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Cannes 2017 – Notre journal critique

En Compétition :

Loveless, d’Andrey Zvyagintsev

Notre avis: ***

Un film qui a certes de la force, mais qui n’est pas un film fort. Bon,voire très bon, il porte son sujet de façon clinique: l’indifférence, l’égoïsme, l’absence d’amour ont des effets bien plus dévastateurs qu’ils ne le laissent présager. Critique politique, critique sociétale, Andrey Zhyagindsev signe un film à la beauté froide, où le mystère tient une part importante. 

Faute d’amour- un cri du cœur ?


Good Time, de Benny Safdie et Josh Safdie

 

 

 

 

 

Notre avis: **

Une très belle photo, une belle ambiance musical que ne renierait pas Winding Refn, des plans intéressants, un style très américain et un scénario  plutôt navrant … 

Good time : un film trip qui n’est pas sans rappeler Drive


You Were Never Really Here, de Lynne Ramsay

 

 

 

 

Notre avis : ****

Très beau.  Très bien monté. Une violence cachée, esthétisée. Un sujet très masculin. Ramsay nous livre un film puzzle, qui se dévoile petit à petit, façon Lynch de la grande époque. Aurait sans contestation possible la palme d’or si le sujet était plus consistant.

You Were Never Really Here : si beau mais si frustrant …


L’Amant double, de François Ozon

Notre avis: ****

Le meilleur film d’Ozon qui cette fois réussit son insertion dans le fantastique au contraire de Ricky. Le film fonctionne à plein, emmenée par une Marine Vacht remarquable. L’amant double nous rappelle les meilleurs Bunuel.

L’amant double – Ozon ose


Jupiter’s Moon, de Kornel Mandruczo

L’étonnante lune de Jupiter


A Gentle Creature, de Sergei Loznitsa

 

 

 

 

Notre avis: ***

Très russe assurément, le film offre une peinture très âpre, voire morbide de la Russie et de ses habitants. Au détour d’histoire macabre, Loznitsa « s’amuse » -sic- de la bureaucratie, de la corruption, des moeurs dépravés. D’abord austère, le récit s’ouvre à une partie onirique qui n’est pas sans rappeler des provocations pasoliniennes. Assez puissant, et avec une mise en scène très précise.

Une femme douce


Mise à mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos

La mise à mort du cerf sacré


Radiance, de Naomi Kawase


The Day After, de Hong Sangsoo

Notre avis: *** 

Malin, astucieux, fluide. Le cinéma de Sang-Soo, c’est du Garrel sous Soju. La philosophie, la lâcheté masculine, le soju, les amours contrariés, l’aspect autobiographique, le noir et blanc, les zooms et flip-flop de caméras: un nouveau joli film pour le plus français [dans son style] des cinéastes coréens.

Le jour d’après – Hong Sang-Soo en mode continu


Le Redoutable, de Michel Hazanavicius

Notre avis: **

Hazanavicius détourne Godard. Bien fait, plutôt drôle. Seul problème, l’élève n’est pas le maître et pire, l’élève hait le maître. Louis Garrel ne campe pas Godard, qui semble plutôt être un Pierre Richard qui mène des combats que les autres ne comprennent pas. Exercice au final assez vain.

Le redoutable – Vrai ou faux (auto)portrait ?


Wonderstruck, de Todd Haynes

 

 

 

 

 

Notre avis: **

Un film qui risque de rafler de nombreux prix en dehors du festival, car il rend hommage au cinéma, car il porte un message universel, et quelques larmes devraient être versées. Mais le tout est assez sirupeux, et le caractère enfantin du film, assumé, le destine davantage aux Oscars qu’à la palme d’or.


Happy End, de Michael Haneke

Notre avis: ***

Haneke donne à voir un film somme ou plus exactement un précis de son cinéma. intéressant, très bien même, mais pour une fois, la perversion est suggérée, ce pourrait être plus fort, cela semble rentré. 


