2014. Il s’attaque à un sujet qui a meurtri la Grande Bretagne pendant de longues années, le conflit Nord Irlandais, les luttes fratricides entre Chrétiens et Protestants, les attentats. Celui-ci a déjà donné lieu à de très bons films, qui s’intéressaient en premier lieu aux attentats et aux atrocités générées (Bloody Sunday – Hitchcock d’or en 2002 à Dinard mais aussi Ours d’or à Berlin ou Au nom du père par exemple). ’71 se déroule en 1971, un an avant le dimanche sanglant. Il porte un point de vu différent, il pointe du doigt l’absurdité du conflit, la violence gratuite dans chacun des camps, et s’intéresse de très prêt à l’action militaire. Il excelle principalement en ce qu’il évite les schémas classiques et mêle les genres, brouille avec intelligence les pistes. Le spectateur qui cherche à se référer à une trame déjà vue s’égarera. Non, le film n’est pas sous l’influence directe de Full Metal Jacket et ne cherchera pas à tourner en dérision l’organisation militaire, à en extraire les inepties et les abominations. Non le film ne sera pas non plus sous le signe du mélo, comme il peut nous le faire croire par instant, la relation qui unit notre héros à son fils, si elle est bien mise en avant ne sera pas développée. Si ces intentions là existent, le récit prend d’autres directions, et évite de nombreux écueils. Il s’amuse de la complexité humaine, de son ambivalence, il évite avec hardiesse la tentation manichéenne, et ne choisit pas ouvertement un camp. Etrangement, c’est au moment où il nous semble que le récit prend le dessus sur l’émotion, quand le sujet devient principalement politique que le film prend un virage, dynamique, où l’action reprend le dessus, la violence s’immisce pour mieux saisir.

Outre ce scénario malin, le film bénéficie de qualités évidentes au niveau de la réalisation. La photographie est très belle, les lumières très étudiées. L’ambiance sonore est très travaillée, et sonne juste, elle ne souligne pas trop, ne s’impose pas, elle a tendance plus à apporter du liant qu’à participer aux effets émotionnels, apportant une touche plutôt subtile à un film réussi qui ne devrait pas laisser insensible le jury comme le public.

Réalisateur : Yann Demange
Interprète : Jack O’Connell , Sean Harris , Paul Anderson , Charlie Murphy , David Wilmot , Sam Reid , Sam Hazeldine , Martin McCann
Scénariste : Gregory Burke
Image : Tat Radcliffe
Montage : Chris Wyatt
Production : Angus Lamont , Robin Gutch
Source : AdVitam Distribution

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