Rodin, de Jacques Doillon

Notre avis: ****

Un film conceptuel, qui met le travail de création au centre du récit, de façon assez vertigineuse. Les dialogues et la photographie offrent tous deux des clairs-obscurs saisissant. Le portrait du sculpteur s’attache à souligner de façon très subtil son rapport aux femmes, aux corps, ses doutes, ses certitudes, son rapport au monde, à l’art. Un double jeu s’engage avec Camille Claudel, dans une partition très érotique, au sens littéraire du terme. Le tout ouvre sur l’art moderne, et le rejet qu’il a suscité, comme Rodin peut le faire, en proposant tout sauf un biopic sur Rodin.


Les Proies, de Sofia Coppola

Notre avis: **

Coppola revient dans sa zone de confort. Elle filme des femmes, des jeunes filles, sous une lumière des petits matins, rosée, s’intéresse à la question du désir, du sentiment.  Comme un air de déjà vu ceci-dit, un rien académique.

Les Proies : magistral


120 Battements par minute, de Robin Campillo

Notre avis: **

Robin Campillo parle d’un sujet qu’il connaît bien et qu’il affectionne particulièrement. Son « en dehors des murs » à lui qui fut militant actup dans les 90 et fut aux côtés de Laurent Cantet pour « entre les murs » entre autres. Un casting très travaillé – l’un des critères étant la crédibilité du militantisme et du « parlé pédé »-, un propos politique contrasté, une impression incessante de mouvement, de vie, sur fond de lutte infinie. Aurait été générationnel si sorti vingt ans plus tôt.

 


Okja, de Bong Joon-Ho

Notre avis: ***

Okja de Joon-Ho Bong : « Leave my pig alone ! »


In The Fade, de Fatih Akin

 

 

 

 

 

Notre avis: *

Un sujet intéressant et d’actualité, mais Fatih Akin choisit de construire une histoire avant tout, laissant de côté l’inventivité formelle, et même, ce qui est la force de son cinéma, le rythme et la musicalité. Diane Krüger surjoue, ce qui certes a le mérite de la désacraliser, de lui faire endosser un autre habit, mais le pathos est trop immédiat pour nous saisir. 

 


The Meyerowitz, de Noah Baumbach

 

 

 

 

 

Notre avis: **

un récit très intime, assez brillamment mené, qui ausculte des rapports familiaux souvent laissés de côté. Les sentiments entre frères, le rapport au père, le traumatisme de jeunesse, les préférences, sonts quelques uns des thèmes traversés. Chaleureux, intime, intéressant.


The Square  de Ruben Östlund

Notre avis: **

Un propos qui s’attaque en apparence à l’art contemporain. Plus précisément, il en singe le principe, et le déploie tout à la fois. Il s’agit de questionner le bourgeois, de questionner ses valeurs, ses principes, ce qu’il considère comme la normalité et d’imaginer qu’il puisse nourrir une culpabilité face à des événements extérieurs. Nous ne sommes pas si loin de ce que Maren Ade a excellement réussi à faire avec Tony Erdmann, sans la finesse d’observation, sans l’humour décapant, sans la clownerie, mais nous sommes très loin des concepts Pasoliniens, du cinéma de Ferreri, même si le malsain s’invite pour interroger. Intéressant, certes.

The square: carré, vraiment ?


Un Certain Regard :

Barbara, de Mathieu Amalric

Notre avis: *

Une déception. Amalric semble s’attaquer à un sujet inattaquable, et de fait, choisit d’éviter l’angle frontal pour lui préférer une mise en abime laissant entendre qu’il aurait pu faire un film sur Barbara. Cela n’est pas sans nous rappeler le montage fait du film de Terry Gilliam sur Dom Quichotte:  On voit surtout les essais de Jeanne Balibar pour incarner l’icône, réussis dans l’ensemble, mixés avec quelques images d’archives et quelques textes volontairement floutants. On semble s’égarer avec elle, tout autant qu’Amalric – on s’interroge encore pourquoi Jeanne Balibar se nomme Brigitte dans le film quand l’effet eut été autrement plus saisissant si elle s’eut appelée Monique Cerf, Barbara, ou tout simplement Jeanne … 

Barbara par Mathieu Amalric


La Fiancée du désert, de Cecilia Atan et Valeria Pivato

 

 

 

 

 


Etroitesse, de Kantemir Balagov


La Belle et la meute, de Kaouther Ben Hania

Notre avis: **

Un film inégal qui traite d’un fait divers réel, parfois avec brio – de jolies scènes – parfois avec maladresse.

La belle et la meute : un film témoignage


L’Atelier, de Laurent Cantet

 

 

 

 

L’atelier de Laurent Cantet


Lucky, de Sergio Castellitto

Notre avis: **(*)

Un film très italien qui offre à Jasmine Trinca un très beau rôle. De très belles scènes pour un film dans l’ensemble réussi, qui sent à 200% le cinéma italien, notamment dans ses références. Le film pâtit ceci-dit d’une trop grande densité thématique, qui produit l’effet inverse à celui escompté, il dépassionne.


Les Filles d’avril, de Michel Franco

Les filles d’Avril de Michel Franco : l’amer monstre


Western, de Valeska Griesbach


Directions, de Stephan Komandarev


Out, de Gyorgy Kristof


Before We Vanish, de Kiyoshi Kurosawa

 

 

 

 

 

 

Notre avis: **

Kurosawa livre un film de science fiction très intéressant en soi. Sur le fond, c’est très intelligent, parfaitement bien amené. On retrouve quelques uns des motifs auxquels  le cinéaste Japonais nous a habitué. Sur la forme, le manque de budget se fait sentir, un tel sujet méritait probablement plus de clinquant. 


En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui


Lerd, de Mohammad Rasoulof

https://www.youtube.com/watch?v=VOVaBJSDzNU


Jeune femme, de Léonor Seraille

 

 

 

 

 

Notre avis: ****

Emilie est allé le voir, puis le revoir ! 

Jeune femme de Léonor Serraille : coup de génie !


Wind RiverTaylor Sheridan

 

 

 

 

 

 

 

Notre avis: **

Wind River – un regard certain

 


Après la guerre, d’Annarita Zambrano


Les films hors-compétition :

Les Fantômes d’Ismaël, d’Arnaud Desplechin (film d’ouverture)

 

 

 

 

Notre avis: ***

Les fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin


Blade of Immortal, de Takashi Miike

 

 

 

 


How to Talk to Girls at Parties, de John Cameron Mitchell

 

 

 

 

 


Visages, Villages, d’Agnès Varda et JR

Séances de Minuit :

The Villainess, de Jung Byung-Gil


Bulhandang, de Byun Sung-Hyun


Prayer Before Dawn, de Jean-Stéphane Sauvaire

 

 

 

 


Séances spéciales :
2 épisodes de la saison 3 de Twin Peaks, de David Lynch

 

 

 

 

La suite de la série Top of the Lake, de Jane Campion


Come Swim, de Kristen Stewart

 

 

 

 


Une suite qui dérange, de Bonni Cohen et Jon Shenk (suite du documentaire d’Al Gore)

 

 

 

 


12 Jours de Raymond Depardon

 

 

 

 


Ils (They) d’Anahita Ghazvinizadeh


Clair’s Camera de Hong Sang-soo

 

 

 

 

 


Promised Land d’Eugene Jarecki


Napalm de Claude Lanzmann


Demons in Paradise, de Jude Ratman


Sea Sorrow, de Vanessa Redgrave


© FDC

• Hors Compétition
D’après une histoire vraie  de Roman Polanski

• Un Certain Regard :
La Cordillera  de Santiago Mitre
Walking Past the Future  de Li Ruijun

• Séances spéciales :
Le Vénérable W.  de Barbet Schroeder
Carré 35  d’Eric Caravaca

• Séance enfants
Zombillénium  d’Arthur de Pins et Alexis Ducord

Enfin, à l’occasion du 70e anniversaire, dont le programme détaillé sera annoncé prochainement, le Festival de Cannes offrira :

– une séance hommage à André Téchiné avec présentation de son nouveau film, Nos années folles.

– un événement ciné-concert de Tony Gatlif avec projection de Djam  au Cinéma de la Plage.